Abstract
Prรฉalables essentiels ร la comprรฉhension du Coran
1-Nul doute que la comprรฉhension globale du saint Coran nโest pas rรฉservรฉe ร une catรฉgorie prรฉcise. Le Coran fut rรฉvรฉlรฉ pour que le genre humain, dans son ensemble, en tire profit, tel que lโaffirment de nombreux versets, soulignant constamment que le Coran est un livre de guidance pour les pieux. Il est lumiรจre รฉclairante et clartรฉ rรฉvรฉlatrice des rรฉalitรฉs et des fonctions. Il est รฉvident que ceux qui tirรจrent directement profit du Coran sont ceux parmi lesquels le vรฉnรฉrable prophรจte (SAW) fut envoyรฉ. Dans lโhistoire, de nombreux rรฉcits font รฉtat dโindividus qui, dโabord incroyants et hostiles ร lโIslam, sโy sont solidement attachรฉs et lโon adoptรฉ pour guide aprรจs avoir entendu quelques-uns de ses versets et compris leur sens.
ย Les Musulmans reconnaissaient leurs obligations lรฉgales en รฉcoutant les prรฉceptes et les ordres qui รฉtaient rรฉvรฉlรฉs au prophรจte (SAW) sous la forme de versets coraniques, il les leur annonรงait et les leur rรฉcitaitย ;ย il est incontestable que la grande partie du Coran est facilement saisissable par lโentendement de la masse des gens, comme lโannoncent dโailleurs certains versets et en tรฉmoigne son sens clair.
ย De mรชme, toute personne connaissant lโhistoire de la Syra prophรฉtique sait quโil sโagit lร de lโรฉvidence mรชme.
2-Bien que le Coran soit, en grande partie, facilement comprรฉhensible, il fut tout dโabord, rรฉvรฉlรฉ en langue arabe et en second lieu, dans le langage de lโรฉpoque du prophรจte, et ensuite, il รฉtait oral et non รฉcrit. Il sโagit de paroles directes adressรฉes aux gens de maniรจre progressive et en diverses occasions. Il ne sโagissait pas dโun livre รฉcrit et ordonnรฉ, du dรฉbut ร la fin. Le prophรจte rรฉcitait oralement aux gens les versets qui lui รฉtaient rรฉvรฉlรฉs pour quโils les mรฉmorisent et les transcrivent. Ceux qui sont intรฉressรฉs par lโรฉtude et la comprรฉhension du Coran doivent prendre en compte et accorder un grand intรฉrรชt aux troisย donnรฉes suivantesย :
ย A-La bonne maรฎtrise de la langue arabe est la premiรจre condition pour dโabord direct du saint Coran, car nous lโavons dรฉjร indiquรฉ, la langue du Coran est lโarabe. Il est incontestable que la comprรฉhension dโun texte arabe nรฉcessite que le lecteur ait une connaissance poussรฉe de cette langue.ย Jโai souvent remarquรฉ ces temps-ci, ร mon grand regret, que certains tentent, avec une intention sincรจre, de comprendre le sens des versets coraniques sans maรฎtriser lโarabe, en se basant sur des connaissances superficielles des rรจgles grammaticales, sur les dictionnaires bilingues ou sur ce qui fut proposรฉ comme รฉtant la traduction du sens des termes coraniques. Il ne font que commettre des erreurs ridicules, mais ร cause de leurs intentions sincรจres et de leur bontรฉ, ils admettent volontiers les conseils que nous leurs prodiguons lorsque nous leur montrons les lacunes de leur approche.
ย Donc, la connaissance satisfaisante de la grammaire et du vocabulaire ainsi que lโaptitude ร tirer profit des ouvrages spรฉcialisรฉs sur la langue arabe (en remarquant les diffรฉrentes significations dโun mรชme mot, ce qui exige une capacitรฉ ร utiliser ร bon escient ces ouvrages pour choisir le terme appropriรฉ) sont les exigences de la premiรจre donnรฉe.
b- La nรฉcessitรฉ de connaรฎtre la langue et la culture arabes du HIJAZ, Nadjd, du Yรฉmen et dโautres rรฉgions ร lโรฉpoque de la prophรฉtie. Nous avons rappelรฉ que le Coran fut rรฉvรฉlรฉ dans la langue arabe contemporaine de la prophรฉtie. Il est vrai que toutes les langues humaines ont รฉvoluรฉ et se modifiรฉes. Certains termes expriment actuellement des sens diffรฉrents de ceux quโils avaient 1300 ans auparavant. Cโest la raison pour laquelle il est nรฉcessaire de connaรฎtre le sens des termes coraniques ร cette รฉpoque. Si ce terme acquis un sens que nous souhaitons ou prรฉfรฉrons, il est erronรฉ de le lui faire porter, considรฉrant que cโest lui qui รฉtait voulu ร lโรฉpoque de la rรฉvรฉlation du Coran, alors quโil nโen รฉtait rien. Nous citerons lโexemple dโun chercheur qui, menant une รฉtude sur la nature dans le Coran, tria les versets relatifs ร son sujet. Je jetai un coup dโลil sur ses explications et commentairesย et trouvai quโil sโappuyait sur des signifiรฉs de termes qui ne correspondaient pas ร ceux usitรฉs de lโarabe ร lโรฉpoque de la rรฉvรฉlation du Coran. Il se rรฉfรฉra, par exemple, au saint versetย : Nโavons-nous pas fait de la terre un habitat
(25), disant quโAllah le Trรจs-Haut dรฉcrivit la terreย comme un oiseau au vol rapide, il dรฉmontra que la terre tournait rapidementย en recourant au dictionnaireย oรน le terme kifat signifiait oiseau rapide. Il en conclut que le Coran voulait indiquer le mouvement de la terre.
ย Je lui fis remarquerย : tu devrais examiner si le le terme kifat avait ce sens ร lโรฉpoque et dans le milieu de la rรฉvรฉlation ou bien sโil lโa progressivement acquisย ? Il faudrait รฉgalement rechercher si ce verset nโest pas reliรฉ au suivant (pour) les vivants et pour les motsย ; dans ce cas, que signifierait * lโoiseau rapide pour les vivants et pour les mortsย ? Son sens est-il clairย ? En consultant les dictionnaires, ilย est apparu que kifat est, ร lโorigine, la terre qui rassemble les autres choses, le verset prend le sens alors deย : Nโavons-nous pas fait deย la terre un habitat (pour) les vivants et pour les morts. Il faut remarquer que ce chercher a vu que le mot ka fat signifie lโoiseau rapide et comme il avait lโintention de prouver le mouvement de la terre ร partir des versets coraniques, il sโรฉtait appuyรฉ sur ce verset, ne cherchant pas ร savoir si le sens quโil vouait admis ร lโรฉpoque de la rรฉvรฉlation ou sโil avait รฉtรฉ nouvellement adoptรฉย ?
ย En outre, ne peut faire lโimpasse,ย pour toute รฉtude des conditions sociales et autres de cette รฉpoque car tout ce qui fut dit ou รฉcrit lโa รฉtรฉ dans ce milieu, et de nombreux signes aident ร comprendre lโintention du narrateur ou de lโรฉcrivain.
ย Au cours de la bataille de Ehud, des versets interpellent les combattants .Ils les saisirent et en eurent rapidement conscience car ils se trouvaient sur le champ de bataille, ils vivaient lโรฉvรฉnement dans toutes ses dimensionsย ; quant ร moi qui nโy รฉtais pas que me faudrait-il faire pour rรฉaliser le problรจmeย ? Il meย faudra vivre ce climat en รฉtudiant lโhistoire.
ย Ainsi, la comprรฉhension juste du Coran dรฉpend du rappel des conditions dans lesquelles les versets furent rรฉvรฉlรฉs. Ceux qui ont vรฉcu lโรฉpoque et le lieu de la prophรฉtie ont baignรฉ dans cette ambiance. Cependant, comment peuvent procรฉder ceux qui nโy รฉtaient pas prรฉsentsย ?ย Seules la recherche et lโรฉtude de lโhistoire, lโรฉtude des causes de la rรฉvรฉlation du Coran permettent de comprendre correctement de nombreux versets coraniques. Dโanciens รฉrudits ont รฉcritย de nombreux ouvrages sur les causes de la rรฉvรฉlation, dont deux trรจs importants que les exรฉgรจtes du Coran ont largement utilisรฉsย : Asbab an-muzul dโAl- wahidi et Lubabย an-Nuqul fi as bas an-muxul dโAs โsuyuuti. Il est รฉgalement nรฉcessaire dโรฉtudier lโhistoire de lโislam ร lโรฉpoque de la Rรฉvรฉlation.
c- Le Coran nโest pas rรฉdigรฉ sous forme de livre, mais Il estย constituรฉ de versets et de sourates,rรฉvรฉlรฉs tout au long de vingt-trois ans diverses occasions et dans des conditions trรจs variรฉes . Ils furent ensuite rassemblรฉs dans un livre. Lโorganisation et lโordre des versets ne furent pas รฉtablis en fonction de leur rรฉvรฉlation ou de leur inspiration. Des indices historiques prouvent que certains versets furent posรฉs en fin de sourates alors quโils furent rรฉvรฉlรฉs plusieurs annรฉes auparavant.ย Alors, si nous voyons parfois que le sens apparent et clairย dโun verset nโest pas entiรจrement reliรฉ au sujet des versets suivants ou prรฉcรฉdents, nous ne devons pas รชtre la proie du doute ou hรฉsiter, voulant ร tout prix imposer un sens au verset en question afin de relier son sens ร celui des autres.
ย Nous remarquons aussi, dans de nombreux versets, que le premier mot dโun verset se rapporte au verbe ou ร lโadjectif du verset suivant, ou dโautres termes, deux parties dโune longue phrase se prรฉsentent sous la forme de deux versets.
ย Ne pas considรฉrer cette question peut entraรฎnerย de lourdes consรฉquences sur la comprรฉhension du Coran. Les deux versets de la sourate citรฉs plus haut *Nโavons-nous pas fait de la terre un habitat (pour) les vivants et pour les morts * en sont un exemple. Le verset 26 ne reprรฉsente pas une phrase indรฉpendante mais il complรจte le prรฉcรฉdent. Mรชme si nous admettons que le terme kifat รฉtait utilisรฉ au temps de la prophรฉtie dans le sens de lโoiseauย rapide, la base de la liaison entre les deux versets, son sens doit nรฉcessairement รชtre celui du rassemblement et non de lโoiseau rapide.
4-Certains versets ont traitรฉ la mรชme question ร diffรฉrentes pรฉriodes, et consรฉquemment ร des changements de conditions. Ils intรจgrent les nouveaux รฉlรฉments qui y sont apparus et compรจtent le sujet. Cโest pour cette raison que si nous voulons montrer lโavis de lโIslam sur une question dรฉfinie, il nous faudrait relever tous les versets ayant un lien avec ce sujet et les organiser en fonction du moment de leur rรฉvรฉlation. Cโest enย ce sens quโil fut dit que les parties du Coran sโexpliquent les unes les autres.
5-Nous avons rappelรฉ que le Coranย est une Parole rรฉvรฉlรฉe dans des conditions historiques prรฉcises, quโil a traitรฉ les affaires de son รฉpoque, mais en tant que livre universel et รฉternel, son contenuย nโest pas limitรฉ aux conditions de lโรฉpoque. Il sโagit dโune vรฉritรฉ claire et admise que le Coran a lui-mรชme confirmรฉe. Il a, par exemple, dรฉcrit le prophรจte comme รฉtantย : lโavertisseur des mondes (Al-furqan, 1) et annonciateur et avertisseur ร tout le genre humain (Saba, 28), Il demande aux gens de se laisser guider par lui (le Coran) en tout temps et en tout lieu. Le Coran est donc global, il sโรฉtend dans la durรฉe et dans lโespace.ย Cependant, extraire le sens coranique en tout lieux et ร toutes รฉpoques est un acte qui dรฉpasse lโaptitude ordinaire, il nโest pas ร la portรฉe de chacun, mรชme de ceux qui furent contemporains du Message et qui ont compris le sens du Coran. Il sโagit lร dโun acte important qui exige spรฉcialement et aptitude.
6- Le Coran interpelle lโรชtre humain, quelle que soient ses tendance idรฉologiques, spirituelles, รฉthique liรฉes ร ses propreย exigences, car il est รฉvident quโil existe dโรฉnormes disparitรฉs entre les gens sur ces plans-lร ย ; lโinfluence du Coran sur eux est รฉgalement diffรฉrente. Lโexpรฉrience a montrรฉ que la rรฉcitation dโun verset ร quelquโun peut le faire rรฉagir et lโรฉlever spirituellement, alors que ce mรชmeย verset nโexiste aucune influence sur un autre. De mรชme, les explications que donnent les gens pour un verset donnรฉ diffรจre en fonction de leurs caractรจres. Nous observons parfois quโun jeune, ayant un goรปt raffinรฉ et mรป par des motivations spirituelles รฉlevรฉes parvient ร des merveilleux rรฉsultats ร partir de lโexplication dโun verset, alors quโun autre qui, tout en รฉtant compรฉtent en matiรจres dโรฉtudesย coraniques, ย mais privรฉ de ce goรปt et de ces motivations, demeure incapable de parvenir au mรชme stade. Il faut prendre en considรฉration cette question pour comprendre le Coran ainsi que diffรฉrent textes religieux.
ย Quant ร moi, jโexprimeย ma grande satisfaction envers eux qui รฉcrivent leurs commentaires et conclusion ร partir des versets coraniques, ร condition de mentionner clairement que ceci ne reprรฉsente que leur propre comprรฉhension du Coran et de ne pas affirmer quโil sโagit de la seule comprรฉhension valable car lorsque les gens limitent la portรฉe dโun verset ร leur propre comprรฉhension, ils ferment la porte aux autres. Dโautres individus, jouissant de plus grandes capacitรฉs et dโaptitudes spirituelles plus รฉlevรฉes peuvent parvenir ร un sens plus minutieux et achevรฉ. Je me suis engagรฉ dans cette voie dans mes cours dโexรฉgรจse, lorsque je parvenais de nouveauxย rรฉsultats dans lโexplication dโun verset, jโinsistais sur le fait quโil sโagissait de ma propre lecture de ce dernier, je nโintervenais pas dans la traduction de ceci en est ma propre comprรฉhension.
ย Je vous recommande de bien distinguer entre la traduction du verset et votre propre comprรฉhension car des lectures plus รฉlevรฉes que la vรดtre sont possiblesย ; vous devez accorder autant dโimportance ร celle des autres car la comprรฉhension et la conclusion se situent ร diffรฉrents degrรฉs.
7- Nous trouvons desย dรฉrapages troublants dans des conclusions tirรฉs rรฉcemment du Coran. Certains par exemple, ont rรฉdigรฉ des commentaires du Coran et ont interprรฉtรฉ le versetย : Aqueux as-salat
ย Accomplissez la priรจreย 5Al6Baqarah, 43) parย : accomplissez la rรฉvolution, considรฉrant que la priรจre signifie rรฉvolution, ร partir de ce quโaffirme le Coran par ailleursย : En vรฉritรฉ, la priรจre empรชche (de se livrer) ร la turpide et (de commettre) des abominations *(Al-Amkabut) ou, en dโautres termes, la priรจre empรชche de commettre les actes rรฉprรฉhensibles, interdit et injustes. Il y a au moins 300 millions de Musulmans qui accomplissent rรฉguliรจrement la priรจre, sans que celle-ci ne les empรชche dโagir de maniรจre rรฉprรฉhensible. Nous sommes toujours en prรฉsence de lโinjustice, de lโabomination et du rรฉprรฉhensible cรดtoyant la priรจre et les mosquรฉes. Donc, cette priรจre-lร nโinterdit pas ce genre dโactes alors que le Coran lโaffirme.
ย Ces gens font lโargumentation suivanteย : Il ne sโagit pas du sens commun donnรฉ ร la priรจre, sinon lโaffirmation du Coran ne serait pas valable. Le terme priรจre a donc un autre sens, รฉcartant ainsi lโidรฉe que le Coran ne reflรจte pas la rรฉalitรฉ. Ce sens est donc rรฉvolution.
ย Tous les versets qui comportent Accomplissez la priรจre signifient accomplissez la rรฉvolution, et lร , nous comprenons il nโest pas ditย : Priezย ! Mais accomplissez la priรจre. La premiรจre phrase ร une portรฉe diffรฉrente. Ainsi, ils accomplissent la priรจre se rapporte ร ceux qui accomplissent la rรฉvolution, et les croyants vรฉritables sont ceux qui accomplissent la rรฉvolution, obstacle aux actes abominables et rรฉprรฉhensibles.
ย A la lumiรจre de cette lecture du Coran, il semble que lโensemble des Musulmans, y compris le messager dโAllah(SAW), aient tout au long de quatorze siรจcles, mal compris le sens de la priรจre et sonย accomplissement. Cette personne qui comprend par la priรจre est accomplie (qamat as-salat) que nous citons avant toute priรจre par la rรฉvolution est accomplie, pratique lโexplication par lโopinion (raโy) que rejettent les gens impartiaux, mรชme non Musulmans.
ย Je mโadresse donc ร cette personne pour lui direย : il est bien รฉvident que le Coran est un Livre qui prรดne la rรฉvolution, que lโIslam est une religion de rรฉvolution et que les versets concernant la rรฉvolution sont nombreux dans le Coran. Y en aurait-il assez peu pour faire porter ce sens par le versetย : Aqimu as-salat, afin dโen montrer lโaspect rรฉvolutionnaireย ? Si vous rรฉalisez que la priรจre de 300 millions de personnes nโempรชche pas les actes abominables et rรฉprรฉhensibles, cela est dรป au fait que leur priรจre nโen est pas vraie, elle est superficielle et vidรฉe de son contenu. La priรจre est Rappel dโAllah, lorsque lโรชtre humain accomplit sa priรจre, vรฉritablement, cinq fois par jour, il revivifie le rappel dโAllah dans son esprit, son cลur et sonย รขme,ย la connaissance et la relation avec son Maรฎtre deviennent plus justeย : chaque fois quโil invoque Allah, il sโรฉcarte de lโabomination, des actes rรฉprรฉhensibles et iniques. La vรฉritable priรจre interdit ces actes, non totalement, elle nโest quโun des facteurs de cette interdiction tout comme la rรฉvolution ne peut รฉgalement les empรชcher en totalitรฉ.
ย A ce propos, nous questionner sur le sens des expressionsย : une fรชteย cรฉlรฉbrรฉe ou cรฉlรฉbrer une cรฉrรฉmonie dโinvocationย ? Ce concept est usitรฉ, en franรงais, il est ditย : rรฉciter la priรจre ou la priรจre. Cependant, ce concept indique la pratique de la priรจre. Mais la traduction littรฉrale, en persan, de lโaccomplissement de la priรจre estย : je lis la priรจre. Si vous questionnez un Arabeย : avez-vous lu la priรจreย ? Il vous ridiculisa car en arabe, il diraย : avez-vous priรฉย ?ย Toute langue utilise donc sa propre terminologie.
ย Cependant, al-qiyam fait partie des rituels de la priรจre, il constitue, avant lโacte de la prosternation, lโun des piliers de la priรจre. Il est donc tout naturel que le terme iqama soit appliquรฉ ร lโaccomplissement de la priรจre car al-yam reprรฉsente lโun de ses devoirs obligatoires. Il est, par consรฉquent, superflu de faire porter au terme salat le sens de rรฉvolution parce quโil est accolรฉ ร iqama.
ย Cette maniรจre de procรฉder avec les versets coraniques est une explication par lโopinion, qui, nie le fondement divin du livre.
ย Croyez-vous que le jeune croyant accepteras que quiconque modifie les signes diacritiques des versets afin de pouvoir en tirer les conclusions quโil entend, au lieu dโadmettre que cโest le Coran qui nous offre le cadre de la pensรฉe, avec des dimensions personnalisรฉes et quโil nous dรฉfinit la vision globale et une idรฉologie prรฉcise.
ย On prรฉtend parfois que la langue du Coran est symbolique. Il faudrait ici clarifier ce quโon entend par ce terme. Sโil sโagit de dire que la langue du Coran est semblable aux messages codรฉs utilisรฉs par les politiciens ou les militaires qui se transmettent des messages quโeux seuls peuvent dรฉchiffrer ร lโaide dโun code, nous refusonsย alors cette assertion. Le Coran nโest pas un livre de symboles et de codes, il est un Livre clair, ses signifiรฉs sont รฉvidents et explicites ร la fois, la majeure partie du Coran est constituรฉe de versets clairs dont les sens sont fixes et facilement accessibles ร la masse.
ย Bien sรปr, ilย y a des versets coraniques quโon qualifie dโรฉquivoques qui sont, ร la rigueur, symboliques, mais ils ne concernent quโune infime partie du Coran
ย Ainsi, si lโon veut dire par lร que le Coran offre certains concepts ou certains sens plus abstraits, outre les explications communes accessibles ร tous, auxquelles accรจdent ceux qui en ont les capacitรฉs intellectuelles ou sociales, cela nโest pas contradictoire, il sโagit simplement dโรฉtapes. Nous approuvons alors cette affirmation.
8- La comprรฉhension du Coran ร des niveaux รฉlevรฉs exige une spรฉcialisation qui nย โest possible quย โen ayant recours ร la source de lโinspiration. Lโun des degrรฉs de la comprรฉhension du Coran concerneย les prophรจtes et les Imams,ย il est possible dโaccรฉder ร ceย degrรฉ quโau moyen de leurs rรฉcits et cela dans les textes oรน on ne dรฉcรจde pas un lieu รฉvident entre dโune part, les mots et les expressions coraniques et dโautre part, le sens symbolique ou gรฉnรฉral, mรชme si ce sens semble compris. Parce que le prophรจte a reรงu lโinspiration, il lui est possible de fournir les clarifications exceptionnelles. Cโest ร ce stade dโexplication que se rรฉfรจrent les rรฉcits affirmant que lโexplication est rรฉservรฉe au prophรจte (SAW) et aux Ahlul-Bayt (a.s.).
ย Il existe une autre sorte de sens symbolique oรน le lien entre le sens et lโexpression nโest pas clair pour la majoritรฉ mais lorsquโune personne parvient ร le comprendre et ร expliquer son sens, les autres lโadmettent en tant que nouveau sens reflรฉtรฉย par le verset. Il sโagit รฉgalement dโune explication du coran, mais non celle rรฉservรฉe au prophรจte et au Imams (que les priรจres dโAllah soient sur eux). Nรฉanmoins, il est nรฉcessaire que cette formeย dโexplication dรฉpasse les penchants et les dรฉsirs personnel sinon le sens du verset serait leur reflet,ย certains souhaitent que les versets apportent des signification qui soient harmonie avec leurs passions ou leurs dรฉsirs, ils seront ร la recherche de celui qui prรฉtend trouver ces sens dans certains versets, pour les accepter immรฉdiatement. Mais cette dรฉmarche est une forme dโexplication par lโopinion, qui est rejetรฉe et abhorrรฉe, elle est fortement dรฉsavouรฉe par les rรฉcits du prophรจte et des Imamsย ; ce que nous avons soulignรฉ au sujet de la priรจre illustre cette pratique.
ย Cโest parce cette personne souhaitait obtenir des versets coraniques tรฉmoins pouvant lโรฉtat rรฉvolutionnaire du Coran, son esprit ne pouvait capter que des sens oรน les gens impartiaux ne dรฉcรจlent aucun rapport avec lโexpression.
ย Quant ร lโextension du domaine des jugements et des sujets abordรฉs par les versetsย en fonction des exigences de temps et de lieu, il est nรฉcessaire dโindiquer que la capacitรฉ dโรฉtendre nรฉcessite, outre la spรฉcialisation scientifique, une autre qualification, lโImam, en ce sens que lโextension du domaine des jugements ร des situations diffรฉrentes est tรขche dรฉlicate que ne peut accomplir tout รฉrudit ou chercheur. Seul lโImam et le dirigeant peuvent rรฉaliser la portรฉe des sens et de leurs implications complexes.
ย A partir de lร , lโexpression fait partie des prรฉrogatives de lโImamat. Sโil est absolu, reprรฉsentรฉ par lโImam infaillible, nous disons quโelle lui est rรฉservรฉe. Et lorsque cette question fait partie du domaine de lโImamat relatif, qui concerne autre que lโInfaillible, nous disons que cela fait partie des affaires de mlโImam relatif (naโib al Imam ou dรฉputรฉ de lโImam).
9- Nous trouvons dans le Coran des versets รฉquivoques, des termes dont le sens nโest pas clair, tels que le dรฉbut de quelques souratesย : A.L.M, Y.S, K.H.Yโ.S. Et dโautres, des mots et des phrases dont le sens est obscur et sโapparente ร des symboles. Le Coran a,ย par ailleurs,ย confirmรฉ dans la sourate Al Imam que ce genre de versets ne peut รชtre expliquรฉ que par Allah le Tout-puissant et par ceux qui ont puisรฉ leurs savoir directement de Lui, cโest-ร -dire le prophรจte et Imam. Une grande prรฉcaution est exigรฉe concernant ces versets รฉquivoques, il serait erronรฉ dโexpliquer ce genre de phrases ou de mots ร partir de ses propres dรฉsirs pour dรฉcouvrir de nouveau thรจmes, faisant porter au Coran des thรจmes avec lesquels il nโa aucun rapport clair et รฉvident.
ย Si le locuteur annonce officiellement que son discours, figurent des signes, des symboles et des allusions dont la comprรฉhension est rรฉservรฉ ร celui qui en possรจde le code, Certains ont tentรฉ cette dรฉmarche dans la matiรจre K.H.Y.Sย ,H.M, S.Qโฆย , chacun dโeux ayant fourni une explication conforme ร ses propres penchants. Lโun soutint que K.H.Y.โS.ย indique les lettres de lโalphabet qui demeurerontย jusquโau moment de lโapparition de lโImam al Mahdi(quโAllah accรฉlรจre son apparition), un autreย affirma autre chose, etc., Il sโagit de pratiques, dรฉviรฉes quโil faut รฉviter. Tout au long de nos recherches sur le Coran,ย nous avons rรฉalisรฉ quโil y avait deux sortes dโรฉquivoquesย :
-Lโรฉquivoque total comme dans A.L.M.
– Lโรฉquivoque relative oรน le sens semble claire jusquโร un certain niveau, mais en le dรฉpassant, il devient ambigu faisant hรฉsiter lโindividu entreย plusieurs explications. Il faut alors รฉviter de passer ร lโexpression.
ย Il est nรฉcessaire de sโinterdire toute interprรฉtation des ambiguรฏtรฉs totale et relatives. Dans les cas lorsque lโรชtreย humainย lโexpression lui fourni deux sens opposรฉs, il devrait sโarrรชter ร la limite du sens rรฉaliste de lโexpression, sans imputer au Coran des thรจmes que nous ne pouvons pas dรฉtruire ร partir des expressions. Il est possible, dans une certaine limite, de donner ร lโexpression un sens direct lorsquโil sโagit de lโambiguรฏtรฉ relative, lโexpression est claire et รฉvidente au niveau direct mais ambiguรฉ pour ce qui est situรฉ au-delร .
ย Dans tout les cas, il faut รฉviter de sโappuyer sur le niveau des expressions qui offrent deux sens ou plus, cโest ce que nous conseille le vรฉritable Coran, car cette attitude inutile ne conduit quโร la sรฉdition et au conflit. Le Coran rรฉvรจle la parole divine ร ce proposย : les sceptiques sโattachent ร ce qui รฉquivoque par lโesprit de contradiction ou en quรชte dโinterprรฉtation (tendancieux) alors que son interprรฉtation relรจve uniquement du savoir divin (Al-Imra, 7), Seul Allah le Tout-puissant a la capacitรฉ dโinterprรฉter las versets รฉquivoques, ainsi que ceux qui ont puisรฉ leur science dโAllah, cโest-ร -dire le prophรจte et les Imams purifiรฉs.
ย Cependant, nous ne pensons pas, comme les Ikhbarites, que la comprรฉhension de tout le Coran est rรฉservรฉe au prophรจte et aux Imams et quโil faille, pour comprendre tout verset, se reporter aux rรฉcits qui leur sont relatifs. De notre cรดtรฉ, nous affirmons quโun grand nombre de versets- les versets clairs et รฉvidents peuvent รชtre compris par les gens ร condition quโils sachent la langue arabe de lโรฉpoque de la rรฉvรฉlation, les causes et les conditions de leur rรฉvรฉlation et quโils ne dรฉpassent pas la limite quโils saisissent clairement.
10-Certains imputent lโexplication dโun verset ou dโun thรจme coranique au prophรจte ou ร lโImam du seul fait quโils ont trouvรฉ un rรฉcit qui semble lโindiquer. Mais qui pourrait prouver, en rรฉalitรฉ, que tout rรฉcit est effectivement issu du prophรจte ou de lโImamย ? Sโil est prouvรฉ, en effet, que ce rรฉcit explicatif est bien du prophรจte ou de lโImam, nul ne peut le discuter, il joue alors un rรดle essentiel dans la comprรฉhension du Coran. Cependant, que reprรฉsente quantitativement ces rรฉcits explicatifs que nous pouvons incontestablement qualifier comme รฉtant issus du prophรจte ou des Imamsย ? Il est certain que nombre de ces rรฉcits nโont pas une chaรฎne de transmission ininterrompue, ou alors ils sont uniques et ne reprรฉsentent donc pas une preuve formelle.
ย Cโest pour ces raisons que nous adoptons une position claire vis-ร -vis des rรฉcits explicatifs, qui sont celle des grands ulรฉmas.ย Tout rรฉcit dont la chaรฎne est authentiquement certifiรฉe et certaine est, ร notre avis, รฉquivalent au Coran. Ceย qui signifie le livre et la Sunna, ou le livre et la descendance. Mais si la chaรฎne du rรฉcit est douteuse ou problรฉmatique, il ne constitue pas une preuveย formelle et nous ne pouvons lui accorder de rรดle dans la comprรฉhension du Coran.
ย Cette position, loin dโรชtre personnelle, est formelle, elle fut adoptรฉe par tout nos chercheurs, Tout rรฉcit dont il fut prouvรฉ quโil est issu du prophรจte ou des Imams, et dont les expressions ne sont ni confuses ni complexes, et dont le sens est clair, a un rรดle dรฉcisif et essentiel dans lโexplication du Coran. Quant aux autres, ils ne peuvent jouer ce rรดle, comme dans leย cas des รฉtudes historiques oรน la plupart des rรฉcits explicatifs sont confus et incertains.
ย Des discussions ont รฉtรฉ soulevรฉes au du commentaire de Ali b. Ibrahim et des rรฉcits imputรฉs ร lโImam al-Hassan al-askari (a.s) et mรชme ร propos des rรฉcits explicatifs rapportรฉs dans Al-kafi. Quel savant ou juriste peut-il affirmer aujourdโhui que tous les rรฉcits se rapportant ร la jurisprudence des transactionsย dans Al-kafi sont รฉtablisย ? Le regrette Ayatollah Al-Barujardi, quโAllah lui accorde Sa misรฉricorde, a repris, plusieurs fois tout au long de son enseignement de la jurisprudence, la recherche ร propos des rรฉcits dโal-kafi des rรฉcits viennent contredire dโautres, nous incitant ร en rejeter quelques-uns . Il en est ainsi dans la jurisprudence. Les rรฉcits doivent รชtreย minutieusement examinรฉs, sans confondre entre la considรฉration et lโimportance accordรฉes ร la sunna et ร la descendance avec celles accordรฉes, sans discernement, ร toute expression imputรฉe au prophรจte ou aux Imams purifiรฉs.
ย Nous lisons dans les ouvrages de hadiths que le prophรจte (SAW) a lui-mรชme mis en garde contre les nombreux faussaires qui inventaient ร son propos. Il demanda de comparer ce qui lui est attribuรฉ avec le livre dโAllah pour prendre ce qui lui correspond et rejeter ce qui le contredit. Il sโagit dโune question prรฉcise concernant toutes les รฉpoques, ainsi que toutes les religions, car les hadiths forgรฉs existaient mรชme avant lโIslam et ont concernรฉ toutes les religion, les messages et les sociรฉtรฉs.
ย Nous respectons, cela dit, lโouvrage Al-kafi et dโautres semblables, il sโagit dโun livre prรฉcieux bien que non certifiรฉ authentique dans sa totalitรฉ, ce qui signifie quโAl-kafi nโest pas รฉquivalent au Coran. Al-kalini, Misรฉricorde dโAllah sur lui, est un savant prestigieux, mais sou ouvrage Al-kafi nโest pas comparable au Coran. Il en est de mรชme pour Nahj al-Balaghah ou des ouvrages dโAs-Sudduq, qui ne sont pas comme le Coran.
ย Nous concluons alors quโil nโy a aucun Livre comparable au Coran. Tout doivent รชtre soumis ร lโexamen et ร la recherche.
ย Le Coran reprรฉsente le principal critรจre car sa relation ร lโhonorable prophรจte ne fait aucun doute, les hadiths du prophรจte et des Imams sont semblables au Coran sโils sont formellement รฉtablis. Il en dรฉroule que lโutilisation des hadiths et des rรฉcits pour comprendre le Coran constitue un art minutieux et prรฉcis, il exige une spรฉcialisation poussรฉe pour pouvoir rejeter les hadiths inventรฉs et incertains et sโรฉcarter de lโerreur probable.
ย Je tiens ร souligner une fois que ceux jouissent dโune vaste connaissance dans les questions sociales, รฉthiques, morales et spirituelles relatives ร lโhomme peuvent tirer des observations vivantes et prรฉcieuses ร partir de leur รฉtude du saint Coran. Il ne faudrait jamais dรฉvaloriser lโimportance de ces observations, ร condition quโelles ne imputation au Coran de ce que nous souhaitons. Il existe des rรฉcits merveilleux dans lโexplication, du Coran, ils sont utiles mais il faut se garder de leur accorder le rรดle principal dans le processus dโexplication, ils nโont quโun rรดle de rappel. Nousย nโaccordons le rรดle principal quโau rรฉcit solidement รฉtabli quโil doit รชtre se rapporte au prophรจte ou ร lโImam, nous insistons quโil doit รชtre solidement รฉtabli, et non รฉventuellement, mรชme sโil sโagit dโun rรฉcit justeย pour la science du hadith oรน est considรฉrรฉ juste ce qui peutย รชtre utilisรฉ dans la jurisprudentiel. Si le rรฉcit nโest pas formel, il ne peut avoir de rรดle dรฉcisif dans lโexplication du Coran, car le rรฉcit juste nโest pas toujours formel et ne mรจne pas systรฉmatiquement ร la certitude. Il peut รชtre une preuve en jurisprudence mais non en exรฉgรจse. Le rรฉcit authentique peut jouer un rรดle primordial dans lโexรฉgรจse, dans la limite fixรฉe ย pour les preuves claires et certifiรฉesย ; les autres rรฉcits confirment seulement ce qui est prouvรฉ.
ย Nous pouvons suivre le chemin droit en tenant compte de ces critรจres et en tirant lโutilitรฉ du saint Coran qui est le Livre dโAllah, le Livre qui montre le Vrai, la lumiรจre qui guide les mondes.
ย Une lumiรจre est venue vers vous ainsi quโun Livre รฉdifiant, par lequel Allah guide ceux qui cherchent ร Lui plaire, vers les sentiers du salut. (Al-Maโida, 15-16).