Abstract
Le Seigneur Tout Puissant a crรฉรฉ l’univers de l’รชtre ainsi que des crรฉatures diverses; tous ont bรฉnรฉficiรฉ de ses innombrables bienfaits. L’homme et toute crรฉature animรฉe, du premier au dernier jour de son existence, a รฉtรฉ รฉlevรฉ dans Son berceau; chaque crรฉature a suivi un but prรฉdรฉterminรฉ, fixรฉ par le Seigneur, tout en restant continuellement ร l’ombre de Sa misรฉricorde. I1 nous suffit de considรฉrer les รขges de notre vie – c’est-ร -dire, depuis l’allaitement jusqu’ร la vieillesse, en passant par l’enfance et la jeunesse, pour comprendre toute la sollicitude que nous a prodiguรฉe le Seigneur, pour comprendre tout l’amour qu’il a portรฉ ร chacune de Ses crรฉatures. C’est ร cause de cette affection qu’il cherche ร les mรฉnager, ne les laissant sombrer dans le mal et le nรฉant que s’il le juge nรฉcessaire ou opportun. L’espรจce humaine est une crรฉation de Dieu et nous savons que son bonheur rรฉside dans son bon sens, sa bontรฉ et sa clairvoyance, c’est-ร -dire, qu’elle doit avoir des convictions justes, une morale appropriรฉe, un comportement modรจle.
ย On peut dire que l’homme dispose d’une raison innรฉe qui lui permet de distinguer le bien du mal, le vrai du faux. Or, il faut savoir que la raison seule ne peut dรฉfaire le nลud des problรจmes et guider l’homme vers la clartรฉ et la bontรฉ; en effet, les mauvaises actions, les vices sont souvent l’apanage de gens, sensรฉs et raisonnables qui, appรขtรฉs par le gain ou les plaisirs, ont sombrรฉ dans l’รฉgarement. Aussi, le Seigneur Tout-Puissant a choisi pour l’homme un moyen plus sรปr, une voie qui ne risque pas de l’รฉcarter du droit chemin menant au bonheur: la prophรฉtie.
la preuve de la prophรฉtie
ย Nos discussions concernant l’unicitรฉ divine ont dรฉmontrรฉ que la crรฉation des choses relรจve de Dieu et de Son omnipotence; de mรชme, leur รฉvolution et leur formation dรฉpendent de la Toute-Puissance divine. Pour รชtre encore plus clair, on peut dire que chaque crรฉature de cet univers, s’efforce dรจs sa naissance de se parfaire elle tente de remรฉdier ร ses dรฉfauts au cours de sa vie cette lutte pour l’existence suit une ligne tracรฉe, รฉtape par รฉtape, par le Crรฉateur, organisateur suprรชme de l’univers et de son รฉvolution.
ย En reprenant ce point de vue, on peut dรฉduire un rรฉsultat dรฉcisif: chacune des espรจces, chaque phรฉnomรจne de l’univers a un programme d’รฉlaboration vitale propre, qu’il rรฉalise par son activitรฉ spรฉcifique. Autrement dit, tout groupe de phรฉnomรจnes se voit attribuer une sรฉrie de fonctions particuliรจres et le Tout-Puissant se charge de les diriger, comme, nous le rappelle le Coran: ยซย Notre Seigneur est Celui qui a donnรฉ รข chaque chose Sa forme et qui l’a ensuite dirigรฉeย ยป (Coran, 20:50).
ย Tous les รฉlรฉments, les parties de la Crรฉation relรจvent de ce jugement et aucune exception n’รฉchappe ร cette rรจgle: les รฉtoiles, le ciel, la terre que nous foulons de nos pieds et les รฉlรฉments qui s’y trouvent, tous les composรฉs produisant les phรฉnomรจnes รฉlรฉmentaires, les vรฉgรฉtaux, les animaux. Ainsi, la situation de l’homme est semblable ร celle des autres pour ce qui est de cette guidance gรฉnรฉrale. Toutefois, l’homme prรฉsente des diffรฉrences par rapport aux autres crรฉatures.
Diffรฉrence de l’homme par rapport aux autres crรฉatures
ย Le globe terrestre, crรฉรฉ depuis des millions d’annรฉes, a mis en action la totalitรฉ de ses forces potentielles pour fonctionner dans son milieu environnant et compte-tenu des facteurs dรฉfavorables. I1 rรฉvรจle son existence ร travers sa rotation et sa rรฉvolution, mouvements qui assurent sa vie; tant qu’un facteur plus puissant ne s’oppose pas ร son fonctionnement, il continuera sa marche sans manquer ร ses devoirs, ร ses charges.
ย Prenons un autre exemple; l’amandier accomplit certaines fonctions depuis l’instant oรน il sort du noyau jusqu’ร ce qu’il devienne un arbre; ces fonctions sont d’ordre nutritif, alimentaire ou autre (pour rรฉaliser son procรจssus de croissance) et elles poursuivent leur rรดle tant qu’une force plus puissante ne leur fait pas obstacle. I1 en est de mรชme pour tout autre phรฉnomรจne.
ย Toutefois, l’espรจce humaine effectue ses activitรฉs librement, dรฉcide ses actions de faรงon propre et rรฉflรฉchie. Il lui arrive de refuser de faire une chose qui lui est ร cent pour cent profitable, qui ne prรฉsente aucune difficultรฉ, aucun obstacle; inversement le voilร qui s’engage consciemment dans une action qui lui est ร cent pour cent nรฉfaste. Parfois, il refuse de prendre une antidote, tantรดt il se met ร boire un poison pour mettre fin ร ses jours. Naturellement, il est clair qu’une crรฉature crรฉรฉe libre ne se verra pas accorder nรฉcessairement la guidance divine; les prophรจtes annoncent, de la part du Seigneur Tout-Puissant, la voie ร suivre et prรฉviennent les gens du chรขtiment divin qui les attend s’ils s’en รฉcartent; mais, les hommes sont libres de choisir entre le bien et le mal, le bonheur et le malheur. S’il est vrai qu’en gรฉnรฉral, la raison humaine distingue le bien du mal, l’avantageux du prรฉjudiciable, il faut rappeler que, parfois, c’est cette mรชme raison qui, sous la pression des dรฉsirs et des sens, cรจde et se fourvoie, entraรฎnant l’homme dans l’รฉgarement. I1 s’avรจre donc inรฉluctable pour la direction divine de trouver une voie supplรฉmentaire ร celle de la raison, une voie complรจtement immunisรฉe contre les fautes et les erreurs; autrement dit, le Seigneur Tout-Puissant confirme d’une autre maniรจre aux hommes les recommandations et les normes de la raison.
ย Cette voie n’est autre que celle de la prophรฉtie: Dieu rรฉvรจle Ses commandements et Ses prรฉceptes bienheureux ร l’une de Ses crรฉatures et le charge de transmettre ce message aux hommes et de les persuader – soit par la menace, soit de bon grรฉ – de suivre ces ordres divins. La parole du Seigneur est ainsi rapportรฉe par le Coran: ยซย Nous t’avons inspirรฉ comme nous avions inspirรฉ Noรฉ et les prophรจtes venus aprรจs lui. (…) Nous avons inspirรฉ les prophรจtes: ils annoncent la bonne nouvelle; et ils avertissent les hommes, afin qu’aprรจs la venue des prophรจtes, les hommes n’aient aucun argument ร opposer ร Dieuย ยป. (Coran, 4:163 et 165).
Les attributs du Prophรจte
ย De ce qui prรฉcรจde, il ressort que le Seigneur Tout-Puissant, aprรจs avoir instruit certaines de ses crรฉatures des lois et principes garantissant le bonheur de l’homme, envoie aux hommes ses messagers. L’homme chargรฉ de transmettre les messages divins est appelรฉ prophรจte ou envoyรฉ de Dieu; l’ensemble des messages divins transmis aux hommes constitue la religion.
Le prophรจte se doit:
1-de ne commettre aucune faute, aucun oubli dans la rรฉalisation de sa mission; en effet, il lui faut transmettre aux gens la rรฉvรฉlation; et sans la moindre erreur sinon la direction divine ne pourra pas atteindre son but, la rรจgle de conduite publique n’aura plus son universalitรฉ, son efficacitรฉ.
2- de ne commettre aucune erreur, aucune pรฉchรฉ dans sa parole et son action car, le moindre pรฉchรฉ de sa part invalide toute sa propagande; en effet, les gens rejettent celui dont les actes ne correspondent pas ร ses paroles et les considรจrent comme un menteur, un charlatan: ยซย S’il disait la vรฉritรฉ, il agirait comme il penseย ยป.
ย On peut dire, en rรฉsumant, que le prophรจte se doit de rester pur, sans tรขche s’il dรฉsire que son message se propage correctement; le Coran, parole divine, dรฉclare: ยซย Dieu connaรฎt parfaitement le mystรจre; mais il ne montre ร personne le secret de son mystรจre, sauf ร celui qu’il agrรฉe comme prophรจte. I1 le fait accompagner de gardiens placรฉs devant et derriรจre lui, afin de savoir si les prophรจtes transmettent les messages de leur Seigneurย ยป (Coran, 72:26-28).
3- De possรฉder les vertus morales telles que la pudeur, le courage, la justice et autres; en effet, toutes ces qualitรฉs sont estimรฉes et celui qui observe vraiment la loi religieuse ne peut tomber dans le vice et l’immoralitรฉ.
Les prophรจtes parmi les hommes
ย L’histoire confirme que divers prophรจtes sont venus parmi les hommes pour leur prรชcher la rรฉvolte contre l’ordre irrรฉligieux รฉtabli. Toutefois, leur vie demeure mรฉconnue et mal รฉclaircie; seule la vie de sa Saintetรฉ Mohammad est sans ambiguรฏtรฉ et le Coran, son livre cรฉleste, comprend tous les buts suprรชmes de la religion. Il explique l’objet de l’invitation des prophรจtes passรฉs ainsi que leurs objectifs. Le Coran prรฉcise que nombre de prophรจtes ont รฉtรฉ envoyรฉs par le Seigneur Tout-Puissant pour prรดner l’unicitรฉ divine et la vraie religion: ยซย Nous n’avons envoyรฉ aucun prophรจte avant toi sans lui rรฉvรฉler: II n’y a de Dieu que moi; adorez moi!ย ยป (Coran, 21:25).
Les prophรจtes dรฉtenteurs d’รฉcriture, et les autres prophรจtes
ย Les prophรจtes possรฉdant un livre cรฉleste et un enseignement indรฉpendant sont au nombre de cinq: Noรฉ, Abraham, Moise, Jรฉsus, Mohammad. Ces cinq prophรจtes qui possรจdent un livre et une loi religieuse sont appelรฉs les prophรจtes dรฉtenteurs d’รฉcritures. Cependant, les envoyรฉs de Dieu dรฉpassaient ce chiffre car chaque communautรฉ avait son envoyรฉ et le Coran รฉvoque le nom de plus d’une vingtaine d’รฉmissaires divins dรฉlรฉguรฉs sur terre. Le Seigneur dรฉclare: ยซย Il y a les prophรจtes dont j’ai parlรฉ et ceux dont je n’ai pas parlรฉย ยป, ou encore: ยซย chaque communautรฉ a son prophรจteย ยป, ou bien: ยซย chaque peuple a son guideย ยป.
ย En effet, les prophรจtes venus aprรจs chacun des cinq prophรจtes dรฉtenteurs d’รฉcritures, ont invitรฉ les hommes ร suivre la voie des envoyรฉs prรฉcรฉdents; ainsi, l’appel prophรฉtique s’est poursuivi jusqu’ร ce que le Seigneur dรฉcide de clore la mission prophรฉtique. I1 envoie Mohammad Ibn Abdullรขh, sceau des prophรจtes, avec ses derniรจres prescriptions religieuses, ses rรจgles les plus rรฉvรฉlรฉe ร Mohammad restera jusqu’au jour du jugement dernier et sa loi demeurera toujours vivante.
1- Le Prophรจte Noรฉ
ย Noรฉ est le premier envoyรฉ du Seigneur clรฉment sur terre, le premier dรฉtenteur de livre cรฉleste. Noรฉ appela les hommes de son temps ร croire en un seul dieu, ร se dรฉlivrer de l’idolรขtrie et de l’associationnisme (association de quelque chose d’autre ร Dieu). Comme le rapporte le Coran, ce prophรจte lutta pour mettre un terme aux diffรฉrences de classes, ร l’oppression et ร l’injustice. I1 s’efforรงa d’enseigner aux hommes de jadis les nouveaux idรฉaux qu’il professait. II parvint ร guider un nombre limitรฉ de gens, la plupart prรฉfรฉrant rester dans l’ignorance et l’insoumission. Le Seigneur, pour purifier le monde de ces immondes crรฉatures, provoqua le dรฉluge sur terre; seul Noรฉ et ses adeptes furent รฉpargnรฉs et ce groupe sauvรฉ du dรฉluge reconstitua sur terre une sociรฉtรฉ religieuse et croyante.
ย Ce prophรจte bien-aimรฉ est le fondateur de la religion monothรฉiste et le premier envoyรฉ divin qui combattit l’injustice et l’oppression. C’est pour ce service inestimable qu’il a rendu ร la vรฉritรฉ divine et humaine que l’on lui lancera jusqu’ร la fin du monde un salut de reconnaissance: ยซย paix et salut sur Noรฉ dans les monde d’ici-bas et de l’au-delร ย ยป.
2- Le Prophรจte Abraham
ย Aprรจs Noรฉ et bien que divers prophรจtes furent envoyรฉs – tels Houd et Sรขlih – pour guider les hommes, l’idolรขtrie et la mรฉcrรฉance s’emparรจrent de l’univers; aussi, le Seigneur Tout-Puissant jugea, de par sa sagesse suprรชme, de dรฉlรฉguer Abraham. Ce dernier รฉtait un homme de nature divine exemplaire puisqu’il rechercha avec simplicitรฉ et puretรฉ la vรฉritรฉ; quand il trouva l’unicitรฉ divine de la crรฉation, il combattit pendant toute sa vie l’associationnisme et l’oppression.
ย Comme nous le rapportent le Coran et les rรฉcits des saints Imรขms, Abraham passa son enfance dans un grotte ร l’รฉcart des hommes et du tumulte des villes; il ne voyait, de temps en temps, que sa mรจre qui lui portait nourriture et eau. Un jour, en suivant sa mรจre, il se retrouva en ville auprรจs de son oncle Azar; lร tout lui sembla รฉtonnant; observant une multitude d’objets taillรฉs il se mit ร chercher la raison de la crรฉation de ces choses toutes nouvelles pour lui. I1 comprit trรจs vite que Azar et les autres fabriquaient et adoraient ces idoles. I1 demanda l’identitรฉ de ces objets vรฉnรฉrรฉs mais, aucune des explications fournie sur leur divinitรฉ ne le convainquit: certains adoraient l’รฉtoile Venus, d’autres la lune ou le soleil; comme chacun de ces astres disparaissait aprรจs quelques heures Abraham ne crut pas en leur divinitรฉ. Aprรจs avoir constatรฉ toute cette idolรขtrie, Abraham annonรงa son monothรฉisme aux gens; il entreprit de lutter vigoureusement contre ces idolรขtres, ces associateurs pour les ramener ร la foi du Dieu unique. Bientรดt, il parvint ร pรฉnรฉtrer dans la chambre des idoles et ร les briser; cet acte, considรฉrรฉ comme criminel, conduisit Abraham au bรปcher. Heureusement, le Seigneur le prรฉserva des flammes et il sortit indemne du foyer oรน on l’avait jetรฉ. Quelque temps aprรจs, Abraham quitta le pays de Babel, d’oรน il รฉtait originaire pour gagner la Syrie et la Palestine; dans son exil, il poursuivit sa mission prophรฉtique. A la fin de sa vie, il eut deux fรฏls: l’un Isaac, pรจre d’Israรซl; l’autre, Ismaรซl, pรจre des Arabes. I1 emmena, sur ordre du Seigneur Ismaรซl encore nourrisson et sa femme au Hedjaz; lร , parmi les montagnes arides et dรฉsertiques il installa sa famille et invita les arabes nomades au monothรฉisme; puis, il construisit la maison de la Ka’aba et institua le pรจlerinage, pratique qui รฉtait courante parmi les arabes, avant l’avรจnement de l’Islam et le message du sceau des prophรจtes (Mohammad).
ย Abraham dรฉtient la religion de la nature divine; de par le texte coranique, il possรจde un livre cรฉleste et est le premier ร appeler la religion de Dieu, soumission (Islam) et ses adeptes, soumis (muslemรฏn). Les religions monothรฉistes telles que le judaรฏsme, le christianisme et l’Islam descendent toutes d’Abraham. En effet, Moise, Jรฉsus et Mohammad qui sont les prophรจtes de ces trois religions appartiennent ร la race d’Abraham et explicitent son appel aux hommes.
3- Le Prophรจte Moise
ย Moise fils d’Imrร n est le troisiรจme prophรจte dรฉtenteur d’รฉcritures; il possรจde un livre et une loi religieuse et descend d’Israรซl (Jacob). Moise mena une vie tumultueuse. Lorsqu’il naquit, les descendants d’Israรซl vivaient misรฉrablement en Egypte parmi les Coptes et le Pharaon avait ordonnรฉ qu’on massacre tous leurs enfants: la mรจre de Moise, exรฉcutant l’ordre reรงu dans son rรชve, dรฉposa son fils dans une caisse en bois qu’elle laissa dรฉriver sur le Nil. Le courant emporta le caisson jusque devant le palais du Pharaon; sur ordre de celui-ci, on repรชcha la caisse et l’on y trouva l’enfant. Comme sa femme tenait ร le garder, le Pharaon renonรงa ร tuer le bรฉbรฉ sauvรฉ des eaux; les souverains, n’ayant pas d’enfant, l’adoptรจrent et le confiรจrent ร une nourrice, qui n’รฉtait autre que sa propre mรจre. Moise vรฉcut sa prime jeunesse ร la Cour impรฉriale; puis, ร la suite d’un incident criminel, il prรฉfรฉra fuir l’Egypte et se retirer au pays de Madian. lร , il rencontra Sho’ayb le prophรจte et il 6pousa sa fille; aprรจs avoir รฉtรฉ des annรฉes auprรจs de Sho’ayb en tant que gardien de ses troupeaux, Moise se dรฉcida ร rentrer en Egypte; avec sa femme, ses enfants et ses bรชtes, il revint au pays natal et, en cours de route, le Seigneur Tout Puissant le chargea de sa mission. Il devait convaincre le Pharaon de se convertir au monothรฉisme, libรฉrer les enfants d’Israรซl du joug Copte et se choisir Aron pour ministre. Mais, aprรจs avoir entendu le message divin, le Pharaon, qui รฉtait idolรขtre et se considรฉrait comme le dieu des Egyptiens, refusa de reconnaรฎtre sa mission et de libรฉrer les enfants d’Israรซl.
ย Bien que Moise appela, pendant des annรฉes, les gens d’Egypte ร se tourner vers l’unicitรฉ divine, bien qu’il rรฉalisa divers miracles, le Pharaon et son peuple lui opposรจrent une totale incomprรฉhension, un refus opiniรขtre. Finalement, sur ordre divin, Moise donna le signal d’un exode vers le Sinaรฏ et, en pleine nuit, les enfants d’Israรซl fuirent l’Egypte. Quand ils atteignirent la mer rouge, le Pharaon, informรฉ de l’exode, engagea ses troupes ร poursuivre le peuple de Moise. Au moment de la traversรฉe de la mer rouge, Moise parvint ร fendre miraculeusement les flots; son peuple put รชtre sauvรฉ mais, les soldats du Pharaon pรฉrirent noyรฉs. Aprรจs cet รฉvรฉnement, Dieu rรฉvรฉla le Pentateuque ร Moise, instituant parmi les fils d’Israรซl la loi juive.
4- Le Prophรจte Jรฉsus
ย Jรฉsus le messie est le quatriรจme des proph8tes dรฉtenteur d’รฉcritures, c’est-ร -dire, possรฉdant un livre et une loi religieuse. Sa naissance relรจve de l’extraordinaire; sa mรจre, Marie, รฉtait une jeune fille puritaine qui, alors qu’elle priait ร Jรฉrusalem, entendit l’Esprit Saint lui annoncer, de la part du Seigneur, la venue du messie et lui insufflait dans la manche pour la fรฉconder du Christ. Aprรจs sa naissance, face aux calomnies publiques, l’enfant – encore au berceau – prit la dรฉfense de sa mรจre et annonรงa aux hommes sa mission prophรฉtique et son livre. Dรจs sa prime jeunesse, il invita les gens ร suivre sa voie et il rรฉnova avec quelques modifications la loi de Moise. I1 envoya ses disciples propager sa foi dans tous les coins du pays. Quelque temps aprรจs son appel prophรฉtique, les Juifs (peuple auquel appartenait Jรฉsus) tentรจrent de l’assassiner mais, Dieu le sauva et les Juifs pendirent ร sa place quelqu’un d’autre.
ย On doit ici prรฉciser le point suivant: dans le Coran il est dit qu’un livre cรฉleste, appelรฉ ยซย รฉvangileย ยป, lui a รฉtรฉ rรฉvรฉlรฉ. Ce texte diffรจre des nombreux รฉvangiles รฉcrits aprรจs sa mort et relatifs ร sa vie et ร son appel; seul les quatre รฉvangiles รฉcrit par Luc, Marc, Matthieu et Jean sont officiellement reconnus.
5- Le Prophรจte Mohammad
ย La vie du Prophรจte bien aimรฉ, Mohammad ibn Abdullah , est mieux connue que celles des prophรจtes prรฉcรฉdents; en effet, par suite de l’usure du temps et des รฉvรฉnements historiques, le livre, la loi et la personnalitรฉ de ces anciens prophรจtes ont รฉtรฉ dรฉformรฉs et cette dรฉnaturation a quelque peu obscurci l’histoire de leur vie. Ce que l’on sait d’eux repose principalement sur le texte coranique, les propos du Prophรจte et des saints Imams.
ย Par contre, l’histoire de la vie de Mohammad s’appuie sur des sources qui l’รฉclairent suffisamment. Le Prophรจte bien aimรฉ de l’Islam est le dernier envoyรฉ que le Seigneur misรฉricordieux a dรฉlรฉguรฉ aux hommes pour les guider. Quatorze siรจcles auparavant, le monde vivait d’une telle maniรจre qu’il ne restait de la religion monothรฉiste rien qu’un nom, les gens s’รฉtant totalement รฉcartรฉ de l’unicitรฉ divine, de la connaissance de Dieu, des traditions humanistes et de justice sociale; la trรจs respectable Ka’aba รฉtait devenue le sanctuaire des idoles et la religion d’Abraham transformรฉe en idolรขtrie. Les Arabes menaient une vie tribale, mรชme dans les quelques villes du Hedjaz et du Yemen; la nation arabe vivait dans les conditions les plus dรฉplorables: au lieu de la culture et de l’รฉducation, parmi les habitants rรฉgnaient la luxure, l’obscรฉnitรฉ, l’ivresse, le jeu; les jeunes filles รฉtaient enterrรฉes vivantes et la plupart des gens ne parvenaient ร vivre qu’en volant, pillant, massacrant les biens et le bรฉtail de leurs voisins; faire couler le sang et opprimer les autres รฉtaient devenus des actes plus qu’honorables. C’est dans un tel milieu, arriรฉrรฉ et misรฉrable, que le Seigneur affectueux chargea le noble Prophรจte de rรฉformer et de guider les hommes; pour atteindre son but. I1 lui rรฉvรฉla le Coran – qui comprenait l’enseignement juste, la connaissance divine, la rรฉalisation de la justice, les conseils judicieux – et le Prophรจte appela les gens ร suivre ce texte divin, document de vรฉritรฉ et d’humanitรฉ.
ย Le noble Prophรจte est nรฉ en l’an 570 (aprรจs J.C.), soit 53 ans avant l’hรฉgire, ร la Mecque dans une famille considรฉrรฉe comme la plus honorable et la plus authentique famille arabe. Avant de venir au monde, il perd son pรจre et ร six ans sa mรจre meurt, laissant le petit garรงon ร la charge de son grand-pรจre, ‘Abdul Motaleb. Ce dernier dรฉcรฉdant deux ans aprรจs, l’enfant est remis ร son oncle, l’affectueux Abou Tรขleb (pรจre d’Ali, รฉmir des croyants) qui va dรจs lors s’occuper de lui. L’oncle en question aimera Mohammad comme son propre fils; de faรงon constante, il le soutient et le protรจge sans la moindre nรฉgligence. Cet appui permanent s’affirmera jusqu’ร la veille de l’hรฉgire.
ย Les Arabes de La Mecque, comme les autres arabes, รฉlevaient des moutons et des chameaux, commerรงaient parfois avec les pays voisins, notamment la Syrie. Ils รฉtaient ignorants et incultes, aucunement soucieux de l’instruction et de l’รฉducation de leurs enfants. Mohammad, comme les autres membres, de sa tribu, ne savait ni lire ni รฉcrire; mais, dรจs 1 enfance il se distinguait des autres par ses diverses qualitรฉs: il n’adorait aucune idole, il ne mentait pas, il ne volait pas, il ne trahissait pas, il s’abstenait de commettre de mauvaises actions, il รฉtait sage et compรฉtent. Aussi, en trรจs peu de temps, il avait acquis l’estime et la confiance des gens, d’oรน son surnom de Mohammad le fidรจle (amรฎn). En effet, les Arabes lui confiaient gรฉnรฉralement leurs biens et louaient sa fidรฉlitรฉ et sa compรฉtence. II a environ une vingtaine d’annรฉes quand une riche dame de La Mecque – la grande et noble Khadija – le choisit comme agent de commerce: grรขce ร sa sagesse et son honnรชtetรฉ, Mohmmad rรฉalise de gros bรฉnรฉfices pour cette dame qui, charmรฉe de plus en plus par sa personnalitรฉ et son savoir-faire, lui propose de l’รฉpouser. Bientรดt, ils se marient et le jeune Mohammad poursuit ses activitรฉs marchandes comme auparavant.
ย Jusqu’ร quarante ans, ce saint homme entretenait de bons rapports avec les gens qui le considรฉraient non seulement comme l’un des leurs mais comme le plus qualifiรฉ, le plus avisรฉ d’entre eux. Ses qualitรฉs morales, sa conduite exemplaire, son refus de l’oppression et de la cruautรฉ, sa modestie, lui avaient gagnรฉ le respect et la confiance des hommes de la rรฉgion. Ainsi, quand les Arabes commencรจrent ร rรฉparer la maison de la Ka’aba, une dispute รฉclata entre les divers clans concernant l’installation de la pierre noire; les parties en prรฉsence firent appel ร Mohammad pour trancher leur litige. Ce dernier fit dรฉposer la pierre noire dans un burnous que les chefs de clans tenaient ensemble. D’un mรชme mouvement, ils portรจrent la pierre sacrรฉe et la placรจrent dans la maison aux idoles.
Grรขce ร cette intervention, le litige fut rรฉsolu sans violence et sans effusion de sang.
ย Avant la diffusion de sa rรฉvรฉlation prophรฉtique et bien que monothรฉiste, donc opposรฉ ร l’idolรขtrie, Mohammad n’avait รฉtรฉ l’objet d’aucune pression de la part de ses compatriotes; ceci d’une part, parce que les Arabes laissaient les juifs, les chrรฉtiens et autres librement exercer leur religion, d’autre part parce que Mohammad ne s’en รฉtait pas pris encore directement aux croyances et aux superstitions des gens.
L’histoire du moine Bahรฎra
ย A l’รฉpoque oรน Mohammad vivait auprรจs de son oncle Abou Taleb, c’est-ร -dire, alors qu’il n’รฉtait pas encore pubรจre, il accompagna ce dernier dans son voyage commercial ร Chรขm. La caravane qui รฉtait trรจs importante regorgeait de marchandises; aprรจs avoir pรฉnรฉtrรฉ sur le territoire syrien, elle fait une halte prรจs d’un monastรจre situรฉ ร proximitรฉ de la ville de Basrร h; un moine dรฉnommรฉ Bahรฎra sort du couvent et invite les voyageurs ร venir se reposer ร l’intรฉrieur du monastรจre. Abou Tรขleb, comme les autres voyageurs, accepte la proposition, laissant Mohammad surveiller ses affaires et ses biens. Bahรฎra apprenant que tout le monde est prรฉsent au couvent sauf Mohammad, exige qu’on l’amรจne. Abou Tรขleb appelle alors son neveu installรฉ sous un olivier. Aprรจs avoir longuement scrutรฉ le jeune adolescent, Bahรฎra le prend, avec son oncle, ร part; il lui demande: ยซย Jure moi par Lรขt et ‘Ozzรข (les deux dรฉesses adorรฉes par les habitants de La Mecque) que tu rรฉpondras ร ma questionย ยป. Mohammad rรฉpond: ยซย Ces deux idoles sont les choses que je dรฉteste le plusย ยป. Bahรฎra lui demande: ยซย au nom de Dieu l’Unique, je te prie de dire la vรฉritรฉย ยป. Le jeune Mohammad rรฉpond: ยซย Je n’ai jamais menti, j’ai toujours dit la vรฉritรฉ; pose ta questionย ยป. Bahรฎra dit alors: ยซย qu’aimes-tu le plus au monde?ย ยป Mohammad dรฉclare: ยซย la solitudeย ยป. Bahรฎra questionne ร nouveau le jeune adolescent: ยซย Que regardes-tu le plus et qu’aimes-tu regarder le plus?ย ยป Mohammad dit: ยซย Le ciel et ses รฉtoilesย ยป. Bahรฎra lui demande alors: ยซย Lorsque tu observes les cieux, tu penses ร quoi?ย ยป I1 rรฉpond par un long silence. Bahรฎra, aprรจs avoir examinรฉ son front lui dit: ยซย Quand et comment tu t’endors?ย ยป L’adolescent rรฉpond: ยซย Quand je regarde le ciel et les รฉtoiles, je me vois au-dessus des รฉtoilesย ยป. Bahรฎra redemande: ยซย rรชves-tu aussi?ย ยป Le jeune Mohammad dรฉclare: ยซย Oui, et tout ce que je rรชve, je le vois aussi quand je suis rรฉveillรฉย ยป. Bahรฎra demande alors: ยซย Que vois-tu en rรชve?ย ยป et le jeune adolescent reste muet. Aprรจs un moment de silence, Bahรฎra demande ร Mohammad: ยซย Puis je voir entre tes deux รฉpaules?ย ยป Ce dernier acquiesรงant, Bahรฎra รฉcarte le vรชtement de l’adolescent et dรฉcouvre un grain de beautรฉ: ยซย C’est bien รงaย ยป murmure-t-il. Abou Tรขleb รฉtonnรฉ lui lance: ยซย Que dis-tu, qu’est ce que c’est?ย ยป Bahรฎra se tournant vers Abou Tร leb lui demande: ยซย Quel lien familial te lie ร cet adolescent?ย ยป Comme Abou Tรขleb aimait Mohammad comme son propre fils, il dรฉclare: ยซย C’est mon filsย ยป. Bahรฎra dit alors: ยซย non, le pรจre de cet adolescent doit รชtre dรฉcรฉdรฉย ยป. ยซย D’oรน le sais-tu?ย ยป s’enquiert Abou Tร leb surpris, avant de rรฉvรฉler au moine que Mohammad est son neveu. Bahรฎra dรฉclare ร l’oncle: ยซย Ecoute-moi bien, un avenir radieux et surprenant attend cet enfant. Si d’autres que moi aperรงoivent ce que j’ai vu, ils le reconnaรฎtront et le tueront. Tu dois le mettre ร l’abri des ennemisย ยป. Abou Tรขleb demande alors: ยซย Mais, qui est-il?ย ยป Et, Bahรฎra lui dรฉclare: ยซย Ses yeux annoncent un grand prophรจte et son dos indique cette clartรฉย ยป.
L’histoire du moine Nestorien
ย Quelques annรฉes plus tard, Mohammad se rend ร nouveau ร Chรขm mais, cette fois, en tant qu’agent commercial de la noble Khadija. Cette derniรจre le fait accompagner de son esclave Missarah. Arrivant prรจs d’un couvent situรฉ aux environs de Basrรขh, les voyageurs font halte et Mohammad s’installe sous un arbre. Nestor, moine qui connaissait Missarah, sort du couvent pour le recevoir. I1 demande ร Missarah qui est la personne qui repose sous l’arbre. L’esclave rรฉpond c’est un homme de la tribu des Qoraychites. Nestor dรฉclare alors: ยซย Personne ne s’arrรชte sous cet arbre si ce n’est le prophรจte de Dieuย ยป. Puis, il demande: ยซย Est-ce que ses yeux sont tachรฉs de rouge?ย ยป Missarah rรฉpond: ยซย Oui, ses yeux ont continuellement cette couleurย ยป. Le moine conclut: ยซย Oui, c’est bien lui; il est le dernier des prophรจtes de Dieu. Pourvu que je puisse entendre son appel lorsqu’il entreprendra sa missionย ยป.
L’annonce de la bonne nouvelle par les Juifs de Mรฉdine
ย Nombre de tribus juives qui avaient lu dans leurs livres que bientรดt, un messie allait venir en Arabie, avaient quittรฉ leur patrie pour se rendre au Hedjaz; elles s’รฉtaient installรฉes ร Mรฉdine et aux alentours, attendant l’arrivรฉe du prophรจte annoncรฉ. Comme cette communautรฉ transplantรฉe รฉtait riche et opulente, les Arabes effectuaient, de temps en temps, quelques raids contre leur campement. Mais, les Juifs supportaient patiemment les mรฉfaits des pillards car, ils espรฉraient qu’aprรจs la venue du messie ils pourraient se venger de leurs oppresseurs arabes.
ย Un des principaux facteurs qui contribua ร favoriser la diffusion de la foi musulmane fut la prรฉparation des consciences; les hommes de l’รฉpoque vivant dans l’attente du sauveur de Dieu crurent le nouveau messager et si les Juifs refusรจrent la nouvelle parole divine cela ne releva que de leur fanatisme.
Le Coran รฉvoque l’annonce des prophรจtes
ย Le Seigneur Tout-Puissant se rรฉfรจre diversement ร la bonne nouvelle qu’est la prophรฉtie: ยซย … Pour ceux qui suivent l’envoyรฉ: le Prophรจte gentil qu’ils trouvent mentionnรฉ chez eux dans la Tora et l’Evangile. I1 leur ordonne ce qui est convenable, il leur interdit ce qui est blรขmable; il dรฉclare licites, pour eux, les excellentes nourritures; il dรฉclare illicite, pour eux, ce qui est dรฉtestable; il รดte les liens et les carcans qui pesaient sur eux. Ceux qui auront cru en lui; ceux qui l’auront soutenu; ceux qui l’auront secouru; ceux qui auront suivi la lumiรจre descendue avec lui: voilร ceux qui seront heureux! (Coran, 7:157).
ยซย Lorsqu’un Livre venant de Dieu et confirmant ce qu’ils avaient reรงu leur est parvenu, – ils demandaient auparavant la victoire sur les incrรฉdules – lorsque ce qu’ils connaissaient dรฉjร leur est parvenu, ils n’y crurent pas. Que la malรฉdiction de Dieu tombe sur les incrรฉdules!ย ยป (Coran, 2:89).