Abstract
ย On peut envisager le Coran sous diffรฉrents angles, selon la perspective dans laquelle on se place. L’un d’entre eux pourrait concerner les aspects esthรฉtiques et artistiques du Coran. De ce point de vue on ne considรจre que l’apparence du Coran, sa qualitรฉ formelle, et sa richesse littรฉraire au niveau de l’expression. Lร , on constate que le saint Coran se particularise extraordinairement par sa beautรฉ de style, sa grรขce d’expression et la puissance de son langage. La forme est hautement poรฉtique, mais sans รชtre de la poรฉsie qui est toujours mรชlรฉe d, hyperboles poรฉtiques imaginaires. Par ailleurs, la majestรฉ du texte coranique ne peut รชtre considรฉrรฉe que purement paradisia, du fait que sa beautรฉ sonore est le summum du lyrisme- lyrisme d’une natue d’attraction spirituelle, extralinguistique dont le ressentir ne se limite pas ร la frontiรจre conventionnelle d’aucune culture, d’aucune nationalitรฉ. C’est ainsi qu’un lecteur familier au langage coranique, s’enthousiasme profondรฉment pour son charme et sa beautรฉ sans exemple.
ย Mais ce qui nous intรฉresse actuellement et nous allons l’esquisser briรจvement dans les pages qui suivent, c’est plutรดt l’aspect scientifique du Coran. Il faut tout d’abord souligner que le Saint Coran n’a pas pour but de mettre en lumiรจre les faits scientifiques en rรฉvรฉlant tous les facteurs en jeu qui dominent la totalitรฉ phรฉnomรฉnale de notre monde et qui ร leur tour, sont soumis ร un systรจme rigoureux de lois. Il ne faut pas non plus attendre qu’il suive l’รฉtude dรฉtaillรฉe des thรจmes scientifiques dans ses diverses branches et qu’il analyse les points obscurs, jusqu’ร l’heure inintelligibles ร la pensรฉe humaine.
ย De fait, l’homme porte en lui-mรชme les dons divins: la raison et la pensรฉe qui le rendent capable d’aller jusqu’ร l’extrรชme de sa puissance intellectuelle, pour chercher, de s’efforcer de dรฉcouvrir les moyens lui permettant la domination de toute force qui rรฉside dans la nature et de l’utiliser dans l’intรฉrรชt de l’humanitรฉ. En effet, l’objectif suivi par le Coran consiste ร rendre ร l’homme toute sa noblesse et sa dignitรฉ, le fait รฉlever comme l’individu responsable, le fait รฉvoluer sous ses multiples dimensions, et encore รฉpanouit ร l’intรฉrieur de lui-mรชme toutes valeurs humaines et spirituelles. L’รฉpanouissement d’un tel homme nรฉcessite, d’une part, la transformation profonde de celui-ci, la nรฉgation totale de toute anti-valeur futile pouvant enchaรฎner l’esprit humain, et de l’autre, la substitution des valeurs constructives, d’oรน l’invitation du Coran avec l’insistance ร la rรฉflexion, ร la contemplation, au rรฉalisme, ร la libรฉration de l’esprit des jougs.
ย Voilร pourquoi, le premier verset rรฉvรฉlรฉ ร Mohammad fut un รฉloge quasi adoratif de la plume. De mรชme qu’on trouve dans le Coran ร des appels frรฉquents et variรฉs, en faveur de la science et de la connaissance. L’allusion rรฉpรฉtรฉe du Coran ร la nature comme une source de connaissance, est d’ailleurs, tout ร fait significative.
D’aprรจs les tรฉmoignages historiques, ce fut ce point de vue coranique qui dรฉclencha l’essor majestueux des mouvements scientifiques au sein de la communautรฉ musulmane, lesquels entraรฎnรจrent l’รฉpanouissement de la civilisation universelle. A ce sujet le grand penseur islamique Iqbal La houri a bien illustrรฉ le fait 29.ย ยปLa naissance de l’Islam est la naissance de l’intelligence inductive. Dans l’Islam, la prophรฉtie atteint sa perfection (…) ceci implique la fine comprรฉhension que la vie ne peut รชtre tenue ร jamais en lisiรจre, qu’afin d’atteindre une pleine conscience de soi, l’homme doit finalement รชtre livrรฉ ร ses propres ressourcesย ยป. L’appel constant dans le Coran ร la raison et ร l’expรฉrience, et l’importance qu’il attribue ร la nature et ร l’histoire en tant que source de connaissance humaine, constituent autant d’aspect divers de la mรชme idรฉe de finalitรฉ. Cette idรฉe, cependant, ne signifie pas que l’expรฉrience mystique qui, qualitativement, ne diffรจre pas de l’expรฉrience du prophรจte, a maintenant cessรฉ d’exister comme fait vital. En rรฉalitรฉ, le Coran considรจre ร la fois ยซย anfusย ยป le soi, et ยซย afaqย ยป, le monde comme source de l’expรฉrience, mais l’expรฉrience intime est seulement une des sources de la connaissance humaine. Selon le Coran, il existe deux autres sources de connaissance: la nature et l’histoire au sens large du terme. A vrai dire, toute tentative scientifique visant la valorisation de la sagesse et de la connaissance qui aboutirait enfin, ร l’รฉmancipation de l’esprit humain, du joug de servitudes ou de prรฉjugรฉs, est strictement recommandรฉe par l’Islam. En un mot, ce qui cherche le Coran, c’est la mise en valeur, la libre initiative de la pensรฉe. Alors que le Coran comporte en lui-mรชme le noyau de connaissances, en i fonction de tout ce qui pourra servir comme une clรฉ ร l’enrichissement de connaissances; il rรฉvรจle d’ailleurs, certains mystรจres qui entourent notre monde visible. Il ne faut pas perdre de vue que tout ce que le Coran apporte de science est revรชtu de forme accessible aux plus communes capacitรฉs intellectuelles du temps, afin que chaque gรฉnรฉration, en fonction des progrรจs scientifiques de l’รฉpoque, le comprenne. Mais les rรฉalitรฉs scientifiques que nous apporte le saint Coran sont tellement profondes et รฉblouissantes que l’on ne peut pas les attribuer au bagages de connaissances, du temps de la rรฉvolution du Coran, et on ne peut pas, non plus, les considรฉrer comme un fait du hasard. Car on constate que parallรจlement ร la dรฉcouverte scientifique et ร l’รฉlargissement du savoir humain, ces rรฉalitรฉs s’avรจrent et se montrent plus justes que jadis. A l’heure actuelle, l’homme bรฉnรฉficie d’un riche patrimoine culturel et scientifique, issu de rรฉflexions et de nombreux grands savants qui, de gรฉnรฉration en gรฉnรฉration, ont consacrรฉ leur vie ร l’รฉtude et ร la recherche, s’efforรงant ainsi de percer Les secrets de l’รชtre, du monde.
ย Mais, de toute รฉvidence, ร l’รฉpoque de la rรฉvรฉlation .du Coran, renommรฉ par son obscurantisme/La pensรฉe humaine n’รฉtait pas en mesure de connaรฎtre le monceau de mystรจres entourant le cosmos et la nature. Appre, hender ces secrets, pรฉnรฉtrer au fond de cette contrรฉe ร la fois รฉtendue et inconnue fut impossible. Pourtant, en ce qui concerne la cosmogonie, le Coran essaie de l’illustrer explicitement oรน il le faut, quant aux rรฉalitรฉs dont la comprรฉhension fut difficile pour l’esprit obtus et rude d’autrefois, il se contente d’allusion sous la forme de mรฉtaphore, toujours en conformitรฉ avec les conditions du cycle cosmique et humain, afin que les conditions antรฉrieures favorisent la saisie de ces rรฉalitรฉs, quand la maturitรฉ intellectuelle et l’รฉvolution du savoir humain atteignent un degrรฉ suffisant.
ย C’est ainsi que les chercheurs et les grands penseurs islamiques sont parvenus ร dรฉcouvrir, de jour en jour, ร la lumiรจre de richesse de l’enseignement coranique, les diverses frontiรจres nouvelles. Il est donc faux de croire qu’une telle richesse qui comble le Coran proviennent de pensรฉe humaine. Le Dr. Vagliri, professeur ร l’universitรฉ de Naples a dit 30. ยซย En plus de sujets variรฉs qu’aborde le Coran, il prรฉdit les รฉvรฉnements ร venir, de mรชme qu’il raconte avec une clartรฉ impressionnante, l’histoire jadis mรฉconnue du monde. On observe, d’ailleurs, les multitudes de versets coraniques traitant les lois de la nature et scrutant les diverses branches scientifiques. L’exactitude et l’absence d’erreurs dans les sujets abordรฉs sont tels que les hommes de sciences, les philosophes, et les politiciens sont obligรฉs de s’agenouiller devant le Coranย ยป.
ย Il faut avoir prรฉsent ร l’esprit que l’allusion du Coran aux faits scientifiques doit รชtre considรฉrรฉe comme tout ร fait accessoire. Le motif principal concerne d’autres objectifs nobles ayant rapport ร la perfection de l’homme. Par consรฉquent, on ne peut le considรฉrer comme un ouvrage technique et spรฉcialisรฉ dans le domaine de la science. Le Coran suggรจre certaines rรฉalitรฉs relatives aux phรฉnomรจnes qui touchent directement l’รชtre, l’homme et ce qui l’entoure, sans en faire expressรฉment une mention dรฉtaillรฉe. Lร , le but du Coran consiste ร exposer les facteurs dont dรฉpendent la vie matรฉrielle et spirituelle de l’homme pouvant contribuer au juste รฉquilibre entre les aspirations humaines, lui garantissant une existence saine, fertile, et une perfection sublime.
ยซย Aย ยป
ย En ce qui concerne la cosmogonie, l’hypothรจse la plus cรฉlรจbre est celle de Laplace. Selon cette hypothรจse, le systรจme solaire proviendrait d’une nรฉbuleuse primitive entourant comme d’une atmosphรจre un noyau fortement condensรฉ d’une tempรฉrature trรจs รฉlevรฉe, et tournant d’une seule piรจce autour d’un axe passant par son centre. Le refroidissement des couches extรฉrieures, joint ร la rotation de l’ensemble, aurait engendrรฉ dans le plan รฉquatorial de la nรฉbuleuse des anneaux successifs qui auraient donnรฉ les planรจtes et leurs satellites, tandis que le noyau central aurait formรฉ le soleil, par condensation en un de ses points, la matiรจre de chacun de ces anneaux aurait donnรฉ naissance ร une planรจte qui, par le mรชme processus, aurait engendrรฉ, ร son tour, des satellites. Bien ;que certaines notions de cette hypothรจse aient รฉtรฉ contestรฉes, ร la suite d’autres dรฉcouvertes et recherches, les savants sont d’accord pour dire que ร l’origine de la genรจse, la terre et les cieux composaient une masse unie ร l’รฉtat gazeux, et se sont sรฉparรฉs ร la suite d’un processus. Depuis des siรจcles, le saint Coran รฉvoque cette idรฉe:
ยซย Il s’est รฉtabli ensuite vers la crรฉation du ciel qui รฉtait alors une fumรฉe gazeuseย ยป31.
Et encore,
ยซย Les mรฉcrรฉants n’ont ils pas vu que les cieux et la terre formaient une masse compacte? Nous les avons ensuite sรฉparรฉs, et nous avons crรฉรฉ, ร partir de l’eau, toute chose vivante. Ne croient-ils pas?ย ยป32.
ย George Gamow, le cรฉlรจbre astrophysicien soulรจve ce point important: ยซย Le soleil, cet astre producteur et รฉmetteur d’รฉnergie est constituรฉ de gaz condensables.
C’est le soleil qui a รฉmis les gaz dont le refroidissement a donnรฉ naissance aux planรจtes. Comment et par l’intervention de quelle main mystรฉrieuse, cette masse torride et รฉruptive s’est-elle formation? Qui a fourni les matiรจres nรฉcessaires pour sa formation? Ces questions que l’on se pose, quant ร la formation de la lune et d’autres planรจtes de notre systรจme solaire, constituent la base fondamentale des hypothรจses cosmogoniques. Ce sont des รฉnigmes qui ont prรฉoccupรฉ les savants et les astronomes.
ย Janse, le grand savant anglais, ร son tour, a lancรฉ l’hypothรจse suivante 34: ยซย Des milliards d’annรฉes auparavant, au cours du passage d’une ยซย รฉtoileย ยป ร proximitรฉ de notre soleil, une immense nรฉbuleuse se rรฉpandit ร l’intรฉrieur de cette planรจte, ร la suite de quoi une masse de matiรจre se forma et se dรฉgagea de notre soleil. Celle-ci prit ensuite la forme d’une longue cigarette, puis elle se divisa. Et enfin, au cours d’un processus, les parties les plus grandes donnรจrent naissance aux planรจtes gigantesques, et d’autres parties aux plus petites. Rรฉfรฉrons, une autre fois, ร la notion coranique concernant la cosmogonie oรน il fait allusion ร la ยซย fumรฉe gazeuseย ยป, et au processus de la sรฉparation des cieux et de la terre, mentionnรฉ plus haut. La rรฉvรฉlation de ces mystรจres, ร l’รฉpoque d’obscurantisme, et l’affirmation scientifique de donnรฉes coraniques ร nos jours, ne signifient-ils pas que le Coran a pris sa source de l’Omniscience divine?
ยซย Bย ยป
ย Un des problรจmes scientifiques les plus dรฉlicats qui a ยซย d’ailleursย ยป prรฉoccupรฉ les astrophysiciens pendant longtemps et qui ne fut pas mis en lumiรจre avant le vingtiรจme siรจcle, c’est l’expansion permanente de l’univers. Quant au Coran, il a dรฉjร remarquรฉ ce phรฉnomรจne ahurissant et nous a fourni ainsi une autre preuve cohรฉrente de sa profondeur grandiose:
ยซย Et le ciel, nous l’avons construit renforcรฉ. Et c’est encore nous l’รฉlargisseurย ยปย 35 dans le verset prรฉcรฉdent, comme on le voit, fait allusion ร une rรฉalitรฉ, c’est-ร -dire l’expansion de l’univers et la fuite de galaxies, que se voit confirmer onze siรจcles plus tard! A vrai dire, Edwin Hubble, dรจs 1924, observait que certaines rรฉgions de l’espace oรน la matiรจre cosmique interstellaire est plus dense, et que l’on tenait gรฉnรฉralement pour des nรฉbuleuses gazeuses appartenant ร la Voie lactรฉe, รฉtaient en rรฉalitรฉ des galaxies entiรจres, peuplรฉes de milliards d’รฉtoiles analogues ร notre voie lactรฉe et prodigieusement รฉloignรฉes. D’aprรจs le ย ยป grand livre de Sciencesย ยป, l’image que l’on peut se former de la crรฉation de l’univers serait la suivante 36: ร l’origine, toute la matiรจre qui constitue aujourd’hui l’univers รฉtait condensรฉe en un gigantesque amas primordial qui explosa violemment. A un certain stade de tempรฉrature et de densitรฉ, la matiรจre diffuse se serait condensรฉe en galaxie, et celle-ci serait toujours en train de fuir, selon les รฉvaluations les plus rรฉcentes, fondรฉes sur l’observation des amas globulaires contenant de trรจs anciennes รฉtoiles, les galaxies se seraient formรฉes, il y a environ 13 milliards d’annรฉes.
ย Gamow, lui aussi tient le raisonnement suivant 37: Si l’univers est en expansion permanente, lors qu’il a connu un รฉtat hyper condensรฉ, on devrait pouvoir imaginer de remonter le cours du temps pour inverser le phรฉnomรจne et suivre celui-ci en pensรฉe jusqu’ร ยซย l’instant zรฉroย ยป. Compte tenu de la vitesse de l’expansion de l’univers telle qu’on peut la concevoir aujourd’hui ยซย l’atome primitifย ยป a dรป littรฉralement exploser. Gamow a nommรฉ cette explosion extraordinaire le ยซย big-bangย ยป ce qui veut dire ยซย le gros boumย ยป!
ย En bref, l’observation scientifique nous montre que les corps cรฉlestes se fuiraient l’un l’autre ร l’infini, ร une vitesse relative d’autant plus รฉlevรฉe que leur distance serait plus grande. L’univers serait donc en expansion, et ce phรฉnomรจne se poursuivrait.
ย Le saint Coran attire l’attention de l’homme dont l’intelligence n’est pas rรฉtrรฉcie, ร la rรจgle et ร la discipline grandiose qui gouverne la crรฉation de l’univers et sa recrรฉation, afin que celui-ci embrasse la foi. Par cela, il veut rappeler ร l’homme qu’il s’agit lร d’un signe de l’Omnipuissance divine. On lit dans la troisiรจme sourate (la famille d’Amran) du Coran 38:
ยซย Oui, dans la crรฉation des Cieux et de la terre, et dans l’alternance de la nuit et du jour, il y a vraiment des signes pour les douรฉs d’intelligence, qui assis, debout, couchรฉs, se souviennent de Dieu et mรฉditent sur la crรฉation des cieux et de la terre: ยซย Seigneur! Tu n’as pas crรฉรฉ cela en vain – puretรฉ ร Toi! Garde nous donc du chรขtiment du Feuย ยป.
ยซย Cย ยป
ย Le Coran a mis en lumiรจre le mouvement des planรจtes sur leurs propres orbites, et mentionna sous la forme de paraboles, la gravitation universelle. On sait que Isaac Newton, le cรฉlรจbre savant, conquit son grand titre de gloire, en 1687, en formulant les lois de la gravitation universelle qui rรฉgissent l’univers. Ces lois allaient apporter une meilleure connaissance de la mรฉcanique cรฉleste jusqu’alors inconnue 39. Il fut d’ailleurs le premier qui parvint ร รฉtablir les lois mรฉcaniques qui, en terme de forces, de masse, de vitesse de distances rendaient comprรฉhensibles les mouvements des astres et leur รฉquilibre respectif. Les conceptions newtoniennes semblรจrent bien constituer un รฉdifice inattaquable. Elles imposaient de considรฉrer l’univers comme un ensemble d’objets plus ou moins massifs (satellites, planรจtes, รฉtoiles) รฉquilibrรฉs les uns par les autres, selon les lois de la gravitation, et dont on pouvait caractรฉriser les mouvements par rapport ร un espace euclidien et infini. Le Coran fait allusion ร cette rรฉalitรฉ mille ans avant Newton:
ยซย Dieu, c’est lui qui a รฉlevรฉ bien haut les cieux. Sans pilier que vous puissiez voir. Il s’est ensuite installรฉ sur le trรดne Et il a assujetti le; soleil et la lune, chacun coulant vers un terme dรฉnommรฉ. Il administre le commandement, dรฉtaillant signes. Peut-รชtre croiriez-vous avec certitude en la rencontre de votre Seigneur?ย ยป 40.
ย Dans ce verset coranique, la notion d’attraction universelle se concrรฉtise sous la forme d’expression mรฉtaphorique, ร savoir ยซย les piliers invisiblesย ยป, et cela pour que la majoritรฉ des hommes, ร toute รฉpoque, en saisissent la conception la plus proche. Le huitiรจme Imam chi’ite a dit ร un de ses disciples, en termes de rรฉponse: ยซย N’a t’il pas dit dans le Coran, le Dieu: ยซย Sans que vous voyiez les piliersย ยป il rรฉpond que oui. Imam ajoute: ยซย Donc, il y a des piliers qui restent invisiblesย ยป 41.
ยซย Dย ยป
ย Le Coran rรฉfute catรฉgoriquement la thรจse matรฉrialiste selon laquelle l’homme est, par son essence et sa nature, en dรฉfinitive, l’objet d’รฉvanescence et d’anรฉantissement. Au contraire, il valorise l’idรฉe du mouvement รฉvolutionnaire ร tous les niveaux de l’existence:
ยซย Ne regardent-ils (les mรฉcrรฉants) donc pas le ciel, au dessus d’eux. Comme nous l’avons bรขti et l’avons embelli, et qu’il est sans fissures? Comme nous l’avons รฉtalรฉe! Et nous y avons lancรฉ des montagnes et y avons fait croรฎtre de tout couple joliย ยป. Quoi? Sommes nous donc รฉpuisรฉs par la premiรจre crรฉation? Assurรฉment, c’est eux qui sont illusionnรฉs par une nouvelle crรฉation. Et trรจs certainement, nous avons crรฉe l’homme et nous savons que son รขme lui suggรจre. Nous sommes cependant plus prรจs de lui que sa veine jugulaireย ยป42.
ย Les versets prรฉcรฉdents mรฉritent un commentaire. Il s’agit d’une illusion de l’immobilitรฉ du monde faite par les gens ร l’esprit obtus, en nรฉgligeant la mobilitรฉ continuelle de tout, y compris, d’eux-mรชmes, essentiellement et accidentellement au sens philosophique des termes.
Le mouvement de l’univers et celui de l’essence humaine vont de pair instant par instant, bien qu’ils ne soient guรจre perceptibles par le sujet. Ce mouvement se renouvelle perpรฉtuellement jusqu’ร l’รฉternitรฉ, ce qui signifie explicitement mรชme, aprรจs la mort de l’homme. L’allusion ร ยซย nouvelle crรฉationย ยป doit รชtre compris, d’aprรจs les exรฉgรจtes du Coran comme le renouvellement de la crรฉation ร chaque instant 43″. Car il n’y a pas d’intervalle temporel entre l’anรฉantissement et la manifestation, en sorte qu’on ne perรงoit pas d’interruption entre deux crรฉations analogues et successives et l’existence paraรฎt dรจs lors homogรจne, dit un des commentateurs du Coranย ยป.
ย Sous la forme d’une parabole, on peut comparer l’existence ร la flamme d’une bougie, d’une lampe qui, tout en paraissant identique, ne cesse de se renouveler ร chaque instant, en sorte que cette flamme n’est en rรฉalitรฉ pas la mรชme. La mise en lumiรจre d’une telle rรฉalitรฉ scientifique, sans se contenter, d’ailleurs, seulement d’un aspect purement philosophique, par une personne Ummi (illettrรฉ), dans un, milieu gรฉographique ignorant, vide de savoir est assez significative. Par lร , il essaie d’aborder la question de la subsistance et de l’immortalitรฉ de l’รขme, pour rappeler ร l’homme sa responsabilitรฉ et l’existence de la rรฉsurrection.
ยซย Eย ยป
ย Il y a quatre siรจcles, Galilรฉe prenait partie en faveur de la rรฉalitรฉ du mouvement de la terre, dรฉtruisant ainsi dรฉfinitivement la conception traditionnelle selon laquelle la terre รฉtait ร la fois le centre l’univers et immobile. Il lui substitua le schรฉma d’un univers unitaire, mobile soumis ร la discipline rigoureuse de la physique et des mathรฉmatiques. La destruction galilรฉenne du moule traditionnel reprรฉsente dans l’histoire du savoir un รฉvรฉnement sans prรฉcรฉdent et peut-รชtre sans second. L’apparition de l’intelligibilitรฉ mรฉcaniste ne modifie pas seulement telle ou telle mode de voir, il impose une nouvelle pensรฉe de la pensรฉe. Ce qui change, ce n’est pas le systรจme du monde, mais le monde comme systรจme, et la place de l’homme dans le monde. Et le rapport de l’homme avec le monde, avec lui-mรชme et avec Dieu. Son initiative provoqua une vague de colรจre. De violence conte lui, il a dรป payer le prix: il fut condamnรฉ par le saint office en 1633. Il est curieux de savoir qu’en plein dix-huitiรจme siรจcle, on enseignait encore ร la Sorbonne que le mouvement de la terre autour du soleil n’รฉtait qu’une hypothรจse!
ย Mais le Coran, dix siรจcles avant Galilรฉe, souligna cette rรฉalitรฉ, ainsi que d’autres questions compliquรฉes concernant ses mystรจres. Lร , il ne s’agissait pas seulement du mouvement de la terre dans l’espace, non plus encore de son mouvement rotatoire, mais aussi d’une sorte de mouvement ร l’intรฉrieur d’elle-mรชme, ร savoir celui des montagnes, de leur รฉmergence et de leur avancรฉe.
ยซย N’avons nous pas dรฉsignรฉ la terre comme berceau, et les montagnes pour piquets de tente?ย ยปย 44.
ยซย Il a crรฉe les cieux sans piliers que vous puissiez voir, et il a crรฉe les montagnes dans la terre, sans quoi elle bougerait, et vous avec. Il a propagรฉ des animaux de toutes espรจces. Et du ciel, nous avons fait descendre l’eau, puis nous y avons fait pousser de nobles couples de toutes espรจcesย ยป45
ยซย C’est lui qui vous a assignรฉ la terre, la terre comme asservieย 46ย (comme un chameau docile). ยซย Et tu verras les montagnes, tu les compteras pour figรฉes, pour immobiles, alors qu’elles marcheront de la dรฉmarche du nuage. C’est une oeuvre de Dieu, lequel perfectionne toute chose. Il est parfaitement informรฉ d ce que vous faitesย ยป.
ย Il faut dire que l’allusion du Coran au mouvement de la terre remonte ร l’รฉpoque oรน la thรจse ptolรฉmรฉenne, considรฉrant la terre plate immobile et au centre de l’univers, fut attestรฉe et dominante, pendant quinze siรจcles, dans le milieu scientifique d’alors. Ce ne fut que ce livre divin, mille ans avant Galilรฉe, qui rรฉfuta cette faรงon de pensรฉe trop idรฉaliste. Lร , il ne s’agit pas seulement du mouvement de la terre dans l’espace, autour d’elle-mรชme, mais aussi d’une sorte de mouvement particulier ร l’intรฉrieur de la terre et par rapport ร ses รฉlรฉments constitutifs, ร savoir le mouvement des montagnes. En renvoyant au dernier verset, le Coran rรฉvรจle que les montagnes ne sont pas aussi solides que nous le croyons, en effet, elles sont constamment en mouvement.
ย Le Coran spรฉcifie aussi la question concernant la sphรฉricitรฉ de la Terre. Dans la Sourate LXX – verset 40, nous lisons: ยซย J’en jure par le Seigneur des Orients et des Occidentsย ยป. De toute รฉvidence, la pluralitรฉ d’Orients et d’Occidents et la multiplicitรฉ de points de lever et de coucher du soleil implique la sphรฉricitรฉ de la terre, car un point dรฉterminรฉ se situant sur la terre sera pour certains l’Est et pour d’autres l’Ouest.
ยซย Fย ยป
ย Le Coran รฉnonce l’origine des constituants du lait, et d’une faรงon explicite la modalitรฉ de sa formation qui s’accordent parfaitement avec les donnรฉes expรฉrimentales et la science moderne. A ce propos, la parole divine, se concrรฉtise ainsi dans le Coran:
ยซย Vous trouverez un enseignement dans vos troupeaux. Nous vous abreuvons de ce qui, dans leurs entrailles, tient le milieu entre le chyme et le sang: un lait pur, dรฉlicieux ร boireย ยป48
ย Le Dr. Bucaille a รฉcrit 49. ยซย Du point de vue scientifique, il faut faire appel ร des notions de physiologie pour saisir le sens de verset. Les substances essentielles qui assurent la nutrition de l’organisme, en gรฉnรฉral, proviennent de transformations chimiques, qui s’opรจrent tout au long du tube digestif, proviennent d’รฉlรฉments prรฉsents dans le contenu de l’intestin. Lorsque dans l’intestin, elles arrivent au stade voulu de transformation chimique, elles passent ร travers la paroi de celui-ci vers la circulation gรฉnรฉrale. Ce passage se fait de deux faรงons: ou bien directement par ce qu’on appelle Les vaisseaux Lymphatiques ou bien indirectement par la circulation, porte qui les conduit d’abord dans le foie oรน elles subissent des modifications, elles en รฉmergent pour rejoindre enfin la circulation gรฉnรฉrale. De cette maniรจre, tout transite finalement par la circulation sanguine.
ย Les constituants du lait sont secrรฉtรฉs par les glandes mammaires. Celles-ci se nourrissent, si l’on peut dire, des produits de la digestion des aliments qui leur sont apportรฉs par le sang circulant, le sang joue donc un rรดle de collecteur et de transporteur de matรฉriaux extraits des aliments pour apporter la nutrition aux glandes mammaires productrices de lait, comme n’importe quel autre organe.
ย Ici, tout procรจde au dรฉpart d’une mise en prรฉsence du contenu intestinal du sang au niveau mรชme de la paroi intestinale. Cette notion prรฉcise rรฉvรจle des acquisitions de la chimie et de la physiologie de la gestion. Elle รฉtait rigoureusement inconnue du temps du Prophรจte Mohammad: sa connaissance remonte ร la pรฉriode moderne. Quant ร la dรฉcouverte de la circulation du sang, elle est l’oeuvre de Harvey et se situe dix siรจcles environ aprรจs la rรฉvรฉlation coranique.
ย Je pense que l’existence dans le Coran du verset qui fait allusion ร ces notions ne peut avoir d’explication humaine, en raison de l’รฉpoque oรน elles ont รฉtรฉ formulรฉesย ยป.
ยซย Gย ยป
ย Il n’y a pas longtemps que les chercheurs ont rรฉussi ร dรฉcouvrir le problรจme concernant la fรฉcondation verge, tale: (insรฉmination des vรฉgรฉtaux). Ce fut ร partir de cette dรฉcouverte que l’on a pris conscience de ce que la multiplication de tout รชtre vivant provient de l’insรฉmination de cellules mรขles et femelles.
ย Avant l’invention du microscope qui favorisa sensiblement l’accรจs au monde micro organique, l’homme n’eut aucune connaissance rรฉelle des processus et des interactions des cellules mรขles et femelles.
ย Ultรฉrieurement, les diverses expรฉrimentations et les recherches, dans ce domaine, mirent en lumiรจre que la reproduction n’est possible que par le processus de la fรฉcondation, ร l’exception de certains vรฉgรฉtaux dont la multiplication se fait par le processus de divisions cellulaires. Le premier savant qui mit en lumiรจre ce fait scientifique fut un suรฉdois nommรฉ Carl vont Linnรฉ. D’aprรจs lui, la reproduction vรฉgรฉtale est gรฉnรฉralement basรฉe sur la fรฉcondation ร partir des micro-organismes reproductifs dont ยซย l’assemblageย ยป s’assure par les insectes et d’autres phรฉnomรจnes naturels, y compris le vent. Le Coran rรฉvรจle, sans aucune ambiguรฏtรฉ, les notions fondamentales concernant l’hologamie, et l’existence de cellules productrices mรขles et femelles ร l’รฉpoque oรน la botanique fut un domaine inexplorรฉ et inconnu.
ยซย NE VOIENT ILS pas la terre, combien de chaque noble couple nous y avons fait pousser?ย ยป.50
ยซย …Il a fait descendre du ciel de l’eau. Puis par elle, nous avons fait sortir par couple diffรฉrentes plantesย ยป51
ยซย Gloire ร celui qui a crรฉรฉ, parmi ce que la terre fait pousser, ainsi que parmi eux-mรชmes, et aussi parmi ce qu’ils ne savent pas, des couples de toutes sortesย ยป52
ยซย En vรฉritรฉ, Il a crรฉe le couple mรขle et femelleย ยป53
ย Aprรจs avoir exprimรฉ la notion de couple, dรฉsignรฉ au premier stade, l’espรจce opposรฉe et complรฉmentaire de l’homme, d’animaux et de vรฉgรฉtaux, il รฉtend ensuite le champ d’application et de validitรฉ de cette notion, pour en gรฉnรฉraliser ร tous les รชtres, voire ร tous les รฉlรฉments qui le constituent.
ยซย Et de chaque chose, nous avons crรฉe un coupleย ยป54
ย Il n’y a pas longtemps et grรขce aux progrรจs prodigieux rรฉalisรฉs pendant notre รขge que la science a apportรฉ sa contribution pour รฉclairer cette notion. Nous sommes alors en mesure de dire que La derniรจre analyse de matiรจre quelconque, d’une extrรชme petitesse, c’est dire le fragment de matiรจre la plus petite qui puisse exister, nous donnera l’atome. Ce dernier, ร son tour, est un couple, il est formรฉ d’un noyau et d’รฉlectrons, et encore, il contient des particules, des charges nรฉgatives et des charges positives!
ย Prodigieux est รฉgalement le choix du mot couple qui recouvre la mรชme conception ร toute รฉpoque. Car le champ d’application du terme est aussi juste pour les phรฉnomรจnes primitifs que pour le dire d’un physicien de notre รฉpoque tel que Marx Blanc qui a รฉcrit: ย ยป chaque รฉlรฉment matรฉriel est composรฉ d’รฉlectrons et de protonsย ยป55.
ยซย Hย ยป
ย Le Coran met au point le rรดle prรฉpondรฉrant d’un phรฉnomรจne naturel ร savoir le vent en tant que facteur de fรฉcondation du nuage:
ยซย Et nous envoyons les vents comme des fรฉcondateurs, puis nous faisons descendre du ciel de la pluieย ยป56
ย Lร , on est en prรฉsence d’une rรฉvรฉlation merveilleuse, ร une รฉpoque obscure dont la justesse vient d’รชtre prouvรฉe ร notre temps et cela ร la lumiรจre des รฉtudes scientifiques des phรฉnomรจnes atmosphรฉriques: la mรฉtรฉorologie. Selon les mรฉtรฉorologistes l’existence de deux conditions, c’est-ร -dire la vapeur et sa saturation, d’ailleurs essentielle, ne sont pas suffisantes pour la formation des nuages fertiles et par consรฉquent, susceptible de dรฉclencher la pluie. Il faut un troisiรจme facteur, ร savoir: le processus de la fรฉcondation. C’est ainsi que pour dรฉclencher la pluie artificielle, les expรฉriences menรฉes, il y a quelques annรฉes, ont constituรฉ ร introduire dans les nuages, soit des noyaux de condensations hygroscopiques (sel marin ou chlorure de calcium anhydre) ou de l’eau pulvรฉrisรฉe, lorsque la tempรฉrature est positive, soit des noyaux de congรฉlation (neige carbonique, iodure d’argent) lorsque la tempรฉrature est nรฉgative. Dans le premier cas, on favorise ร la fois, la condensation et la coalescence des gouttelettes, dans le second, on fait cesser la surfusion et l’on provoque la croissance de cristaux de glace qui se transforment par fusion en gouttes d’eau.
Le vent, ร lui-mรชme seul, entraรฎne le processus dรฉjร citรฉ!
ย En terme de conclusion ร ce qui prรฉcรจde dans ce chapitre, nous jugeons utile de donner la parole au Dr. M. Bucaille, 57 l’รฉminent chercheur Franรงais, en citant deux passages tirรฉs de son ouvrage: ยซย la Bible, le coran, la scienceย ยป: ยซย Alors que l’on trouve dans la Bible, de monumentales erreurs scientifiques, ici je n’en dรฉcouvrirais aucune. Ce qui m’obligeait ร m’interroger: si un homme รฉtait l’auteur du Coran, comment aurait-il pu au septiรจme siรจcle de l’รจre chrรฉtienne, รฉcrire ce qui s’avรจre aujourd’hui conforme aux connaissances scientifiques modernes. Quelle explication humaine donner ร cette constations? A mon avis, il n’en est aucune, car il n’y a pas de raison particuliรจre de penser qu’un habitant de la pรฉninsule arabique pรปt, au temps oรน, en France, rรฉgnait le Roi Dagobert, possรฉder une culture scientifique qui aurait dรป, pour certains sujets, รชtre en avance d’une dizaine de Siรจcles sur la nรดtreย ยป.
ย Ces aspects scientifiques trรจs particuliers du Coran m’ont initialement profondรฉment รฉtonnรฉ, car je n’avais jamais cru possible jusqu’alors qu’on puisse dรฉcouvrir dans un texte rรฉdigรฉ, il y a plus de treize siรจcles, tant d’affirmations relatives ร des sujets extrรชmement variรฉs, absolument conformes aux connaissances scientifiques modernes. Je n’avais au dรฉpart aucune foi en Islam. J’abordais cet examen des textes avec un esprit libre de tout prรฉjugรฉ, avec une objectivitรฉ entiรจre. Si une influence avait pu s’exercer sur moi, c’est celle des enseignements reรงus dans ma jeunesse, oรน on ne parlait pas de musulmans, mais de mahomรฉtans, pour bien marquer qu’il s’agissait d’une religion fondรฉe par un homme et qui ne pouvait, par consรฉquent, avoir aucune espรจce de valeur vis-ร -vis de Dieu. Comme beaucoup en Occident, j’aurais pu conserver sur l’Islam les mรชmes idรฉes fausses tellement rรฉpandues de nos jours que je suis toujours รฉtonnรฉ de rencontrer en dehors des spรฉcialistes chez des interlocuteurs รฉclairรฉs sur ce point, j’avoue donc qu’avant que m’eรปt รฉtรฉ donnรฉe une image de l’Islam diffรฉrente de celle reรงue en Occident, j’รฉtais moi-mรชme ignorant.