Abstract
Juriste chafiite et polygraphe de langue arabe, il enseigna notamment dans les mosquées Ibn Tulun et Shaykhuniyya du Caire. A partir de 981/1486 il fut le grand-recteur de la khankah Baybarsiyya. Sa réputation en tant que savant gagna rapidement l’ensemble du monde musulman. D’un savoir encyclopédique, il est réputé avoir écrit un très grand nombre d’œuvres, plusieurs centaines au total. Aucune science n’échappa à sa curiosité, le droit bien sûr, mais également la théologie, la lexicographie, la géographie, l’histoire et même la pharmacopée, la diététique, etc.
Cependant, la linguistique (usul al-lugha) et la science du hadith retinrent plus particulièrement son attention. Il a défini avec une précision jusqu’alors inégalée la terminologie du hadith dans son Tadrib al-rawi fi sharh takrib al-Nawawi.
Il termina également le commentaire du Kur’an entrepris par son maître Djalaluddîn al-Mahalli (Le Caire, 791 [1389] – idem, 863 [1459]) et qui est connu depuis sous le nom d’al-Durr al-manth-ur fi al-tafsir bi i’ma’thur ou plus simplement d’al-tafsir al-Djalalayn (« Le Commentaire des Deux Djalal »). La concision et la simplicité de cet ouvrage expliquent en partie que sa célébrité ne soit jamais démentie au fil des siècles.
L’imam Suyuti fut en relation avec toutes les autorités religieuses de son temps, et en particulier avec celles du Sahel (ou pays de Takrur).
En somme l’œuvre de l’imam illustre à merveille ce que fut la science religieuse islamique parvenue à son stade classique, avant la stagnation relative des deux siècles suivants et bien avant les grandes remises en cause qui s’en suivront.
L’édition arabe contemporaine du Tafsir al-Djalalayn est celle des éditions Ihia al-turath al-arabi libanon (1 vol.). Elle inclut notamment le travail réalisé par le shaykh sur la science des Asbab al-nuzul (« causes de la descente des versets »). Le Tadrib al-rawi est édité quant à lui par la Dar al-kutub al-ilmiyah libanon (2 vols.).