Abstract
Remarques sur deux versets coraniques
Seyyed Mojtaba Moussavi Lรขri
ยซโฆCelles de qui vous craignez lโinsoumission, faites-leur la morale, dรฉsertez leur couche, corrigez-lesโฆยป
(Coran, sourate 4, verset 34)
ยซ ููุงููุงูุชู ุชูุฎุงููููู ููุดูุฒููููู ููุนูุธูููููู ูู ุงูุฌูุฑูููููู ููู ุงูู ุถุงุฌูุน ูู ุงุถุฑูุจูููููู ยป
ุงููุณุงุก: ุงูุขูุฉ34
Il est possible que le verbe zaraba, traduit ici[1] par corrigez-les, consiste dans le fait mรชme de se sรฉparer dโelles, de les bouder et de ne pas leur prรชter attention.[2]
Le verbe zaraba ou le radical ZRB possรจde en effet plusieurs acceptions[3].
Lโune signifie le fait de se sรฉparer, de rejeter quelque chose, comme lโexpression zaraba al-dahru baynanรข qui littรฉralement signifie โโle temps nous a frappรฉsโโ mais oรน le verbe zaraba est employรฉ dans le sens de sรฉparer, et qui signifie donc โโle temps nous a sรฉparรฉs, a dressรฉ un mur de sรฉparation entre nousโโ.
Lโautre sens que vรฉhicule le verbe est celui de se montrer indiffรฉrent, de ne pas prendre en compte, comme de dire ร propos dโune proposition non logiqueยซfrappe-la (lance-la) contre le murยป, cโest ร dire ignore-la.
Ceci nous permet de porter un autre regard sur le verbe zaraba qui se trouve employรฉ dans le verset et que le traducteur (ici Jacques Berque) a traduit par ยซcorrigerยป[4].
Dans ce noble verset aussi cette acception peut รชtre prise en compte, car le mot est employรฉ pour dรฉsigner une sorte de sรฉparation, dโรฉloignement soudain, en tout cas quelque chose qui ne se fasse pas de faรงon graduelle, qui intervient brusquement comme dans le cas dโune sรฉparation entre les รฉpoux qui intervient aprรจs que les deux premiรจres recommandations se soient terminรฉes sans rรฉsultat probant, et qui consistent ร faire la morale, puis ร dรฉserter provisoirement le lit conjugal.
Ces deux premiรจres tentatives suffisent parfois ร ramener lโรฉpouse ร la raison.
Nous pouvons donc paraphraser le verset ainsi: ยซLorsque lโรฉpouse nโaccomplit pas ses devoirs conjugaux, et quโelle manifeste de lโinsoumission, il incombe ร son mari de tenter de la guider par la raison, puis de la laisser seule, et en troisiรจme รฉtape de lโabandonner totalement.
Cet abandon total ne signifie pas ici divorce, mais seulement le fait de dรฉserter la couche conjugale et de ne plus adresser la parole ร lโรฉpouse.
Le verset indique bien trois รฉtapes, la troisiรจme รฉtant la plus dure, la plus sรฉvรจre, car elle suspend le lien affectif avec lโรฉpouse, ce qui signifie sa mise au ban de lโenvironnement du milieu familial, en tant que mesure ferme pour la ramener sur la voie de la raison et la contraindre ร assumer ses responsabilitรฉs.
Si nous prenions le verbe dans son sens courant de frapper pour interprรฉter le verset, en ce sens que lโhomme recourrait ร lโemploi de la force afin de ramener son รฉpouse ร la raison, ร lui faire changer de comportement, ce sens, pour des raisons que nous allons examiner, ne serait pas acceptable car il permettrait nullement ร lโรฉpoux dโatteindre son objectif.
1- Dans les ouvrages de droit, il est expressรฉment affirmรฉ que la correction corporellequi causerait des lรฉsions apparentes sur le corps de la femme nโest pas permise. Ceci dโune part. Dโautre part, on ne peut pas savoir jusquโร quel degrรฉ une correction physique lรฉgรจre peut รชtre effective et dรฉtourner lโรฉpouse rรฉtive et dรฉsobรฉissante de la voie quโelle empruntait. Ce qui au sujet de lโinsoumission recueille le plus lโattention des jurisconsultes, cโest le cas ou la rรฉaction de lโรฉpoux serait de suspendre la pension, non le fait de la battre ou de lui infliger une correction corporelle[5].
En gรฉnรฉral, les spรฉcialistes du droit se sont peu intรฉressรฉs ร lโรฉtude dรฉtaillรฉe du sujet de la correction, et se sont trรจs peu penchรฉs sur les points de dรฉtails de cette question comme le nombre de coups, le nombre de fois quโil faudra rรฉpรฉter la correction, les cas รฉventuels oรน le risque dโexpiation est exceptionnel, ou encore la question de savoir combien de fois lโhomme peut-il recourir ร la correction dans le cas oรน son รฉpouse commet lโinsoumission et lโobstination de faรงon rรฉpรฉtรฉe, et pendant combien de temps il lui sera permis de recourir ร cette solution. Ce sont des points qui nโont gรฉnรฉralement pas รฉtรฉ discutรฉs en droit[6].
2- La correction corporelle ne conduirait gรฉnรฉralement quโร pousser la femme ร faire preuve de plus dโhostilitรฉ, surtout lorsque cette correction nโest pas fondรฉe: lโhomme se retrouve dans une impasse, et la correction physique nโa plus dโeffet dissuasif.
3- Une mesure violente conduit dans la plupart des cas ร des rรฉactions imprรฉvisibles dues ร la capacitรฉ de maรฎtrise de soi.
Il arrive souvent que la violence physique destinรฉe ร contraindre lโรฉpouse ร la soumission et ร reprendre une relation affective nโaboutisse quโร des rรฉsultats nรฉgatifs, comme lโinstallation dโun climat de tension et de dรฉchirement entre les รฉpoux, et ร lโaggravation de la fracture affective, et ร lโรฉloignement des chances de concorde et de reprise entre les รฉpoux.
4- Le recours ร la force pour contraindre la femme ร se soumettre ne conduit pas, sur le plan psychologique, ร un rรฉsultat satisfaisant, de mรชme la persistance dans cette voie conduit ร affaiblir les liens conjugaux, alors que le fait pour le mari de se sรฉparer de son รฉpouse pour un temps est susceptible de lโinciter ร mรฉditer ร rรฉviser sincรจrement son comportement, ses maniรจres et ses attitudes, en dรฉpit de la souffrance et des dรฉsagrรฉments que cela pourrait causer pour la femme dans le cas oรน le retour ร la situation normale tarderait ร sโinstaurer.
5- La derniรจre รฉtape avant que rรจgne la mรฉsentente totale entre les รฉpoux, et que la situation conflictuelle prenne le dessus dรฉfinitivement, est celle du divorce. Cโest une situation qui intervient aprรจs voir tentรฉ les trois รฉtapes. Lโรฉpoux prend conscience alors dโรชtre arrivรฉ dans une impasse, car aucune solution ne lui paraรฎt susceptible de donner un rรฉsultat positif dans lโattitude de la femme. Il envisage alors de mettre un terme ร la relation conjugale de faรงon dรฉfinitive. Et cโest ce que lโon appelle le divorce. Il nโy a dรฉsormais plus aucun moyen de faire marche arriรจre, de revenir ร une vie conjugale normale, il y a รฉpuisement de tous les recours. La vie est devenue infernale entre les deux รฉpoux, et mรชme lโusage de la violence ร lโencontre de la femme nโy ferait rien.
6- Nous savons parfaitement que la consolidation de la relation conjugale, la fondation dโune famille stable font partie des objectifs premiers de lโislam en matiรจre sociologique. Dรจs lโorigine, lโislam a portรฉ un intรฉrรชt au rang et au statut de la femme, et lui a reconnu ses droits et responsabilitรฉs au sein de la famille. Il nโa pas reconnu ร lโรฉpoux le droit dโexercer des pressions sur son รฉpouse pour lโaccomplissement des tรขches mรฉnagรจres. Mรชme au sujet de lโallaitement, lโรฉpouse nโest nullement contrainte juridiquement parlant, dโallaiter son enfant. Elle peut exiger du mari quโil lui verse une indemnitรฉ dโallaitement ou quโil prenne une nourrice ร ses frais.
Tenant compte de cette ambiance juridique concernant la femme, on peut facilement en dรฉduire que le droit musulman ne permet pas ร lโรฉpoux de recourir ร la force, en cas dโinsoumission. Car lโesprit de lโislam vise ร instaurer un climat familial empreint de chaleur, de sincรฉritรฉ et dโamour.
Le noble Prophรจte (SAW) a dit: ยซJe mโรฉtonne de celui qui bat sa femmeโฆ, car il mรฉrite plus de recevoir des coupsโฆ Ne frappez pas vos รฉpouses avec du bois, car cela entraรฎnerait une situation de talion. Par contre frappez-les par la faim[7] et le dรฉnuement, afin de gagner ce monde et lโau-delร [8].ยป
Dans cette tradition, le Prophรจte (SAW) dรฉsavoue de faรงon gรฉnรฉrale de battre lโรฉpouse, et appelle ร suivre une autre voie en cas de conflit avec elle, si elle refuse de se plier ร ses devoirs. Dans ce dernier cas, la rรฉcompense sera double, lโhomme aura le bonheur ici-bas, car il nโaura fait aucun mal ร son รฉpouse, et il gagnera lโau-delร aussi, par voie de consรฉquence.
7- Pour conclure, nous dirons que dans le cas oรน lโon insisterait quand mรชme sur le sens propre, rรฉel, du verbe frapper qui figure dans le verset, ร savoir quโil sโagirait dโune punition corporelle infligรฉe ร la femme, il sโimposerait alors de dire que lโemploi de lโimpรฉratif dans la phrase ยซcorrigez-la!ยป, nโimplique pas une valeur obligatoire en cas dโinsoumission de lโรฉpouse. Il est plutรดt une faรงon dโorienter lโรฉpoux au cas oรน dโautres mรฉthodes se seraient avรฉrรฉes vaines.
Mais il est รฉvident en mรชme temps que lโambiance suggรฉrรฉe par les autres รฉlรฉments de ce dรฉbat incite plutรดt ร suivre la voie de โโlโembargoโโ รฉconomique, si lโon peut sโexprimer ainsi.
La correction serait alors une mesure ร envisager comme une mรฉthode visant ร ramener la stabilitรฉ et le retour ร la normale dans lโattitude de lโรฉpouse.
De faรงon gรฉnรฉrale, il semble que cette question obรฉisse aux changements qui interviennent dans les sociรฉtรฉs. Il est possible en effet que la correction corporelle infligรฉe ร lโรฉpouse ait รฉtรฉ considรฉrรฉe par certaines sociรฉtรฉs, ร certains moments de leur histoire, comme une faรงon de rรฉsoudre le problรจme de ce que lโรฉpoux considรจre comme de lโinsoumission[9], et quโen revanche en dโautres moments, les hommes recourent plutรดt ร des mรฉthodes plus douces, moins humiliantes pour la femme.
Le Coran nous fournit ainsi un autre exemple de son inimitabilitรฉ.
Deuxiรจme chapitre
La sagesse coranique en matiรจre dโhรฉritage[10]
ยซDieu vous recommande, en ce qui concerne vos enfants: aux garรงons (ร chaque garรงon) lโรฉquivalent de la part de deux femmesโฆยป
(Coran, sourate 4, verset 11)
ยซ ูููุตููููู ุงูููู ูู ุงูููุงุฏูููู ูููุฐููููุฑู ู ูุซู ุญูุธูู ุงูุงููุซููู … ยป
ุงููุณุงุกุ ุงูุขูุฉ (11)
ยซโฆ Si ce sont des frรจres et des sลurs, au mรขle ira une part รฉgale ร celle de deux femmesยป
(Idem, verset 176)
ยซ… ูู ุงูู ูุงูููุง ุงูุฎูุฉ ุฑุฌุงูุงู ูู ูุณุงุกู ูููููุฐููููุฑู ู ูุซู ุญูุธูู ุงูุงููุซููู … ยป
ุงููุณุงุกุ ุงูุขูุฉ (176)
Comme nous le voyons dans les deux versets qui prรฉcรจdent, le droit islamique en matiรจre dโhรฉritage accorde aux hommes une part double de celle des femmes.
Lโislam invite ses croyants ร se conformer ร cette rรจgle.
Cette question nรฉcessite un examen et une analyse. Mais avant dโaborder ce principe du droit, nous souhaitons rappeler quelques points:
Il ne faut pas voir ce principe comme une clause prรฉservant les droits du sexe masculin, ou encore comme une tentative dรฉlibรฉrรฉe de sous-estimer la personnalitรฉ de la femme et dโignorer ses droits et son rรดle. Bien au contraire, cette question sโinscrit dans le cadre de la dรฉfense du domaine de la rรฉvรฉlation (Wahy) qui se fonde sur les particularitรฉs de la crรฉature humaine et de ses intรฉrรชts.
En explicitant ce point, nous aurons montrรฉ clairement que le dรฉbat nโa en fait aucun lien de causalitรฉ avec lโambiance engendrรฉe par la naissance de la sociรฉtรฉ humaine, ambiance qui comme on le sait est en constante รฉvolution. Et cela, en dรฉpit du fait que cette ambiance sociologique exerce une influence ร son tour sur le dรฉveloppement de la pensรฉe humaine, entraรฎnant parfois dans son sillage certains penseurs, dont la pensรฉe se rรฉsume pour lโessentiel ร se conformer aveuglรฉment aux changements qui interviennent dans la sociรฉtรฉ.
Nous pouvons ร prรฉsent aborder notre sujet en faisant abstraction de tous ces facteurs.
Sans doute, tout au long des รฉvolutions sociologiques de lโhumanitรฉ, le sexe fรฉminin a toujours รฉtรฉ lโobjet de la rรฉpression et de la privation de droits. Les femmes se sont vues de ce fait imposer beaucoup dโinjustices de la part des hommes.
Dโautre part, il nโy a pas de doute que la rรฉaction de nombreuses transformations excessives, au cours des diffรฉrentes รฉtapes, ont conduit ร des relรขchements tout aussi excessifs. Par consรฉquent, cela nโa pas conduit ร un rรฉsultat รฉquilibrรฉ des diffรฉrents efforts humains.
Lร aussi les femmes ont fait les frais, et leurs revendications justes nโont pas รฉchappรฉ ร la rรจgle, et les hommes ont encore une fois รฉtรฉ les tรฉmoins dโune aggravation des droits des femmes.
Le fait quโaujourdโhui lโรฉgalitรฉ multidimensionnelle des droits entre les femmes et les hommes soit devenue un principe acceptรฉ par tous, et une question indiscutable, est revendiquรฉ par les partisans des droits des femmes.
Il faut examiner sur quel fondement une telle philosophie a vu le jour, et dans quelle mesure elle est logique et se demander si elle est conforme avec la rรฉalitรฉ des choses.
Il est vrai que l’homme et la femme ont en commun d’appartenir ร la mรชme espรจce humaine. Chacun des deux bรฉnรฉficie des privilรจges et des droits รฉgaux eu รฉgard ร leur humanitรฉ, ร leur appartenance ร lโespรจce humaine.
Mais il existe entre les deux sexes des diffรฉrences remarquables sur le plan de la constitution physique et de la complexion psychologique.
Bien sรปr, ces diffรฉrences nโimpliquent pas une infรฉrioritรฉ qui ferait que lโun des sexes serait supรฉrieur ร lโautre. Ce sont des diffรฉrences nรฉcessaires qui servent exclusivement ร les distinguer lโun de lโautre.
Par consรฉquent, quand on entend dire que les deux sexesย doiventย jouir des mรชmes droits, on peut se demander ร juste titre: sur quoi repose, ou quโest-ce qui justifie, lโemploi du verbeย devoirย en lโoccurrence?
Lโรฉgalitรฉ des droits entre des individus du mรชme sexe est un principe qui est dโapparence rationnel. Mais lโรฉgalitรฉ entre des individus de sexes diffรฉrents (aussi bien physique que mentale) nรฉcessite une preuve sur laquelle on pourrait se fonder. Sans cet argument, il serait impossible de mettre en pratique ce principe.
La prรฉtention que les sexes devraient รชtre รฉgaux, sans preuve ni dรฉmonstration, demeurera un simple slogan sans valeur logique.
Un examen des idรฉes et des points de vue innombrables et diffรฉrents au sujet du fรฉminisme mettra une lumiรจre sur les rรฉalitรฉs รฉnoncรฉes prรฉcรฉdemment:
Bien que ses promoteurs et porte-drapeaux, en particulier les femmes, aient en vue de crรฉer un mouvement ลuvrant sincรจrement pour lโobtention des droits rรฉels de la femme, il demeure cependant incontestable que des motivations รฉconomiques et capitalistes ont aussi accompagnรฉ en arriรจre plan, le dรฉveloppement de la diffusion de lโidรฉologie fรฉministe en Occident, dรจs les premiers moments de sa naissance.
Mais abstraction faite des facteurs influents dans lโapparition de cette idรฉologie, le fรฉminisme a connu des transformations et des dรฉveloppements multiples et variรฉs.
Aujourdโhui chaque groupe, chaque courant parmi les promoteurs de cette idรฉologie suit une voie propre, au point de susciter les critiques de ses adversaires, et chacun sโattache ร dรฉmontrer le caractรจre avant-gardiste de ses positions.
Les partisans des droits de la femme avaient dans un premier temps proclamรฉ lโรฉgalitรฉ des droits de lโhomme et de la femme. Le point de vue de Simone de Beauvoir, dans son livre ยซLe deuxiรจme sexeยป, considรฉrรฉ comme lโรฉvangile du fรฉminisme, est prรฉcisรฉment construit sur cet axiome que puisque lโhomme et la femme ont en partage lโhumanitรฉ, ils devraient jouir des mรชmes droits.
Mais le dรฉveloppement social a conduit les fรฉministes ร rรฉviser leurs positions intellectuelles, les amenant ร aller au-delร de la revendication de lโรฉgalitรฉ des droits, puis ร proclamer mรชme la supรฉrioritรฉ du sexe fรฉminin.
En rรฉalitรฉ, il y avait lร une position antinomique, ร lโopposรฉ de lโautre extrรชme oรน les droits de la femme รฉtaient foulรฉs aux pieds. Lโextrรฉmisme dans le fรฉminisme est alors nรฉ. Une des fรฉministes radicales, Andrรฉa Rita Dworkin (1946-2005), va critiquer la nature mรชme de la virilitรฉ. Etre un homme est assimilรฉ ร la violence, ร la mort et ร la destruction.
De nos jours, dans les sociรฉtรฉs occidentales, on continue encore ร ne pas respecter le principe de lโรฉgalitรฉ, dans certains cas.
Souvent, on soutient que la femme et lโhomme doivent jouir des mรชmes droits du fait quโils appartiennent tous les deux ร lโhumanitรฉ, mais en ce qui concerne la garde de lโenfant, par exemple, les tribunaux continuent ร rendre des jugements basรฉs sur la fรฉminitรฉ de la femme, et non sur le fait quโelle est un รชtre humain.
Contrairement ร la prรฉtention de lโรฉgalitรฉ multilatรฉrale des droits, ceci est un cas juridique รฉvident de discrimination et injuste envers le sexe masculin, et il continue ร รชtre appliquรฉ de la part des responsables chargรฉs de rendre la justice.
En fin de compte, avec lโapparition ร notre รฉpoque de la postmodernitรฉ, qui a influencรฉ profondรฉment les idรฉologies et les croyances, lโapproche des fรฉministes au sujet de la rรฉalisation des droits de la femme a รฉtรฉ transformรฉe. Dรฉsormais, en contraste avec les tendances extrรฉmistes de la modernitรฉ, un nouveau groupe a vu le jour qui met lโaccent sur la rรฉalitรฉ maternelle des femmes.
En rรฉalitรฉ, ce groupe prรดne la distinction entre les spรฉcificitรฉs et les traits de caractรจres propres aux deux sexes. Par consรฉquent, les fonctions de gestation, de maternitรฉ et de nourrice ont รฉtรฉ reconnues comme des valeurs spรฉcifiques et exclusives des femmes. Ces valeurs sont louรฉes, et par consรฉquent les tendances extrรฉmistes sont rejetรฉes et blรขmรฉes, car on leur reproche de ne pas avoir pris en considรฉration ces spรฉcificitรฉs dรฉlicates de la fรฉminitรฉ dans la dรฉfinition des droits de la femme.
Quoiquโil en soit, en tenant compte de lโรฉvolution de la pensรฉe fรฉministe, -en dรฉpit de la persistance de la question essentielle de la production des arguments logiques et motivรฉs intellectuellement concernant le fondement mรชme des idรฉes exposรฉes- il convient de se demander jusquโร quel point iront ces diffรฉrents points de vue, ces opinions variables et incohรฉrentes et antinomiques les unes aux autres, au sujet des droits de la femme.
A quel moment cette รฉvolution parviendra-t-elle ร son but ultime? Quand aurons-nous enfin la version dรฉfinitive du fรฉminisme officiel?
En outre, parmi les mille et une opinions et thรจses qui voient le jour et sโaccumulent chaque annรฉe, laquelle devra รชtre prise en considรฉration en tant quโopinion rรฉaliste? Le choix des experts ne suscitera pas ร son tour des critiques et des rรฉvisions?
Il ne faut pas perdre de vue que les partisans de lโรฉgalitรฉ des droits entre les deux sexes,-bien quโils se gardent toujours de ne pas รฉvoquer le sujet de la diffรฉrence des capacitรฉs et potentialitรฉs intellectuelles, de rรฉflexion, dโorganisation entre lโhomme et la femme- conservent quand mรชme ร lโesprit ces diffรฉrences qui sont gravรฉes dans la structure et au fond de chacun des deux sexes, et ils savent en tenir compte quand ils sโexpriment au sujet des diffรฉrentes activitรฉs sociales.
Les statistiques rรฉvรจlent cette vรฉritรฉ que dans lโexpรฉrience pratique et dans les diffรฉrentes catรฉgories sociales, les hommes sont bien plus nombreux ร รชtre admis aux plus hauts postes de direction par rapport aux femmes.
De faรงon gรฉnรฉrale, dans tous les cas, les sociรฉtรฉs qui revendiquent lโรฉgalitรฉ des droits entre les sexes, tirent parti diffรฉremment et de faรงon discriminatoire de la capacitรฉ de rรฉflexion, de lโintelligence, de lโhomme et de la femme.
Cette rรฉalitรฉ est รฉvidente que la structure et lโorganisation corporelle de chacun des sexes correspondent ร des fonctions spรฉcifiques.
Les hommes ont des dispositions pour effectuer des travaux durs et pรฉnibles, et en revanche, les femmes ont une meilleure aptitude pour des travaux requรฉrant la minutie et moins de force physique. Il sโagit ici dโune diffรฉrence essentielle, inscrite dans les gรชnes mรชmes par la crรฉation.
Pour que les droits soient รฉgaux entre les sexes, il faudrait que les ลuvres soient aussi รฉgales, que les tรขches soient rรฉparties de faรงon รฉgale sur le seul critรจre quantitatif, car il nโest pas logique que les actions et les tรขches soient inรฉgales, et que les droits soient รฉgaux.
Un autre facteur qui impose une diffรฉrence de droits, est la diffรฉrence des fonctions.
Prenons par exemple, un atelier, une administration ou une unitรฉ industrielle, oรน travailleraient diffรฉrentes personnes affectรฉes ร des travaux diffรฉrents.
Lโun exerce la fonction de Directeur gรฉnรฉral, de chef, les autres en fonction des critรจres quโils remplissent occupent des fonctions subalternes. Il est รฉvident que le salaire du chef sera diffรฉrent de celui de ses subalternes.
Cette diffรฉrence ne sโimpose pas de faรงon injuste, car son salaire dรฉcoule du type de responsabilitรฉ quโil assume.
Il sโagit dโun principe en vigueur dans toutes les sociรฉtรฉs humaines modernes ou primitives.
Si lโensemble des individus dโune mรชme entreprise sont du sexe masculin, ou tous du sexe fรฉminin, ou quโensemble ils participent ร la gestion de lโentreprise, la situation reste inchangรฉe.
Un Directeur gรฉnรฉral, mรชme sโil est une femme, aura un salaire supรฉrieur ร ses subalternes. Car cโest la fonction qui fait la diffรฉrence. Personne, de ce point de vue nโirait soutenir lโรฉgalitรฉ des droits entre les deux sexes.
Cette diffรฉrence des fonctions qui est ร lโorigine des diffรฉrences des salaires est une question tranchรฉe et admise par tous. La question reste posรฉe de savoir, lorsque la diffรฉrence des fonctions contractuelles entraรฎne une diffรฉrence des salaires et des droits, โ chose qui nโadmet aucune objectionโ, pourquoi les diffรฉrences de fonctions naturelles et innรฉes, en lโhomme et en la femme, et qui correspondent ร la structure de la nature, nโentraรฎnerait-elle pas forcรฉment une diffรฉrence de droits?
Y a-t-il une preuve, le moindre argument logique en vertu duquel la diffรฉrence fonctionnelle qui fait varier les salaires, ne sโappliquerait quโaux fonctions contractuelles, et ne prendrait pas en compte les diffรฉrences innรฉes naturelles?
La conclusion ร notre interrogation prรฉcรฉdente est que les partisans de lโรฉgalitรฉ des droits entre la femme et lโhomme qui cherchent ร faire appliquer des lois sur la base de lโรฉgalitรฉ pure et simple des salaires, sans tenir compte des fonctions naturelles distinctes des deux sexes, agissent en rรฉalitรฉ en contradiction avec la nature et ร son encontre.
On peut en effet รฉtablir des lois basรฉes sur ses propres caprices, mais on ne peut changer les lois de la nature, sans faire courir un risque grave ร lโhumanitรฉ.
En fin de compte, une autre question va se poser ici:
Lorsque les institutions รฉtatiques ou les groupes privรฉs qui emploient des personnes physiques seront autorisรฉs ร dรฉfinir les fonctions des hommes et des femmes sous leur responsabilitรฉ, et quโalors ils fixeront des salaires inรฉgaux, et quโils feront reconnaรฎtre ces salaires par les autres institutions, pourquoi une religion ou une confession religieuse ne serait-elle pas autorisรฉe ร fixer des droits inรฉgaux ร ses adeptes, hommes et femmes, sur la base des fonctions qui seront fixรฉes ร chacun dโentre eux?
Puisque la discrimination entre les salaires contractuels de la part des institutions รฉtatiques ou privรฉes ou dโun individu ne pose pas de problรจme, et est admise dans toutes les sociรฉtรฉs, pourquoi sโen prendrait-on aux prรฉtendues discriminations dans les religions?
Alors que lโon reconnaรฎt ร nโimporte quel employeur le droit de fixer les paies de ses employรฉs, et de dรฉterminer leurs fonctions ร lโintรฉrieur de lโentreprise, pourquoi le fondateur dโune religion ou dโune philosophie, dโune grande culture, ne disposerait-il pas de ce droit pour ses adeptes volontaires?
Les prophรจtes aussi ont instaurรฉ une religion qui implique des responsabilitรฉs financiรจres nombreuses ร la charge des hommes. Une religion et une loi qui attribue ร lโhomme la responsabilitรฉ de prendre en charge tous les frais de son รฉpouse.
Dans ces conditions, il est normal quโen toute logique, la justice requiert que les parts des hommes et des femmes soient diffรฉrentes.
Supposons que dans une famille, un homme veuille dรฉterminer un salaire pour ses deux enfants, et quโil verse ร son fils mariรฉ un montant double de celui quโil verse ร son fils cรฉlibataire. Est-ce que dans cette situation, le fils cรฉlibataire a รฉtรฉ lรฉsรฉ, ou bien a-t-il reรงu une part infรฉrieure car il a moins ร dรฉpenser?
Dans ce cas aussi, il y a un dรฉsรฉquilibre, mais ce dรฉsรฉquilibre, cette inรฉgalitรฉ est conforme ร lโรฉquitรฉ et ร la justice.
Si le pรจre avait attribuรฉ aux deux enfants une part รฉgale, il aurait commis une discrimination sur le plan moral.
Dans la loi de lโhรฉritage, la femme et lโhomme reรงoivent chacun des parts inรฉgales, mais il sโagit dโune inรฉgalitรฉ tout ร fait conforme ร la raison, et la part infรฉrieure que reรงoivent les femmes sโexplique par la responsabilitรฉ moindre qui est la leur sur le plan de la dรฉpense familiale qui incombe essentiellement aux hommes.
Cโest le cas qui se produit dans la grande partie des familles de notre sociรฉtรฉ, oรน lโon peut montrer statistiquement que tout au long de sa vie commune avec sa femme, lโhomme dรฉpense pour elle des montants qui sont de loin supรฉrieurs aux niveaux des montants reรงus par les hรฉritiers de sexe masculin, ou que la femme aurait pu hรฉriter de ses parents.
En principe, la prise en charge financiรจre de la femme par son mari a un grand impact: en prenant en charge les dรฉpenses de son รฉpouse, lโhomme รฉprouve une plus grande responsabilitรฉ envers elle.
Cela va ร son tour entraรฎner une rรฉaction positive de lโรฉpouse: elle se sentira reconnaissante envers son mari, et รฉprouvera aussi le sentiment de dette envers lui, sentiment quโelle va manifester par plus dโamour et de coopรฉration envers son รฉpoux, ce qui consolide la vie du couple et rรฉchauffe lโambiance ร la maison.
Dโun cรดtรฉ, le sentiment de responsabilitรฉ de lโhomme envers sa femme, et de lโautre le sentiment de gratitude de la femme envers son mari, revigore lโaffection et lโamour entre les deux conjoints, et raffermit les fondations de la vie conjugale.
Par contre, si par le truchement de lโhรฉritage, une part plus grande รฉtait attribuรฉe ร la femme, cela ne serait pas de nature ร rรฉchauffer le foyer.
Des milliards de musulmans, frรจres et sลurs, maris et รฉpouses ont vรฉcu cรดte ร cรดte depuis les premiers temps de lโapparition de lโislam, puis ont quittรฉ ce monde, sans que le mode de rรฉpartition de lโhรฉritage sur la base coranique ne suscite la moindre menace sur les foyers et les couples, ni mรชme jette la moindre ombre de rancune ou de tension quelconque dans lโambiance unitaire et amoureuse du foyer familial qui a toujours surmontรฉ les dissensions et prรฉservรฉ une relation affectueuse.
Nul ne peut incriminer ce mode de rรฉpartition ร ce propos!
Si jamais une mรฉsentente sโest produite dans certains cas, au sujet de la rรฉpartition de lโhรฉritage, elle nโa jamais entraรฎnรฉ une remise en cause du principe mรชme sur lequel repose cette rรฉpartition.
Un phรฉnomรจne remarquable ร notre รฉpoque est lโattrait exercรฉ sur les femmes par lโislam, beaucoup plus fort que chez les hommes, dans les sociรฉtรฉs occidentales.
Malgrรฉ les efforts malveillants que dรฉploient les medias occidentaux pour rรฉpandre ร une large รฉchelle lโidรฉe fausse que lโislam ne respecte pas les droits de la femme et dโautres mensonges du mรชme cru, il se trouve que le nombre de femmes qui se tournent vers la religion du Prophรจte (SAW) est supรฉrieur ร celui des hommes.
Ce fait, que lโon peut aisรฉment constater et relever dans les statistiques, mรฉrite sans aucun doute une attention considรฉrable. Nโy a-t-il pas matiรจre ร rรฉflexion que des femmes appartenant ร la sociรฉtรฉ occidentale soient prรชtes ร renoncer ร une situation qui de prime abord semble avantageuse pour adhรฉrer ร une religion qui attribue ร lโhomme une part double de celle de la femme? Est-il possible encore de continuer ร ignorer lโimpact du facteur innรฉ et de la nature primordiale, dans cette inclination des femmes pour lโislam?
Cette religion a fondรฉ son droit de lโhรฉritage sur le respect des diffรฉrences indรฉniables dans les constitutions psychologiques et physiques entre les femmes et les hommes.
Si les lois fondรฉes sur les idรฉes des hommes avaient suffi pour garantir une rรฉponse positive aux exigences qui procรจdent du fond mรชme de lโexistence humaine, elles auraient garanti aux hommes sรฉrรฉnitรฉ et satisfaction profonde, et nous ne serions pas tรฉmoins dโun tel phรฉnomรจne, de cette puissante attraction quโexerce lโislam sur les femmes.
Outre ce qui vient dโรชtre dit, une autre sagesse de la rรฉvรฉlation divine au sujet de lโhรฉritage, en est la portรฉe รฉconomique, en ce sens que dans le monde occidental, la richesse qui parvient aux femmes par la voie de lโhรฉritage est รฉgale ร celle des hommes. Mais le capital des femmes dans le cycle de la production et dans une รฉconomie saine est gรฉnรฉralement moindre que celui des hommes, car les femmes sont plus tournรฉes vers la consommation, et dรฉpensent plus en produits de beautรฉ, en vรชtements, bijoux et parures, gadgets et autres objets de luxe sans utilitรฉ rรฉelleโฆ
Ces dรฉpenses pharamineuses constituent souvent un gaspillage de la richesse, en particulier quand on les รฉvalue au point de vue moral, car la misรจre dโune grande partie des humains les perรงoit comme un camouflet, comme une insulte.
Les familles ร bas revenus sont souvent les victimes des ces dรฉpenses folles car leurs enfants qui ne comprennent pas encore les rรจgles de la vie dโici-bas ont tendance ร vouloir possรฉder (sans en avoir les moyens) les mรชmes choses que les riches. Ce phรฉnomรจne conduit ร un flรฉau social, ร lโapparition de la sociรฉtรฉ de surconsommation et bien des foyers s’en trouvent gravement perturbรฉs.
Si cette richesse รฉtait plus sagement dรฉpensรฉe, elle gรฉnรฉrerait la prospรฉritรฉ รฉconomique, des emplois productifs, โamรฉnagement des infrastructures รฉconomiques, entraรฎnant une plus-value onciale. La richesse serait plus รฉquitablement rรฉpartie et la sociรฉtรฉ ne sโen porterait que mieux.
Ce nโest pas sans raison que le dรฉveloppement et la croissance du capital dans les sociรฉtรฉs occidentales soient dus en grande partie ร la richesse des hommes.
La majoritรฉ รฉcrasante des entreprises et des ressources รฉconomiques, dans ces mรชmes sociรฉtรฉs qui clament haut et fort lโรฉgalitรฉ des droits entre les sexes, appartiennent aux hommes.
Autre point concernant cette fois la direction de la famille:
Si le Coran attribue la direction des affaires familiales aux hommes, sโil les a chargรฉs de la responsabilitรฉ de la protection du foyer,
ยซLes hommes assument les femmes ร raison de ce dont Dieu les avantage sur elles et de ce dont ils font dรฉpense sur leurs propres biensโฆยป.
(Coran, Sourate 4, verset 34)
ยซุงููุฑููุฌุงูู ูููุงู ูููู ุนูู ุงููููุณุงุกู ุจู ุง ููุถููู ุงูููู ุจุนุถููู ุนูู ุจูุนุถู ูู ุจู ุง ุงูููููู ู ูู ุงูู ูุงูููู ยป
ุงููุณุงุกุ ุงูุขูุฉ (34)
Ce verset ne doit pas รชtre compris dans le sens oรน lโhomme, le mari, serait un chef, un dictateur usant de son autoritรฉ pour gรฉrer la famille, et lโon ne doit pas non plus en infรฉrer la supรฉrioritรฉ du sexe masculin sur le sexe fรฉminin quant ร la constitution physique.
Entre lโhomme, la femme et les enfants, qui faudrait-il choisir pour lui reconnaรฎtre la capacitรฉ de gรฉrer et dโassurer le budget รฉprouvant du foyer?
Quand nous nous tournons vers les coutumes, nous constatons que le propriรฉtaire dโune entreprise qui emploie du personnel auquel il verse des salaires, il est de facto, par coutume, le chef de cette entreprise sans qu’il ait รฉtรฉ dรฉsignรฉ par une personne ou un groupe de personnes. Il en assume la responsabilitรฉ de faรงon tout ร fait naturelle, et son personnel lui reconnaรฎt tout aussi naturellement cette fonction, de faรงon coutumiรจre.
Cโest aussi une pratique coutumiรจre quโรฉvoque ici le Coran au sujet de la direction des affaires familiales, et non pas quelque chose qui serait une innovation dans la pratique historique.
Le Coran ne fait que corroborer une pratique que des siรจcles avaient entรฉrinรฉe.
Lโexpressionย ยซce dont ils font dรฉpense sur leurs propres biensยป
ยซู ุจู ุง ุงููููุง ู ู ุงู ูุงููู ยป qui figure dans le verset fait prรฉcisรฉment allusion ร cette question en vertu de laquelle la responsabilitรฉ de la famille et la prise en charge du budget familial incombe au mari qui de ce fait devient chef de famille.
Arrivรฉ ร ce point de notre exposรฉ, il est opportun de dire que ce 13รจmeย chapitre est un essai de commentaire dโun verset coranique ร partir de la pratique sociale comparรฉe. Le verset peut aussi รชtre commentรฉ au point de vue du commentaire traditionnel, c’est-ร -dire avec des arguments puisรฉs dans la tradition musulmane.
Aux yeux des musulmans, la confrontation du texte coranique avec la rรฉalitรฉ est tout ร fait permise, et mรชme recommandรฉe, dans les cas oรน elle est possible.
Cela permet au croyant de vรฉrifier lโauthenticitรฉ de sa foi et par lร de rendre grรขce ร Dieu de lโavoir guidรฉ ร cette belle religion. Il รฉchappe ainsi au piรจge du dogmatisme, et prouve aussi quโil nโa pas peur de comparer la vรฉritรฉ rรฉvรฉlรฉe ร la ยซvรฉritรฉยป des hommes.
Un principe fondamental du droit musulman est que ยซtout ce qui est conforme ร la raison est conforme ร lโislam et tout ce qui est conforme ร lโislam est conforme ร la raisonยป.
Le Saint Coran a traitรฉ dans ce verset relatif ร lโhรฉritage, un principe rationnel mรชlรฉ ร la nature universelle et ร la nature humaine.
Cependant, nous avons vu que certains esprits induits en erreur par lโidรฉologie du progrรจs ลuvrent ร remettre en cause les principes dโรฉquilibre et ร les faire remplacer par des principes dangereux pour lโavenir de lโhumanitรฉ.
Mais encore les prรฉjugรฉs des hommes modernes ne se rรฉsument malheureusement pas dans cela et vont plus loin. La vie automatisรฉe, informatisรฉe et virtualitรฉ a aliรฉnรฉ l’homme au point de lui faire perdre tous ses repรจres et tous ses critรจres psychologiques et moraux.
Aujourdโhui dans lโambiance occidentale, une autre grave difficultรฉ est mise en avant par cette frange dโintellectuels partisans de la libertรฉ, et qui est celle des droits des homosexuels, question qui a bouleversรฉ dans son sillage le parcours intellectuel dโune grande partie de lโรฉlite au nom de la dรฉfense de la libertรฉ et qui vient compliquer et accentuer le problรจme des droits de la femme.
Il se peut que dans les annรฉes ร venir, les droits des homosexuels soient รฉtendus ร lโensemble de la sociรฉtรฉ occidentale et laissent leur empreinte dans tous les niveaux de lโambiance culturelle et sociale, puis finissent par รชtre reconnus partout comme un droit naturel, officiellement admis, de telle sorte que vouloir les remettre en cause soit perรงu comme une atteinte ร un acquis indiscutable, et que plus personne nโait le droit de poser des questions ร leur sujet ou les critiquer.
La rรฉalitรฉ est que la mise en place de cette lรฉgislation est inadaptรฉe, incompatible avec la nature des hommes, et ce que lโon prรฉsente comme une dรฉfense du domaine de la libertรฉ doit sโinscrire dans le cadre de ce qui garantit la volontรฉ de la nature saine et รฉquilibrรฉe des hommes, pas celle qui se fonde sur une nature รฉgarรฉe.
Si, sous le prรฉtexte de la libertรฉ et de la dรฉfense des droits, cette faรงon anormale de satisfaire lโinstinct sexuel sโรฉtendait et se gรฉnรฉralisait ร lโensemble de la sociรฉtรฉ, la moitiรฉ des individus de la sociรฉtรฉ occidentale, c’est-ร -dire les femmes, seraient privรฉes de la satisfaction de leurs dรฉsirs sexuels avec des partenaires du sexe opposรฉ, par la faute de tous ces pseudo-intellectuels, et ces soi-disant dรฉfenseurs des droits.
Quand la passion humaine sera devenue la principale source du droit, toute valeur sacrรฉe sera jetรฉe, comme on se dรฉbarrasse dโune chose non convaincante, et toute dรฉcadence morale sera considรฉrรฉe comme un progrรจs et une innovation positive.
Pour conclure, nous exprimons notre souhait que les intentions de Dieu exprimรฉes dans les Livres saints soient comprises comme il faut. Car elles contiennent des enseignements que lโon retrouve dans toutes les religions pour que les hommes et les femmes apprennent que les notions spirituelles sont tout ร fait compatibles avec le progrรจs technologique, et cessent de suivre ceux qui tentent de falsifier ou dโexploiter malicieusement les Livres rรฉvรฉlรฉs.
[1] Il sโagit de la traduction de J. Berque. Le mot nushรปz se retrouve dans un autre verset, sourate 4: 128, oรน cโest lโรฉpouse qui craint que son mari sโรฉloigne dโelle. Lร , Jacques Berque traduit nushรปz par dรฉsaffection.
[2] Il faut noter que le verset examinรฉ ici est connu chez les commentateurs et les juristes comme le verset de lโinsoumission, รขyat al-Nushรปz., et non le verset de la correction. Par consรฉquent lโaccent doit รชtre mis sur la dรฉfinition de lโinsoumission, car cโest en fonction de cette dรฉfinition que lโon dรฉterminera juridiquement le degrรฉ de la โโcorrectionโโ, de la peine lรฉgale.
[3] La polysรฉmie du radical arabe ZRB se retrouve dans le Coran oรน ce radical est employรฉ ร propos des exemples ou paraboles (zaraba mathalan, donner un exemple). Moรฏse โโfrappeโโ la mer avec son bรขton pour frayer un passage ร son peuple. Job empoigne une touffe dโherbe et en โfrappeโ sa femme pour ne pas se parjurer. Dieu ordonne aux Israรฉlites de โโfrapperโโ un mort avec un morceau de chair de la vache sacrifiรฉe pour le ressusciter. Dans le verset 2:273, le radical ZRB est employรฉ dans le sens de marcher, car marcher cโest โfrapperโโ la terre avec ses pieds. Dans le verset 57:13 zaraba signifie bรขtir (de faรงon hรขtive?). Le verset 24:31 recommande aux femmes de โโrabattre leur fichuโโ et de ne pas piaffer, de ne pas โโbattre de leurs piedsโโ, employant dans les deux cas le verbe ZRB. Au verset 43:5, le radical est employรฉ pour former un verbe qui signifie โโtenir quitteโโ, etc… (Note du traducteur)
[4] En franรงais aussi on retrouve des expressions oรน le verbe frappรฉ est employรฉ dans un sens figurรฉ, comme frapper la monnaie, exemple frappant, ou ยซfrapper quelquโun au porte-monnaieยป, cโest ร dire nuire ร quelquโun en lui crรฉant des ennuis รฉconomiques et financiers, lui rendre matรฉriellement la vie difficile. (Note du traducteur)
[5] Cette remarque laisse ร penser quโaux yeux des juristes, la โโcorrectionโโ ne doit pas รชtre fixรฉe et administrรฉe par lโรฉpoux, mais doit รชtre prononcรฉe par le juge et exรฉcutรฉe selon des prescriptions lรฉgales, car lโordre est donnรฉ au pluriel (โcelles dont vous craignezโฆcorrigez-lesโ), cโest ร dire quโil sโagit dโun verdict (des reprรฉsentants) de la Oumma, comme dans les versets concernant les adultรจres, les voleurs, etc… Les Arabes de lโรฉpoque prรฉislamique devaient battre sรฉvรจrement leurs femmes pour un oui pour un non. On peut se demander si cette rรจgle coranique dโapparence humiliante pour les femmes nโรฉtait pas perรงue alors comme un verset de compassion, car elle fixe des limites ร la tyrannie des maris.
[6] Il faut comprendre par lโรฉnumรฉration de tous ces points, que les juristes ont eu lโintuition que si lโordre consistait ร battre lโรฉpouse, le Coran nโaurait pas omis de prรฉciser les modalitรฉs, les conditions, etc… De cette โโcorrectionโโ. Car elle donnerait sรปrement lieu ร contradiction avec dโautres versets et dโautres traditions qui recommandent de faire preuve de douceur envers les femmes (note du traducteur).
[7]Il convient de sโarrรชter sur cet emploi du verbe ZARABA, car il suggรจre bien quโemployรฉ seul, sans prรฉposition, le verbe signifie autre chose que frapper ou battre. Il peut signifier entreprendre, rรฉpondre ร une invective, ร une attaque verbale, voire โโsโoccuper de quelquโunโโ
[8]Mustadrak al-wasรขโil, vol. 14, page 250, รฉdition Mouโasasat Aal al-Bayt. Voir aussi Bihรขr al-Anwar, vol. 103, page259, tradition numรฉro 28. Il convient de noter que cette tradition fait partie des traditions qui sont considรฉrรฉes avec une trรจs grande attention par beaucoup de docteurs de la Loi musulmane et les spรฉcialistes de la tradition et des transmetteurs. Certains la considรจrent authentique.
[9] En islam, il sโagit bien entendu des cas oรน lโรฉpouse refuse dโobtempรฉrer ร des clauses lรฉgales qui sont celles du mariage, et non pas dโobรฉir ร son mari en toute chose,le mariage รฉtant fondรฉ sur un contrat prรฉcisant les droits et les devoirs lรฉgaux de chacun des รฉpoux. A lโhomme, il incombe la prise en charge totale de la famille sur le plan matรฉriel, ร lโรฉpouse il incombe de respecter surtout les devoirs de fidรฉlitรฉ, de pudeur, etc…
[10] Titre original en persan: Jelvehรข-ye hekmat-e vahy dar qรขnรปn-e erth, Les manifestations de la sagesse de la rรฉvรฉlation dans la loi concernant lโhรฉritage.