Abstract
Avant de répondre à cette question, il nous semble nécessaire d’apporter certaines remarques : 1- Compte tenu du sujet précis de la question, nous n’apportons pas en l’espèce, de définition, de preuves et de catégories de l’infaillibilité. 2- Des opinions différentes et des divergences de vue existent sur l’infaillibilité des prophètes (bénis soient-ils). Nous n’y en débattrons pas. 3- Nous y éviterons de citer tous les versets concernant l’infaillibilité des prophètes (bénis soient-ils) ou concernant la non-infaillibilité de ces derniers.
Vu les précisions précitées, les versets du noble Coran sur l’infaillibilité des prophètes s’analysent en deux parties : ceux qui ont attrait à l’infaillibilité des prophètes et ceux qui selon les prétentions montrent leurs caractères faillibles.
1ère partie : Les versets sur l’infaillibilité
Dans le noble Coran, il existe de très nombreux versets qui prouvent l’infaillibilité des prophètes et des imams (bénis soient-ils). Dans le verset 124 de la sainte sourate « la vache » il a été dit que « le pacte du Dépôt divin » (le rang de la prophétie et de l’imamat) ne revient à aucun moment à un injuste qui a passé toute sa vie dans le despotisme, la mécréance, le péché, le polythéisme et les grandes erreurs. Fakhr Razi, l’un des grands exégètes sunnites affirme : « ce verset apporte la preuve que l’imam et le prophète ne sauraient être un pécheur ».[i] C’est la raison pour laquelle, le verset précité apporte la preuve de la nécessité de l’infaillibilité des prophètes (bénis soient-ils) ; que cette infaillibilité soit établie avant l’avènement à la prophétie ou après l’avènement à la prophétie. [ii] Le verset 7 de la sainte sourate affirme : «Prenez ce que le Prophète vous donne, abstenez-vous de ce qu’il vous interdit ». Selon De nombreux exégètes les termes de ce verset ont un sens général et ils prennent en compte l’obéissance absolue des ordres venant du prophète. [iii] Et il est tout à fait clair que si les prophètes n’étaient pas exempts de péché et d’erreurs, il n’y aurait aucune garantie qu’une telle obéissance aboutisse à une fin heureuse. [iv]
2ème partie :
Est-ce que certains versets du noble Coran montrent-ils un péché ou une erreur de la part des prophètes ? La forme et l’apparence de certains versets montrent que les prophètes (en particulier certains d’entre eux) ont commis eux-mêmes des péchés et des erreurs et dès le départ, ils ont demandé pardon et après les reproches de Dieu, ils ont fait l’objet de pardon divin. Mais en réalité, comme il n’est pas du tout loisible d’avoir un regard et une compréhension superficiels sur les théories scientifiques, ou d’avoir une lecture non spécialisée sur elles, car une telle attitude pourrait déboucher sur des problèmes, l’exégèse et l’analyse des versets du noble Coran demandent aussi leurs instruments, leurs conditions et leurs méthodes précises et adéquates. Même si, en si peu de temps, nous ne sommes pas en mesure d’examiner en profondeur tous les versets, mais nous faisons référence à certaines réponses et remarques globales qui s’avèrent utiles et nécessaires pour les analyser. Il serait loisible que tous ceux qui ce réfèrent au noble Coran respectent ces points et qu’ils établissent un lien particulier entre eux et le message des versets qu’ils ont l’intention de comprendre. [v] Dans une catégorie de versets, il est question de désobéissance de certains messagers de Dieu -en particulier le vénéré Adam (béni soit-il).
En réponse à cette question il faut dire :
1- Les ordres et les interdictions, ne sont pas toujours utilisés et employés au sens propres du terme et dans certains cas, ces termes sont employés à titre d’épreuve ou à titre de proposition (pour réaliser les intérêts personnels). Ici, aucune contrainte ne s’impose à ce genre de cas. Par conséquent, le non respect de la totalité des ordres (effectifs et réels) de la hiérarchie n’entraîne pas à une désobéissance et il n’a y donc pas opposition et péché face une obligation certaine ou une nécessité. On peut retrouver ce thème dans les cas suivants : les saintes sourates, les A’râf, 27 ; Tâ Hâ, 115 et 117 au 119 et 121.
2- Un comportement ou une démarche, même si à lui seul n’est pas considéré comme un péché, mais compte tenu du rang, de la personnalité et du niveau de sagesse et d’intelligence chez les gens, il pourrait être pris pour acte indésirable et inapproprié, alors que le même comportement chez quelqu’un d’autre peut-être considéré comme tout à fait normal voire comme un acte vertueux. Par ailleurs, le mot « péché » connaît une large définition et il n’est pas uniquement utilisé dans le cadre du renoncement de l’accomplissement d’une obligation ou pour le recours aux interdits. Ainsi, il peut arriver qu’une personne qui renonce à un acte recommandé et recommandable commette un péché. [vi] Outre les versets précités, les versets s’y rapportant sont : les saintes sourates : Le récit, 15 ; les poètes, 82, 39 ; la victoire, 2.
3- Le mot « égarement » signifie au sens propre du terme, l’abandon de la voie juste, mais il a un sens étendu à tel point qu’il ne se limite pas à « l’égarement de la religion de Dieu », mais il signifie aussi prendre une trajectoire pas très périlleuse. Les versets 20 de la sainte sourate « les poètes » et 6 à 8 de la sainte sourate « le jour montant » pourraient convenir dans le cadre de l’examen de notre sujet.
4- Parfois, l’Homme, au cours d’une conversation avec les autres (en particulier lorsqu’il argumente, défend et convainc) se donne des qualificatifs dont il ne vise pas leur vraie signification et il ne les utilise que pour faire des concessions à l’autrui. les saintes sourates : les poètes 20 ; le récit, 15 ; les bestiaux 76 à 78 ; en sont une illustration.
5- Dans un certain nombre de versets qui semble faire des reproches très dures à l’égard des prophètes (bénis soient-ils), ont pour objectif de désigner les tiers, comme le vieil adage persan « dire à la porte à l’attention du mur » (cela signifie dire ou faire comprendre quelque chose indirectement à une autre personne). Ainsi en réalité, le principal interlocuteur est la masse. Les versets qui s’y rapportent sont dans les saintes sourates : les bestiaux, 68 ; Houd, 37 ; Jonas, 94, la vache, 147 ; la famille d’Amran, 60 ; Houd, 17, la prosternation, 23.
6- Un autre moyen pour élever une personne ou l’abaisser c’est d’user du langage d’allusion. On peut en trouver un exemple dans le verset 2 de la sainte sourate la victoire, à savoir que chez les polythéistes, personne n’était plus pécheur que le noble messager de l’Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) et avec la victoire du vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), les péchés que les mécréants et les polythéistes lui attribuaient ont été ignorés et ils ont cessé de qualifier le messager de Dieu de pécheur.
7- Dans certains versets divins, lorsque les prophètes (bénis soient-ils) attribuent une chose à eux eux-mêmes ou aux autres, ils la formulent en forme d’une phrase conditionnelle, marquée par l’usage du mot « si ». Et de tels discours, ne signifient nullement la réalisation, a fortiori, de la condition. On peut citer en exemple, les versets 62 et 63 de la sainte sourate les prophètes.
8- Le meurtre d’un des hommes du Pharaon par le vénéré Moise (béni soit-il) est considéré comme l’exécution de la loi de la talion et il a été commis en échange de l’assassinat de nombreux bébés qui avaient été tué par cet homme.
9- Le prince des croyants, l’Imam Ali (béni soit-il) estime que la raison des erreurs des prophètes citées dans le noble Coran, tient au fait que le Tout Puissant les a énumérées pour que tout le monde sache que les prophètes aussi ne possédaient pas de manière entière, absolue et indéfinie, toutes les perfections et les attributions du Seigneur et pour ne pas leur attribuer la divinité.
[i] Fakhr Razi, “Tafsir Kabir”, tome 10, p.193
[ii] “Tafsir Rouh ul-Bayan”, tome 1, p.338
[iii] Cf: les traductions du noble Coran, l’ayatollah Makarem Shirazi ; Khoramshahi ; Nour, al-Mizan, le message du Coran.
[iv] Pour plus d’informations sur les versets concernant l’infaillibilité des messagers, cf les saintes sourates : les femmes, 65 ; les partis, 21 et 33 ; les bestiaux, 90 ; l’étoile, 3 et 4 ; Yâ Sin, 62 ; Sâd, 45 à 47 et 82 et 83 ; Djinn 26 à 28 ; les groupements 37 ; et leurs exégètes et interprétations : « Tafsir al-Mizan » ; « Nour » « Message du Coran », etc.
[v] Après la presentation de chaque problème, un cas sur les versets qui s’y rapportent se présente comme une solution. Ainsi, chaque solution est comme une règle générale et enlève toute remarque faite au sujet des versets.
[vi]« Tafsir Nour ul-Saqalayn » vol.3, p.404, Hadith de l’Imam Bagher (béni soit-il) ; Mofradat Raqeb «assi ».
Avant de répondre à la question, il faut nécessairement faire quelques remarques :
1- étant donné que la question se réfère aux versets concernant l’infaillibilité et la non infaillibilité des prophètes divins, nous nous abstenons de parler des thèmes comme la signification et les catégories et les preuves de l’infaillibilité (les preuves rationnelles et les preuves traditionnelles), même s’ils s’avèrent utiles dans l’examen et l’analyse des versets.
2- Nous n’y évoquerons pas les opinions différentes et des divergences de vue qui existent sur l’infaillibilité des prophètes (bénis soient-ils).
3- Nous y éviterons de citer tous les versets concernant l’infaillibilité des prophètes (bénis soient-ils) ou concernant la non-infaillibilité de ces derniers.
Vu les précisions précitées, les versets du noble Coran sur l’infaillibilité des prophètes s’analysent en deux parties : ceux qui ont attrait à l’infaillibilité des prophètes et ceux qui selon les prétentions montrent leurs caractères faillibles.
1ère partie : Les versets sur l’infaillibilité
En dépit des prétentions faites sur l’absence de versets concernant la preuve de l’infaillibilité des prophètes, de nombreux versets existent qui montrent la nécessité du caractère infaillible chez les prophètes divins. Ci-dessous nous en citons quelques uns :
1- « Et rappelez-vous, lorsque le Seigneur d’Abraham l’éprouva par des paroles (ordres), lui les accomplit parfaitement. Dieu dit : Je ferai de toi un guide parfait, un modèle à suivre, pour les hommes. Abraham dit : Est-il aussi de ma descendance ? Dieu dit : Oui mais Mon pacte à savoir élire un guide ne concerne pas les injustes. [1] Hormis les leçons que l’on peut tirer de ce verset, il faut indiquer que le vénéré Abraham (béni soit-il) a surmonté toutes les épreuves importantes auxquelles, a dû faire face. Et ensuite le Tout Puisant lui a octroyé le rang de l’Imamat qui était une récompense divine importante. Ceci étant, lorsque le vénéré Abraham (béni soit-il) a demandé au Seigneur d’octroyer le même rang à sa descendance, Dieu a dit que les injustes ne pourront pas obtenir un tel rang. Il est donc tout à fait évident que lorsqu’une personne oppresse ou qui a oppressé un temps soit peu (même dans le passé) ou qui a emprunté le mauvais chemin, il devient injuste. C’est la raison pour laquelle, Fakhr Razi indique dans l’exégèse de ce verset que tout prophète est un imam et si un imam n’est pas pécheur ni pervers, donc par extension, un prophète ne l’est pas non plus. Fakhr Razi précise : « Que le pacte cité dans le verset veuille faire référence à la prophétie ou à l’imamat, ce qui importe c’est qu’aucun injuste ne saurait prétendre au rang de la prophétie ou de l’imamat. Le prophète doit être infaillible ». [2] Ceci étant, on détecte un manque dans l’affirmation de ce grand exégète. En effet, pour lui, tout prophète est un imam ; or, le rang de l’imamat dépasse celui de la prophétie. Toutefois, le débat étant vaste, on ne saurait le traiter ici dans le cadre de notre question. Mais il admet de manière expresse que le verset est une preuve sur la nécessité de l’infaillibilité des prophètes et des imams, que cette infaillibilité soit établie avant l’avènement à la prophétie ou après l’avènement à la prophétie. [3]
2- « Prenez ce que le prophète vous donne, abstenez-vous de ce qu’il vous interdit. Craignez pieusement Dieu, car Dieu est sévère dans la punition. [4] Avec un peu d’attention sur le verset, on se rend compte que la phrase « Prenez ce que le prophète vous donne » concerne tous les ordres du noble prophète de l’Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), car le contraire c’est l’interdiction qu’il fait. (abstenez-vous de ce qu’il vous interdit). C’est la raison pour laquelle de nombreux exégètes ont affirmé que les termes de ce verset ont une visée générale. [5] Selon ce verset, il faut totalement obéir aux ordres et aux interdictions faits par le noble prophète de l’Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) et une obéissance totale et sans condition, n’est possible que devant un infaillible, car en cas d’erreur, de faute ou de péché, non seulement, il ne fait pas obéir, mais encore il faut faire des remarques et interdire.
3- « Celui qui obéit au prophète, a obéi à Dieu. Quant à ceux qui tournent le dos, leurs cœurs étant détruits à cause de leurs péchés, injustices, idolâtries obstinés, etc. laisse-les. Nous ne t’avons pas envoyé Mohammad à eux pour être leur gardien. [6] Ce verset a une définition similaire au précédent. Il faut noter que dans son exégèse, Fakhr Razi affirme que ce verset est l’une des preuves les plus irréfragables de l’infaillibilité du noble prophète de l’Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) en ce qui concerne les ordres qu’il adonnés et les interdictions qu’il a faites ainsi que ses actes et les notifications qui lui ont été faites de la part de Dieu. [7] D’autres versets parlent aussi de l’infaillibilité des prophètes qui traitent à leur façon des dimensions et de la qualité de l’infaillibilité des prophètes (bénis soient-ils) et des imams immaculés (bénis soient-ils). Mais nous n’allons pas les citer ici, un par un et nous nous contenterons d’indiquer le noms des sourates et le numéro des versets.
4- La sainte sourate : les femmes, 65.
5- La sainte sourate : les partis 21 et 32.
6- La sainte sourate : les bestiaux, 90.
7- La sainte sourate : l’étoile, 3 et 4.
8- La sainte sourate : les groupements, 37.
9- La sainte sourate : Yâ sin, 62.
10- La sainte sourate : Sâd, 45 à 47 ; 82 et 83.
11- La sainte sourate : les Djinns, 26 à 28.
Conclusion : Conformément aux preuves rationnelles de l’infaillibilité des prophètes (que nous n’avons pas cité dans le cadre de cette question) et les versets du noble Coran et les récits des imams immaculés (bénis soient-ils), les messagers de Dieu possèdent le rang privilégié de l’infaillibilité.
2ème partie : les versets qui (selon les prétentions) qui semblent évoquer la non-infaillibilité !
Comme il a été dit, dans la 1ère partie de la réponse, il existe certaines interprétations dans le noble Coran qui semblent laisser croire que les prophètes de Dieu ont péché et qu’ils ne sont pas infaillibles ! Certains péchés et fautes (du point de vue de certains) qui pourraient être tirés des versets sont : la désobéissance d’Adam (béni soit-il) [8] ou l’oubli du pacte par Adam. [9] L’imploration du pardon de la part du vénéré Noé (béni soit-il).[10] Ou le mensonge du vénéré Abraham (béni soit-il) lorsqu’il a attribué à la grande idole la destruction des autres idoles. [11] Ou lorsque le vénéré Abraham (béni soit-il) a annoncé être malade alors qu’il était en bonne santé, mais qu’il ne voulait pas accompagner les idolâtres à une fête. [12], etc.
Il est donc préférable de poser la question de savoir si en dépit de ces versets, peut-on parler de l’infaillibilité des prophètes ? Et si l’on admettait qu’une partie des versets du noble Coran apporte la preuve de l’infaillibilité, n’y aurait-il pas, alors, une sorte de paradoxe entre les versets ?
Nous allons traiter ces questions ainsi que l’examen rapide de certains versets qui ont davantage fait l’objet de débat, en classifiant les versets et le nom de chacun des prophètes de Dieu. [13]
1ère catégorie : l’examen des versets qui attribuent aux prophètes les qualificatifs de désobéissant, de trompé par Satan et de ceux qui ont oublié le pacte avec Dieu.
Cas n°1 : les saintes sourates : les A’râfs 27 ; Tâ Hâ, 115, 117-119, 121.
Nom du prophète : le vénéré Adam (béni sot-il)
De l’ensemble des déclarations, des exégèses et des interprétations faites au sujet des versets cités ci-dessus, on peut évoquer trois d’entre elles :
a) la prohibition et l’interdiction faite à Adam (béni soit-il) étaient une « une interdiction-test », d’autant plus que le Tout Puissant a créé Adam (béni soit-il) pour qu’il soit sa preuve et son représentant sur terre et non pour qu’il séjourne éternellement au Paradis qui n’était pas un endroit pour honorer les obligations et les devoirs, mais un endroit pour éprouver et tester et que la transgression et le péché d’Adam (béni soit-il) était au Paradis et non sur terre. Et lorsqu’il a été envoyé sur terre pour devenir une preuve divine, il a trouvé le rang d’infaillibilité. Et un hadith rapporté de l’Imam Reza (béni soit-il) fait d’ailleurs allusion à ce sujet. [14] Par conséquent, les ordres et les interdictions émanant de Dieu, dans le Paradis, avaient uniquement pour objectif de faire connaître à Adam (béni soit-il) les problèmes liés au futur concernant ce qui est de l’ordre de l’obligation et ceux qui est de l’ordre de l’illicite (haram). Et Adam (béni soit-il) s’est tout simplement opposé à un ordre qui faisait figure de test et il ne s’est pas opposé à une obligation stricte.
b) L’interdiction faite à Adam (béni soit-il) était une prohibition en forme d’orientation. En effet, les ordres, les obligations et les interdictions destinés aux prophètes, entres autres à Adam (béni soit-il) suivaient un objectif d’orientation, comme les orientations d’un médecin à son patient pour prendre tel ou tel repas et médicaments et éviter tel autre repas ou médicament. Dans ce cas de figure, les obligations et les interdictions faites au patient revêtent de l’intérêt pour ce dernier. S’il n’obéissait pas à ces ordres et lui-même qui en subirait les conséquences. Et il ne s’agit point de la désobéissance ou de l’opposition du médecin. Par conséquent, Même s’il est possible de tendre vers une interprétation laissant croire à une désobéissance d’Adam (béni soit-il), cependant, il est certain qu’il n’y a pas eu désobéissance à l’égard d’un ordre divin. On en veut pour témoin de cette affirmation les versets 117 à 119 de la sainte sourate Tâ Hâ : « Nous dîmes : Adam, celui-là est un ennemi pour toi et pour ta femme. Qu’il ne vous fasse pas sortir du Paradis, tu te peineras beaucoup. Tu n’y auras pas de faim au Paradis, tu n’y seras pas nu. Tu n’y auras à souffrir ni de la soif, ni de l’ardeur du soleil. » C’est la raison pour laquelle, si Adam (béni soit-il) ne s’opposait pas à cette interdiction en forme d’orientation, il séjournerait davantage au Paradis. Et l’une des significations de ce thème est d’empêcher l’être humain d’arriver à la destination et de se priver des bienfaits.
c) La désobéissance du vénéra Adam (béni soit-il) était un abandon par extension. Cette réponse et cette interprétation a réuni beaucoup plus de partisans et non seulement ici, mais elles ont servi à répondre ailleurs, et dans tous les cas de figure aux questions posées sur le péché des prophètes. Le péché et la désobéissance sont divisés en deux catégories : péché absolu et péché relative. Le péché absolu est un péché considéré comme tel émanant de quiconque et il n’y existe aucune exception, comme jouir des biens illicitement acquis, l’oppression, l’injustice, l’adultère ou encore le mensonge. Le péché relatif est celui qui est considéré comme un comportement inapproprié compte tenu du rang, de la personnalité et de la sagesse d’une personne , alors que le même comportement chez quelqu’un d’autre peut-être considéré comme tout à fait normal voire comme un acte vertueux. [15] Il faut souligner ici que le mot « péché » ne concerne pas uniquement le renoncement aux obligations et il concerne également selon les récits islamiques aux renoncements d’un « comportement recommandé et recommandable ». Un hadith venant de l’Imam Bagher (béni soit-il) indique que les prières quotidiennes recommandées (les pratiques surérogatoires) « nafila » sont recommandables et non obligatoires. Celui qui renonce aux prières obligatoires est un infidèle, mais celui qui n’accomplit pas les pratiques surérogatoires (nafila) n’est pas un infidèle, mais il a commis une transgression.[16] Et bien entendu du point de vue de vocabulaire, le mot « désobéissance » signifie sortir du cercle de l’obéissance que cela débouche sur un comportement obligatoire ou recommandé.[17]
Conclusion : toutes les interprétations sur la désobéissance, le péché et les conséquences négatives que l’on constate au sujet des prophètes visent le renoncement par extension. [18]
Cas n°2 : la sainte sourate les récits, 15.
Nom du prophète : le vénéré Moise (béni soit-il).
Réponse : Après avoir constaté l’injustice et l’oppression d’un homme du Pharaon (le Copte) à l’égard d’un Israélite (le Sibt), le vénéré Moise (béni soit-il) est intervenu et il a ensuite affirmé à ce sujet : « C’est l’œuvre de Satan ». Ce qui revêt de l’importance ici c’est que cette phrase fait allusion à la dispute et la bagarre éclatées entre le copte et le Sibt. Cela signifie que la bagarre inutile et aveugle entre ces deux personnes était un acte satanique.[19]
2ème catégorie : les versets qui attribuent l’égarement aux prophètes :
Cas n°1 : la sainte sourate les poètes, 20.
Nom du prophète : le vénéré Moise (béni soit-il)
Réponse :
a) L’interprétation du mot « ignorants » dans le verset ci-dessus exige d’abord la connaissance de sa définition.
1- Le mot « ignorant » veut dire dans la racine renoncer à la voie juste et dont la signification élargie se ne rapporte pas exclusivement « au renoncement à la religion de Dieu ». C’est pourquoi, cette interprétation au sujet de quelqu’un comme Moise (béni soit-il) (et les autres prophètes dans d’autres cas) signifie le renoncement par extension. Le vénéré Moise (béni soit-il) en tuant l’homme du Pharaon a mis sa propre vie en danger et s’est mis sur un chemin périlleux. Et donc, après cet incident, il n’a pas pu rester en Egypte et il a dû prendre le chemin de l’exode dans le désert et rencontré Shouaib qui a fait son éducation[20], et par la suite il a été préparé à accepter la mission prophétique. [21]
2- Le mot égarement dans le verset signifie : ne pas connaître les suites de l’intervention du vénéré Moise dans la bagarre. Autrement dit, « l’ignorance » ici c’est : je ne savais pas que le coup asséné pourrait provoquer la mort de cet homme et ce meurtre était en réalité un homicide involontaire dû à une faute et non un homicide volontaire.[22] Par conséquent, j’ignorais les conséquences de cet acte.[23]
b) Une autre réponse c’est que la phrase « J’étais du nombre des ignorants » a été prononcée dans un souci de condescendance avec les hommes du Pharaon. Autrement dit, à cette époque, j’étais un égaré et un ignorant, mais, Dieu m’a guidé et c’est avec des arguments forts qu’il m’envoie vers vous.[24] On en veut pour preuve, les versets 19 et 21 de la même sourate précitée. Dans le premier verset, le Pharaon s’adresse au Vénéré Moise (béni soit-il) d’une position dominante et lui dis : « Tu es du nombre des ingrats ». Et dans le second verset, Moise lui répond : « Je vous ai fui quand j’ai eu peur de vous. Et mon Seigneur m’a donné la sagesse et Il m’a élu au nombre des prophètes ».
Cas n°2 : la sainte sourate : Le jour montant, 6-8.
Nom du prophète : le noble messager de l’Islam, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) :
Le mot « errant » dans ces versets, c’est être un inconnu au sein de son ethnie et de sa communauté. Dans un hadith venant du vénéré Imam Reza (béni soit-il). « Dieu t’a retrouvé errant et inconnu au sein d’une ethnie qui ne te reconnaissait pas comme un sage. Mais Dieu t’a guidé et ils sont venus vers toi ». [25]
3ème catégorie : les versets qui cherchent à attribuer l’oubli aux prophètes :
Cas n°1 : la sainte sourate les bestiaux, 68.
Nom du prophète : le noble messager de l’Islam, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) :
Réponse : Même si en apparence ce verset s’adresse au noble Prophète de l’Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), cependant, il vise en réalité ses adeptes pour qu’il se reprennent et qu’ils reprennent conscience, s’ils commettent des péchés ou qu’ils s’éloignent, s’ils participent à des réunions où les infidèles blasphèment les principes sacrés de la religion musulmane. D’ailleurs, on lit dans le verset suivant que : « Et si le diable te le fait oublier, dès que tu te rappelleras, ne t’assieds pas avec ces hommes injustes, leur compte n’incombe en rien à ceux qui sont pieux, mais ceux qui sont pieux, doivent à titre de rappel les avertir. Peut-être craindront-ils pieusement Dieu ». [26]
Conclusion : Ici le discours est adressé aux fidèles musulmans et aux pieux et non au s’adresse au noble Prophète de l’Islam (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). En fait, ce genre de discours indirects ont pour objectif de désigner les tiers, comme dit si bien le vieil adage persan «dire à la porte à l’attention du mur » (cela signifie dire ou faire comprendre quelque chose indirectement à une autre personne). [27]
4ème catégorie : Les versets qui prouvent la faute et l’imploration du pardon
Cas n°1 : la sainte sourate les poètes, 82.
Nom du prophète : le vénéré Abraham (béni soit-il)
Réponse : Lorsque le verset parle « des fautes » il sous –entend le renoncement par extension. Même si la faute s’interprète par l’erreur commise par un être humain, ceci dit, la faute a peu à peu trouvé sa propre signification et s’associe désormais aux péchés intentionnels et non intentionnels et au renoncement par extension, à tel point qu’elle prise (la faute) pour son sens non intentionnel et parfois involontaire. [28] C’est pourquoi, le renoncement par extension au sujet du vénéré Abraham (béni soit-il) comprend tous les états qui poussent l’Homme à détourner son attention de Dieu, comme par exemple, manger, boire, etc. Car ces gestes simples entraînent un léger égarement et pour les Amis et favoris de Dieu une telle situation équivaut au péché. [29]
5ème catégorie : Les versets qui expriment les reproches de Dieu.
Cas n°1 : La sainte sourate le repentir, 43.
Nom du prophète : le noble messager de l’Islam, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) :
Réponse : Dans ce verset, il est d’abord question de Pardon. « Que le Pardon de Dieu soit avec toi » et ensuite il y a reproche : « Pourquoi comme les as-tu autorisés aux hypocrites, à ne pas participer à l’expédition, avant que tu ne puisses distinguer et voir en action ceux qui disaient vrai et sans savoir et voir en action, les menteurs ». Si l’on porte un regard approfondi au verset au verset précédent et au verset suivant ainsi qu’aux interprétations, on se rendra compte que le mot « Pardon » et le mot « reproche » sont destinés aux mauvais comportements des hypocrites. C’est exactement comme lorsqu’une personne reproche quelque chose à quelqu’un ayant l’intention de se poser en médiateur dans une dispute. « Pourquoi, m’as-tu retenu ? Pourquoi ne m’as-tu pas laisser faire et montrer à tout le monde le vrai visage de ce type injuste et sans pitié ?) ! Il est clair que de telles paroles et reproches adressés à un ami qui se pose en médiateur et qui vous veut du bien, a pour objectif de viser l’injustice et le mauvais comportement de quelqu’un d’autre. [30] A propos de ce verset le vénéré Imam Reza (béni soit-il) affirme : « Ce verset ressemble au proverbe arabe selon lequel, je m’adresse à toi mais c’est pour faire entendre au voisin » ! En l’espèce, Dieu s’adresse à son prophète, mais Il vise en réalité, l’Oummah. [31]
6ème catégorie : les versets qui reflètent le doute chez les prophètes.
Cas n°1 à 5 : les saintes sourates : Jonas 94 ; la vache, 147 ; la famille d’Amran, 60 ; Houd 17 ; la prosternation 23.
Nom des prophètes : tous (cf la sainte sourate Houd 17) en particulier le noble messager de l’Islam, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) :
Réponse : Même si dans l’apparence ces versets disent que si tu exprimes des doutes à l’égard du noble Coran et de la révélation, cependant ne soit pas de ceux qui doutent. Mais :
a) Dans aucun de ces versets nous ne constatons clairement et expressément l’existence de doute chez les prophètes. A titre d’exemple ; dans la sainte sourate Jonas, 94 peut-on lire : « Si tu es dans le doute au sujet de ce que Nous avons fait descendre sur toi, interroge ceux qui, avant toi, lisaient l’Ecriture ». Par conséquent, le « Si » dans ce verset intervient comme lorsque vous dites quelque chose à un ami très proche et sans avouer le doute qu’il exprime et pour le rassurer, vous lui dites: « Si tu as des doutes je t’apporterai des preuves ». Il est clair que cette phrase exprime plutôt la position ferme de celui qui la prononce et n’exprime pas un quelconque doute dans son esprit, puisqu’il est prêt à apporter des explications et des preuves si nécessaire.
b) Dans ces cas là, même si le discours s’adresse au noble Prophète, mais il vise en réalité les fidèles et la masse. (Dire à la porte à l’attention du mur)
7ème catégorie : les versets qui promettent Pardon aux prophètes pour leurs péchés.
Cas n°1 : la sainte sourate : la victoire, 2.
Nom du prophète : le noble messager de l’Islam, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants)