Abstract
ุงู ุงููู ูุง ูุฎูู ุงูู
ูุนุงุฏ
ยซCertes Dieu ne trahit pas sa paroleยป
Sourate Le tonnerre, verset 31
De lโimportance du respect de lโengagement
On rapporte cette anecdote concernant lโImam Sajjad paix sur lui. Un esclave que lโImam avait rรฉcemment affranchi sโรฉtait enrichi suite ร son activitรฉ รฉconomique. LโImam Sajjad paix sur lui รฉtait alors dans le besoin. Il emprunta de son ex-esclave dix mille dirhams jusquโร ce quโil puisse les lui rembourser. Lโesclave lui demanda alors une caution en vertu de quoi lโImam lui donna un fil tirรฉ de sa tunique et lui dit : ยซย ceci est ma caution, jusquโau remboursement de la detteย ยป. Lโex esclave plaรงa la caution dans un petit coffre. Peu de temps sโรฉcoula que lโImam apporta le montant du prรชt ร son propriรฉtaire et lui dit : ยซย ton argent est prรชt. Donne moi la cautionย ยป. Il dit : ยซย jโai perdu le fil de ta tuniqueย ยป. LโImam rรฉpondit alors : ยซย Dans ce cas, ne rรฉcupรจre pas ta crรฉance car il ne faut pas prendre les engagements de personnes comme nous ร la lรฉgรจreย ยป. Lโaffranchi sโest vu contraint de chercher le petit coffre. Il le trouva, en sortit le fil et le donna ร lโImam, qui en retour lui donna lโargent, prit le fil et le jeta immรฉdiatement.
ุนู ุฌุนูุฑ ุจู ู ุญู ุฏ ุนููู ุงูุณูุงู : ุงุฐุง ุงูู ู ุงุญุฏ ู ู ุงูู ุณูู ูู ุงูู ุงุญุฏ ู ู ุงูู ุงูุญุฑุจ ููู ุงู ุงู
On rapporte de lโImam Sadiq paix sur lui : ยซ sโil lโun dโentre les musulmans accorde sa protection ร lโun des ennemis, ce dernier est en sรฉcuritรฉ (auprรจs des musulmans)ยป (mustadrak al-wasail, t.2, p.250)
Dans un pays oรน les gens respectent leur parole, les relations รฉconomiques, sociales et politiques sont fondรฉes sur la confiance et permet aux gens dโรฉtablir des relations humaines et nobles. Au contraire, un peuple qui ne se livrerait quโร la trahison et ร lโinfidรฉlitรฉ, dรฉpenserait essentiellement son รฉnergie en querelles et en conflit, et se verrait privรฉ de toute relation de confiance au niveau familial et social.
ุนู ุนูู ุจู ุงุจู ุทุงูุจ ุนููู ุงูุณูุงู : ู ุงูุฎูู ููุฌุจ ุงูู ูุช ุนูุฏ ุงููู ูุงููุงุณ
A ce sujet, lโImam Ali paix sur lui dit dans le recueil de ses paroles intitulรฉ La Voie de lโEloquence : ยซ le non respect de la parole et de lโengagement suscite la colรจre de Dieu et des gens ยป
Un environnement sain, condition dโune รฉducation fructueuse
Il est clair quโune bonne รฉducation requiert avant tout de placer lโenfant dans un environnement sain, dรฉnuรฉ de mensonge, dโinfidรฉlitรฉ, de vulgaritรฉ ou de pรชchรฉs. La famille est lโenvironnement le plus immรฉdiat de lโenfant, par consรฉquent, la responsabilitรฉ dโรฉduquer lโenfant revient avant tout ร la famille. La famille est en quelque sorte ยซ la premiรจre รฉcole ยป des enfants, qui imitent et sโinspirent pour leur comportement de celui de leurs parents et des autres membres de la famille.
On rapporte du messager de Dieu paix sur lui et sa famille : ยซ aimez vos enfants et soyez indulgents et gentils avec eux, et si vous leur promettez quelque chose, exรฉcutez vous car ils (vos enfants) vous voient comme si cโรฉtait vous qui les nourrissiez ยป (Wasaโil, t.2, p.126).
On rapporte encore de Abu al-Hassan paix sur lui : ยซ si vous donnez votre parole ร vos enfants, tenez parole car ils pensent que cโest vous qui les nourrissez. Et Dieu nโexรจcre rien de plus que lโinjustice envers les femmes et les enfants ยป. (Usul al-Kafi, t.6, p.50)
Alors que lโattention suffisante aux sentiments innรฉs de lโรชtre humain, tel lโamour de soi ou le besoin sexuel, est un pilier de son รฉpanouissement, le respect de la parole fait partie des fondements sans lesquels lโadulte en puissance quโest lโenfant ne pourra que sโorienter vers des comportement nuisibles et dommageables, ร la fois pour lui-mรชme, pour les autres et pour la sociรฉtรฉ dans son ensemble.
Cโest pourquoi les parents doivent absolument tenir la parole quโils donnent ร leurs enfants et doivent รฉviter de les flouer en leur donnant de fausses promesses. Par exemple, certains pourraient รชtre tentรฉs de promettre ร leur enfant, devenu turbulent, dโaller ensemble au parc dโattractions afin de le calmer, tout en sachant quโils ne pourront pas remplir leur engagement. La leรงon quโen tirerait inรฉluctablement lโenfant est que lโon peut arriver ร ses fins ร disant des mensonges et en trompant la confiance des autres. Le cerveau de lโenfant enregistre tout ce quโil voit et entend, tel une camรฉra, et utilisera ces donnรฉes pour sa vie future. Bien souvent, lโenfant nโoubliera jamais ce dont il a รฉtรฉ tรฉmoin dโactions viles et dรฉtestables, qui auraient รฉtรฉ commis par ses parents ou ses maรฎtres dโรฉcole, comme le mensonge ou la tricherie.
Une seule phrase pour une rรฉvolution culturelle !
Il existe des exemples historiques illustrant tristement cette rรฉalitรฉ. Afin de conquรฉrir le califat, Muโawiya ibn Sufiyan, maudit soit-il, sโest livrรฉ ร la calomnie envers lโImam des musulmans, le 4รจme calife, Ali ibn Abi Talib paix sur lui. En tant que gouverneur du pays de Shamย (Syrie, Liban, Palestine),ย Muโawiya ordonna aux orateursย (khutaba)ย des mosquรฉes, aux maรฎtres dโรฉcole et ร tous les leaders dโopinion de la sociรฉtรฉ de cette province du territoire islamique, de se livrer ร la calomnie du calife lรฉgitime en lโaccusant de ne pas faire sa priรจre et de sโรชtre dรฉvier de la voie droite.
Cette calomnie devint une tradition sous le califat de Muโawiya maudit soit-il, tant et si bien que cette habitude dรฉsolante รฉtait considรฉrรฉe par les habitants de cette province comme un devoir religieux dont ils sโacquittaient ร chaque priรจre. Lorsquโ Omar ibn Abd al-Aziz, qui bien que membre de la famille ommayade connaissait la vรฉritรฉ de la Famille prophรฉtique, arriva au pouvoir, il sโรฉvertua ร dรฉraciner de lโesprit des gens lโhabitude quโils avaient pris de maudire lโImam Ali ibn Abi Talib paix sur lui. Sagement, il ramena dโabord ร sa cause les ministres ainsi que les gรฉnรฉraux dโarmรฉe, puis ordonna ร lโensemble des hauts fonctionnaires du califat islamique dโinterdire la malรฉdiction et toute calomnie sur Ali ibn Abi Talib paix sur lui et de punir tout contrevenant. De cette faรงon, ses multiples efforts donnรจrent leur fruit : en dรฉfendant Ali et en รฉcartant le dangereux complot initiรฉ par Muโawiya maudit soit il ร lโencontre de la lรฉgitimitรฉ du califat islamique, il rรฉussit ร conquรฉrir les coeurs et acquit pour cela une rรฉputation et une affection sincรจre auprรจs de son peuple. Or la dรฉcision de โOmar ibn Abd el Aziz rรฉsulte dโune phrase quโil entendit de son maรฎtre lorsquโil รฉtudiait, encore enfant, ร la Mรฉdine. Comme le reste des ommayades, โOmar blasphรฉmait sur Ali lors de la priรจre collective. Il raconte lui-mรชme : ยซ Je me rendis auprรจs de lui (son tuteur โUbeyd Allah ibn Abd Allah) un jour et il prolongea sa priรจre. Jโattendais debout quโil la finisse. Quand sa priรจre fut terminรฉe, il me regarda et me dit : ยซ quand as-tu appris que Dieu รฉtait en colรจre contre les gens de Badr et de lโallรฉgeance de Rizwan1 aprรจs quโil en fut satisfait ? ยป Je rรฉpondis que je nโavais jamais entendu cela. Il dit: ยซ quโen est-il alors de ce que lโon me rapporte de ton comportement vis-ร -vis de Ali ? ยป Je fis alors mes excuses auprรจs de Dieu, de mon tuteur et jโabandonnais dรฉfinitivement cette pratique (Kamil ibn Athir, t.5, p.17). Voilร en somme le dialogue ร lโorigine de la rรฉvolution culturelle que โOmar ibn Abd al Aziz lanรงa dans les pays islamiques lors de son califat, visant ร rรฉformer lโimage dรฉformรฉe que lโopinion publique avait progressivement acquise de lโImam Ali ibn Abi Talib paix sur lui.
Conclusion
On peut en conclure que tout ce dont est tรฉmoin lโenfant dรจs son plus jeune รขge est une graine qui mรปrit progressivement et trouve ร sโรฉpanouir lors de lโรขge adulte sur la scรจne individuelle et sociale. Ainsi, la bonne รฉducation dโune personne vient des efforts continus des parents lorsque cette derniรจre รฉtait enfant. Il appartient donc aux parents, ainsi quโaux enseignants, dโaccorder la plus grande importance ร leur devoir dโรฉducation en montrant ร leurs enfants ou รฉlรจves, dรจs leur plus jeune รขge, le bon exemple. A ce titre, le respect de la parole est une condition sine qua non pour parfaire les autres รฉtapes dโune รฉducation rรฉussie.
1. Il sโagit dโune allรฉgeance contractรฉ par le saint Prophรจte lโan 6 de lโhรฉgire de la part de ses compagnons, dont lโImam Ali ibn Abi Talib, avant la bataille dโHudaibiya, afin quโil se batte jusquโร la mort voir le verset suivant:
ููุฏ ุฑุถู ุงููููู ุนู ุงูู ุคู ููู ุงุฐ ูุจุงูุนููู ุชุญุช ุงูุดุฌุฑุฉ