Abstract
La gravité du mensonge, ennemi de la foi
La véracité est une qualité innée chez les enfants, qui ont tendance à croire naturellement ce qu’on leur dit d’une part, et de naturellement dire la vérité d’autre part. Le mensonge est donc une déviation de cette qualité. C’est pourquoi l’on observe des symptômes, caractéristiques de l’enfant racontant un mensonge : mouvement inhabituel des yeux, battements cardiaques intenses, discours décousu… L’islam voit dans le mensonge une nuisance sévère à la foi et l’origine de nombre de grands pêchés.
عن ابي جعفر عليه السلام : “ان الكذب خراب الايمان
On rapporte ainsi de l’imam Muhammad al-Baqir paix sur lui : « certes le mensonge détruit la foi »
On rapporte également de l’imam Ali paix sur lui : « personne ne comprend le plaisir de la foi tant qu’il n’a pas complètement abandonné le mensonge, que ce soit en plaisantant ou sérieusement »2.
On rapporte de l’Imam Ali paix sur lui : «il n’est pas d’action plus détestable que le mensonge». Le mensonge est un pêché qui démarque le croyant du non-croyant. On raconte l’histoire d’un homme qui vint au service du saint Prophète et lui demanda : « est-il possible qu’un croyant fasse l’adultère ?». Il répondit : « c’est possible» (mais bien sûr, c’est interdit). L’homme demanda alors : « est-il possible que le croyant vole ?». Il répondit : « c’est possible». L’homme demanda alors : « est-il possible qu’il mente ? ». Il répondit : « non, le Coran affirme que toute personne inventant une histoire en mentant n’a pas la foi ».
Comprenons en quoi le mensonge peut provoquer nombre de déviations et à l’inverse l’effort pour s’en purifier permet d’éviter nombre de pêchés. Ainsi, un homme vint voir le saint Prophète et dit : « certes je suis quelqu’un qui ne prie pas, fait l’adultère et ment, de laquelle de ces actions dois-je me repentir ?». Il répondit : « du mensonge ». L’homme accepta et s’engagea à ne plus mentir. Il se retira et quand il voulut faire l’adultère, il se dit à lui-même : « si le saint prophète me demande si j’ai fait l’adultère après mon engagement, si je dis non, j’aurais menti, et si je dis oui, il m’infligera la peine (encourue par les personnes adultères) ».
En ce qui concerne l’éducation des enfants, il revient aux parents de les élever dans un environnement où le mensonge ne trouve pas sa place, où la nature innée de l’enfant puisse se développer correctement.
Aux origines du mensonge
Une étape essentielle de la lutte contre le mensonge consiste à localiser les origines du mensonge. La peur, la faiblesse, l’inaptitude, le sentiment de médiocrité et d’autres sentiments psychologiques sont parmi les facteurs pouvant aboutir à la maladie du mensonge.
On rapporte du saint Prophète paix sur lui et sa famille : « le menteur ne ment qu’en raison du sentiment de médiocrité qu’il a envers lui-même »
Le mensonge est une forme d’oppression et l’oppression naît de la faiblesse de celui qui la commet. Selon l’Imam Sajjad paix sur lui : « j’ai certes appris que…le faible a besoin de recourir à l’oppression et Toi ô mon Dieu, tu es bien plus élevé que cela (pour commettre une telle chose)»4.
En d’autres termes, le menteur est une personne qui, nourrissant un sentiment de faiblesse et de médiocrité envers elle, se réfugie derrière le mensonge face aux conséquences de ses actes et aux dangers de la vie. Ainsi, une famille aux mœurs détestables, qui serait réprimandée par le reste de la société, aura plus facilement recours au mensonge. Une nation humiliée par la dictature, privée de sa liberté de parole, colonisée et privée de toute indépendance politique, sera plus encline au mensonge que les nations confiantes en l’avenir, indépendantes d’esprit et jouissant d’une vraie liberté de pensée et de parole.
Concernant l’enfant, les familles doivent attacher une singulière importance à l’émergence du mensonge chez leur enfant, comme s’il s’agissait d’un dangereux virus.
L’antidote aux mensonges des enfants
On rapporte du saint Prophète paix sur lui et sa famille : « Dieu pardonne celui qui aide son enfant à faire le bien » On lui demanda « comment faire pour aider son enfant à faire le bien ». Il répondit :
-« il accepte le travail dont l’enfant est capable et qu’il a effectué
-il n’exige pas un travail dont l’enfant est incapable
-il ne pousse pas l’enfant à faire un pêché et à commettre une injustice
-il ne lui dit pas de mensonge et ne fait pas d’idiotie devant lui »
L’une des causes du mensonge chez l’enfant est l’exigence posée par les parents à ce que leur enfant fasse des choses dont ils ne sont pas capables. Des attentes déraisonnables et une sévérité excessive à cet égard amène l’enfant à mentir à propos d’actes qu’on lui demande d’accomplir alors qu’il en est incapable !