Abstract
[A propos] de versets comme ceux de la sourate “le tawhîd” et les six ver sets [du début] de la sourate “le fer” – dont il est rapporté dans nos hadiths qu’ils sont venus pour des gens profonds de la fin des temps -, je ne pense pas que, jusqu’à présent et à l’avenir, leur [sens] réel soit dévoilé comme il se doit à l’humanité. Certes, bien des choses ont été dites en ce domaine et les études de grande valeur sont nombreuses, mais l’horizon du Coran dépasse ces points.
[Prenez] ce verset: « II est le Premier et le Dernier, I’Apparent et le Caché » (Cor. 57.3). L’on s’imagine que Dieu est “le Premier” au début de la création et qu’Il est “le Dernier” de la même manière, qu’Il est “l’Apparent” sous le rapport de Ses effets et “le Caché” sous celui de Ses Noms, mais il ne s’agit pas du tout de ce que nous comprenons où de ce que l’on a compris : il y a là bien plus que cela. « II est l’Apparent» : II veut radicalement nier l’apparition d’autre que Lui-même par autre que Lui-même; [le fait d’apparaître] Lui appartient. II s’agit de cela en fait, seulement il est difficile de comprendre qu’en ce qui apparaît, c’est Lui qui apparaît, que le monde et toute l’existence sont Son apparition.
« Et II est avec vous » (Cor. 57.4), qui se trouve parmi ces mêmes ver sets : « avec vous » signifie-t-il en notre compagnie ? Lui ici et nous là ? Les philosophes, par exemple, nomment cet “être-avec” “l’être-avec sustentateur”, mais cela règle-t-il la question ? Est-ce comme l’être-avec de la cause avec l’effet ? comme l’être-avec d’un éclat lumineux avec la source de cet éclat ? Ce n’est pas de cela qu’il s’agit!
Si les “gens profonds de la fin des temps” ont mieux compris que d’autres, c’est à la mesure de la profondeur de leur propre compréhension, car sinon la mesure du Coran est que « seul connaît le Coran celui à qui il a été adres sé ». Ce « seul connaît le Coran celui à qui il a été adressé », c’est pour ce genre de versets, car sinon il y a des versets concernant les prescriptions exotériques et les conseils moraux que tous comprennent. Du moment que seul le comprend « celui à qui il a été adressé », cela veut dire le plus noble Envoyé en personne, c’est-à-dire que même l’intermédiaire ne peut compren dre, même Gabriel ne l’a pu. Gabriel, l’ange de confiance, était lui-même un intermédiaire qui lisait à Sa Seigneurie les versets qui lui parvenaient du monde métaphysique et qu’il était chargé de transmettre, mais il n’est pas « celui à qui il a été adressé ». « Celui à qui il a été adressé », c’est uni quement le plus noble Envoyé en personne et aussi ces autres qui ont compris par son intermédiaire, par l’intermédiaire de cette lumière et de cet enseigne ment lumineux passant du Coeur du plus noble Envoyé, que Dieu prie sur lui et sa famille, au cceur de ses disciples d’élection. Mais il est hors de la portée de gens comme nous, du commun des mortels, de comprendre ce que signifie « II est avec vous » : de quel sorte d’être-avec s’agit-il ?
Et « 11 est la lumière des cieux et de la terre » : qu’est-ce donc que « Dieu est la lumière des cieux et de la terre » (Cor. 24.35) ? Qu’est-ce que «la lumière des cieux » ? Comment est-Il « la lumière des cieux » ? C’est pour cela qu’ils ont dit [en commentaire] « l’Illuminateur des cieux », mais cela n’a aucun rapport avec le verset.
La transformation spirituelle et gnostique qui s’est produite du fait du Coran est au-delà de tout. Chaque être humain n’a considéré le Coran que sous une certaine dimension : sa dimension exotérique, la dimension des questions sociales, celle des questions politiques, celle des questions philosophiques, celle des questions gnostiques…, mais cette dimension vraie qui est entre l’amant et l’Aimé, ce secret entre Dieu et le plus noble Prophète, ce n’est pas là quelque chose que nous pouvons comprendre. Qu’est-il donc ce secret ? Ce qui est rapporté de Sa Seigneurie [l’Imam] Bâqer, que la Paix de Dieu soit avec lui, comme quoi il a déclaré : « Je pourrais développer toutes les prescriptions et les lois divines, ei toutes les vérités, à partir du [Nom divin] “le Plein” » [Nom cité dans Cor. 112.2] : c’est quelque chose ! Bien sûr, nous aussi nous pouvons déduire les fondements des connaissances métaphysiques à partir du [Nom] “le Plein”, mais ce que dit [l’Imam Bâqer] c’est plus que cela.
II est regrettable pour les êtres humains qu’ils ne veuillent pas savoir, qu’ils ne se soient pas engagés dans la voie du savoir, qu’ils n’aient pas avan cé dans la voie de la connaissance du Livre de Dieu, qu’ils n’aient pas établi de relation avec le Principe de la révélation afin que le commentaire [du Co ran] leur vienne du Principe de la révélation. Cette relation était seulement entre Dieu et l’Envoyé de Dieu et aussi, à sa suite, ceux qui furent l’élite spiri tuelle.