Abstract
« [Commencer] par le Nom de Dieu le Tout- Miséricordieux, le Très-Miséricordieux.»
Formule inaugurale des sourates. “Rahmân” et “Rahym” signalent tous les Beaux Noms et Attributs de Dieu. Voir le début de la sourate 19.
«الر تِلْكَ آيَاتُ الْكِتَابِ الْمُبِينِ »
1- A. L. R. (ali-lâm-râ) Voici les versets du Livre explicite.
«إِنَّا أَنزَلْنَاهُ قُرْآناً عَرَبِيّاً لَّعَلَّكُمْ تَعْقِلُونَ »
2 «Nous l’avons fait descendre (Nous l’avons révélé) sous forme de Coran [en langue] arabe afin que vous raisonniez.»
«نَحْنُ نَقُصُّ عَلَيْكَ أَحْسَنَ الْقَصَصِ بِمَا أَوْحَيْنَا إِلَيْكَ هَـذَا الْقُرْآنَ وَإِن كُنتَ مِن قَبْلِهِ لَمِنَ الْغَافِلِينَ »
3« [ô Prophète] Nous te racontons, en te révélant ce Coran, le récit le plus beau; certes, avant [cette révélation) tu ne [le] savais pas.» Verset 1 à 3 :
Pourrait-on dire que ces trois versets forment le “cadre” et le “fond” de la sourate([1])?
L’ensemble ayant trait à la signification d’alif-lâm-râ ‘ qui la couronne ?
Est-ce la même A.L.R. qui se dévoile tout au début des sourates 10, 11, 12, 14 et 15([2]) après les basmala respectives ?
Tout mode d’expression dénote une certaine manière d’être, corrélative et dont il est fonction([3]).
Le Coran (al-qur’ân([4])) “enveloppe” le Livre (al-kitâb). Chaque formulation constitue à elle seule une Vérité, avec toutes les valeurs extérieures et intérieures qui s’y attachent.
En tout état de cause, il y a tout à gagner d’un “enseignement” si riche et si adéquat à la vie de chacun.
Au début, il s’agira d’une “descente” (innâ anzalnàhu) pour l’amener à la portée de réflexion, de la raison de l’homme (la allakum ta qilûna).
Parfois une révélation, une “descente”, se présente sous forme d’histoire (al-qissa([5])), même si auparavant l’intelligence de l’homme n’y accédait pas {wa in kunta min qablihi lamina-lghafilyna).
«إِذْ قَالَ يُوسُفُ لِأَبِيهِ يَا أَبتِ إِنِّي رَأَيْتُ أَحَدَ عَشَرَ كَوْكَباً وَالشَّمْسَ وَالْقَمَرَ رَأَيْتُهُمْ لِي سَاجِدِينَ »
4 «Lorsque Joseph dit à son père (Jacob): « Mon père, j’ai vu [en songe] onze étoiles et le soleil et la lune, je les ai vus se prosterner devant moi».
Ici commence l’histoire de Joseph([6]), d’un si profond enseignement.
«قَالَ يَا بُنَيَّ لاَ تَقْصُصْ رُؤْيَاكَ عَلَى إِخْوَتِكَ فَيَكِيدُواْ لَكَ كَيْداً إِنَّ الشَّيْطَانَ لِلإِنسَانِ عَدُوٌّ مُّبِينٌ »
5- « [Jacob] dit : « Mon fils, ne raconte pas ton songe à tes frères, ils trameraient un complot contre toi, en effet Satan([7]) est pour l’homme un ennemi déclaré.»
«وَكَذَلِكَ يَجْتَبِيكَ رَبُّكَ وَيُعَلِّمُكَ مِن تَأْوِيلِ الأَحَادِيثِ وَيُتِمُّ نِعْمَتَهُ عَلَيْكَ وَعَلَى آلِ يَعْقُوبَ كَمَا أَتَمَّهَا عَلَى أَبَوَيْكَ مِن قَبْلُ إِبْرَاهِيمَ وَإِسْحَاقَ إِنَّ رَبَّكَ عَلِيمٌ حَكِيمٌ »
6 «Ainsi ton Seigneur t’a choisi, Il t’enseignera l’interprétation des récits [et des songes], Il parachèvera Ses bienfaits envers toi et envers la famille de Jacob, comme Il les à parachevés, auparavant, envers tes deux ancêtres: Abraham et Isaac. Ton Seigneur est Omniscient, Sage»
« لَّقَدْ كَانَ فِي يُوسُفَ وَإِخْوَتِهِ آيَاتٌ لِّلسَّائِلِينَ »
7 «Il y a assurément, pour ceux qui questionnent, des signes
[Et des leçons] dans [le récit de] Joseph et ses frères.»
De l’époque de Joseph jusqu’à la venue de l’Islam, en presque 20 siècles, il y a des questions fondamentales que se posent les fidèles et les autres : Quelle est la réalité de l’histoire de Joseph et ses frères ?
Les uns y voient tant de leçons et de lois intérieures indéniables, les autres ne s’occupent que des aspects précaires. Les premiers s’intéressent au fond, les seconds à l’apparence.
Chaque sourate du Coran est un système d’enseignement. La sourate 12 touche par exemple deux dimensions essentielles de la vie humaine : la moralité et la société.
Une élite, qui a la pleine maîtrise d’elle-même (Jacob, Joseph, … v.6), malgré les difficultés, de jour en jour, se sent plus sereine, plus maîtresse d’elle-même, et aussi plus confiante en Dieu et décidée à agir énergiquement pour vaincre tous les obstacles du Diable et s’approcher ainsi de plus en plus de Dieu (voir fin du v. 109).
L’autre groupe, s’étant laissé dominer par le Diable, obéit à ses ordres (certains frères de Joseph, la femme de l’Intendant, …) ; ces gens forment les “misérables”.
«إِذْ قَالُواْ لَيُوسُفُ وَأَخُوهُ أَحَبُّ إِلَى أَبِينَا مِنَّا وَنَحْنُ عُصْبَةٌ إِنَّ أَبَانَا لَفِي ضَلاَلٍ مُّبِينٍ »
8 «Lorsque [les frères de Joseph se] dirent: «Joseph et son frère [Benjamin] sont plus aimés que nous de notre père, alors que nous sommes un groupe bien fort, notre père est vraiment dans une erreur flagrante»
Le jugement de ces derniers est erroné. Voilà donc, leur première mauvaise pensée : ” Joseph et notre jeune frère sont plus cher à notre père que nous-mêmes ” (c.à.d. la jalousie([8])) et la fausse déduction : ” Notre père est égaré “, ce qui montre le contenu et la valeur de leur pensée.
« اقْتُلُواْ يُوسُفَ أَوِ اطْرَحُوهُ أَرْضاً يَخْلُ لَكُمْ وَجْهُ أَبِيكُمْ وَتَكُونُواْ مِن بَعْدِهِ قَوْماً صَالِحِينَ »
9 «Tuez Joseph ou éloignez-le en quelque terre [lointaine ou déserte]. Alors la face de votre père se tournera vers vous; et après, vous redeviendrez des hommes vertueux ! »
Et voici une idée diabolique (voir XIV/20) qui aveugle les frères de Joseph et ne les laisse même pas réfléchir ou consulter et demander l’avis d’un homme honnête et pieux, ou encore interroger Dieu à ce sujet. Quelle faute grave, en cette époque, un enfant innocent de 12 ans a-t-il pu commettre pour qu’il mérite la mort ?
Le pire est que, pour justifier cette condamnation injuste, ils concluent : ” et par la suite nous serons des hommes de qualité ” (VI/43).
« قَالَ قَآئِلٌ مَّنْهُمْ لاَ تَقْتُلُواْ يُوسُفَ وَأَلْقُوهُ فِي غَيَابَةِ الْجُبِّ يَلْتَقِطْهُ بَعْضُ السَّيَّارَةِ إِن كُنتُمْ فَاعِلِينَ »
10 «L’un d’eux dit : «Ne tuez pas Joseph, jetez-le, si vous êtes décidés [à le faire disparaître], dans les profondeurs du puits, des caravaniers de passage le recueilleront».
Une lueur de sagesse leur apparaît : “Ne tuez pas Joseph …”. Ils se sont révélés quand même être ” croyants ” (ils croient en Dieu et savent que leur père Jacob est un Prophète, mais … voir fin du v. 5).
« قَالُواْ يَا أَبَانَا مَا لَكَ لاَ تَأْمَنَّا عَلَى يُوسُفَ وَإِنَّا لَهُ لَنَاصِحُونَ »
11«Ils dirent ; « Père, pourquoi ne pas te fier à nous au sujet de Joseph ? Tandis que nous lui voulons du bien.»
Résolus à commettre leur acte diabolique, ils posent des questions à leur père : «qu’as-tu …», afin de se montrer bienveillants et de le tromper.
C’est la règle du jeu, les criminels rusent et se déguisent sous un masque de “bienveillance”.
« أَرْسِلْهُ مَعَنَا غَداً يَرْتَعْ وَيَلْعَبْ وَإِنَّا لَهُ لَحَافِظُونَ »
12 «Envoie-le demain avec nous, qu’il se promène [dans les prairies] et s’amuse et nous veillerons sur lui !..»
Pour comble de malheur, ils tiennent des propos mensongers à leur père.
«قَالَ إِنِّي لَيَحْزُنُنِي أَن تَذْهَبُواْ بِهِ وَأَخَافُ أَن يَأْكُلَهُ الذِّئْبُ وَأَنتُمْ عَنْهُ غَافِلُونَ »
13« [Jacob] dit : « J’éprouve de la tristesse à ce que vous l’emmeniez; et j’ai peur que le loup ne le dévore tandis que vous serez inattentif à lui».
Les gens pieux et sages, ceux qui sont en liaison directe avec Dieu, détectent sereinement le contenu des paroles et des propositions qu’on leur adresse. Ainsi Jacob (Prophète) réplique : “cela me fait du chagrin”, et il ne manque pas de rappeler : “Je crains que vous soyez inattentifs (ghâfilûna) et que le loup ne le mange([9]) “.
«قَالُواْ لَئِنْ أَكَلَهُ الذِّئْبُ وَنَحْنُ عُصْبَةٌ إِنَّا إِذاً لَّخَاسِرُونَ »
14 «Ils dirent : « Si le loup le dévore alors que nous sommes un groupe bien fort, nous serions des perdants ».
Poussés par des intentions diaboliques, orgueilleux, leur mensonge est déguisé par une auto-accusation (innà idhan llakhasirûna).
«فَلَمَّا ذَهَبُواْ بِهِ وَأَجْمَعُواْ أَن يَجْعَلُوهُ فِي غَيَابَةِ الْجُبِّ وَأَوْحَيْنَا إِلَيْهِ لَتُنَبِّئَنَّهُم بِأَمْرِهِمْ هَـذَا وَهُمْ لاَ يَشْعُرُونَ »
15 «Lorsqu’ils l’emmenèrent et se mirent d’accord pour le jeter dans les profondeurs du puits, Nous lui révélâmes : Tu les informeras certes de cette affaire tandis qu’ils ne s’en rendront pas compte ».
Les traîtres vont agir. Or, l’innocent, l’homme de Dieu, pieux-vertueux et vrai croyant (ici, le future Prophète) est soutenu par la révélation de Dieu
Si bref que soit te message divin, il rassure parfaitement l’homme, le guide sur son chemin et lui permet d’entrevoir l’issue …
Celui qui est vertueux, honnête, …, celui qui est comme “Joseph”, sera secouru par l’inspiration divine.
«وَجَاؤُواْ أَبَاهُمْ عِشَاء يَبْكُونَ »
16 «Le soir ils vinrent en pleurs chez leur père,»
On est responsable de son propre malheur, car on agit selon sa propre volonté. Une fois, avec ostentation (verset.8), une autre fois en simulant une physionomie humiliée (… yabkûna). Voilà des traits de personnes malhonnêtes.
« قَالُواْ يَا أَبَانَا إِنَّا ذَهَبْنَا نَسْتَبِقُ وَتَرَكْنَا يُوسُفَ عِندَ مَتَاعِنَا فَأَكَلَهُ الذِّئْبُ وَمَا أَنتَ بِمُؤْمِنٍ لِّنَا وَلَوْ كُنَّا صَادِقِينَ »
17 «ils dirent : Père, nous étions partis faire la course en laissant Joseph près de nos bagages et le loup l’a dévoré; tu ne vas pas nous croire même si nous sommes véridiques ! »
Une scène fallacieuse, un grossier mensonge !
« وَجَآؤُوا عَلَى قَمِيصِهِ بِدَمٍ كَذِبٍ قَالَ بَلْ سَوَّلَتْ لَكُمْ أَنفُسُكُمْ أَمْراً فَصَبْرٌ جَمِيلٌ وَاللّهُ الْمُسْتَعَانُ عَلَى مَا تَصِفُونَ»
18- «Et ils apportèrent la chemise [de Joseph] tachée d’un autre sang. [Jacob] dit : « [c’est] plutôt votre âme [malveillante] qui vous a entraîné à un acte [impie]. [Je dois faire preuve d’] une belle patience. J’appelle Dieu à l’aide contre vos dires ».
Voulant faire une démonstration convainquant, les frères montrent à Jacob la chemise ensanglantée([10]) de Joseph.
On ne peut jamais tromper un homme de Dieu ! Jacob distingue leurs mensonges et leur acte criminel et proclame : “sawwalat lakum anfusukum amran”.
Voici les paroles de l’homme de Dieu : “fasabrun jamylun ([11])
[Enseignement pour toute l’humanité :] Dieu s’adresse à son bien-aimé le Prophète: Ô Muhammad ! Ne sois pas négligeant [envers les biens octroyés par Dieu], sois patient face aux malheurs (LXX/5) et fors de prospérités. Tu suivras l’exemple des anciens Prophètes ; ils ont parvenu au but voulu par la patience :
-Job fut guéri par la patience (XXXVHI/44).
-La patience d’Ismaël causa son rachat (XXXVII/102).
La patience mène l’homme de trouble au paradis. On lui insuffle : II/155 ; aujourd’hui on lui adresse l’amitié (l’amour) : III/146, demain on lui donne le cadeau : XIII/104.
«وَجَاءتْ سَيَّارَةٌ فَأَرْسَلُواْ وَارِدَهُمْ فَأَدْلَى دَلْوَهُ قَالَ يَا بُشْرَى هَـذَا غُلاَمٌ وَأَسَرُّوهُ بِضَاعَةً وَاللّهُ عَلِيمٌ بِمَا يَعْمَلُونَ »
19«Vint une caravane. [Les voyageurs] envoyèrent leur pourvoyeur [chercher] de l’eau, il fit descendre son seau ; [et] dit : * Bonne nouvelle, voilà un garçon. » Et ils le cachèrent pour le vendre. Dieu connaît bien ce qu’ils font.»
A la première occasion, Joseph sort du Puits([12]).
Rien n’échappe à Dieu dans l’Univers. Dieu Sait tout ce qui s’est passé hier, tout ce qui a lieu aujourd’hui, tout ce qui se déroulera dans l’avenir.
«وَشَرَوْهُ بِثَمَنٍ بَخْسٍ دَرَاهِمَ مَعْدُودَةٍ وَكَانُواْ فِيهِ مِنَ الزَّاهِدِينَ »
20 «Ils le vendirent à vil prix, quelques dirhams comptés. Ils
Sous-estimaient sa valeur (la valeur de leur trafic).»
De tous les temps, encore aujourd’hui, les gens vendent leur cher “Joseph” (vie, temps, raison, cœur, science, honneur, foi, Livre, Prophète) à un vil prix !
L’Imâm Rida (as) dit : ” Celui qui connaît sa valeur, ne périra pas”.
«وَقَالَ الَّذِي اشْتَرَاهُ مِن مِّصْرَ لاِمْرَأَتِهِ أَكْرِمِي مَثْوَاهُ عَسَى أَن يَنفَعَنَا أَوْ نَتَّخِذَهُ وَلَداً وَكَذَلِكَ مَكَّنِّا لِيُوسُفَ فِي الأَرْضِ وَلِنُعَلِّمَهُ مِن تَأْوِيلِ الأَحَادِيثِ وَاللّهُ غَالِبٌ عَلَى أَمْرِهِ وَلَـكِنَّ أَكْثَرَ النَّاسِ لاَ يَعْلَمُونَ »
21«L’homme qui l’acheta, qui était d’Egypte, dit à sa femme: – Accueille-le honorablement. Il se peut qu’il nous soit utile ou que nous l’adoptions comme enfant ». C’est ainsi que Nous avons établi Joseph dans le pays, et Nous lui avons enseigné l’interprétation originaire des récits [et des songes]. Dieu est Maître de Son œuvre, mais les hommes, pour la plupart [à cause de leurs péchés] ne savent pas.»
Il ne demeure pas longtemps dans le puits. Sa patience et ses prières adressées à Dieu ont porté leurs fruits et par le plus court chemin, Joseph est transporté au palais de l’Intendant général d’Egypte.
D’une part, sur le plan mondain, chéri au point d’être pris pour l’enfant unique du palais([13]) ; et d’autre part Dieu lui révèle l’interprétation des songes et la Vérité, voilà la double éducation de Joseph.
Les lois et les règles divines révélées à l’homme sont en vigueur([14]). Mais la plupart des gens ne s’en rendent pas compte ; ou très souvent l’homme non-éduqué n’y prête pas attention.
«وَلَمَّا بَلَغَ أَشُدَّهُ آتَيْنَاهُ حُكْماً وَعِلْماً وَكَذَلِكَ نَجْزِي الْمُحْسِنِينَ»
22 «Quand [Joseph] atteignit l’âge adulte, Nous lui accordâmes la sagesse et la science. Ainsi Nous récompensons ceux qui [dévoués à Dieu] font le bien.»
Le temps t du monde matériel passe, et le Temps T de l’autre monde “s’écoule” aussi. La maturité physique et biologique va de paire avec la maturité de la raison, psychique et du cœur (balagha achuddahû~), qui seront le pivot de la sagesse, et des sciences transmises par Dieu (‘êtaynâhu hukman wa cHman). Tout cela implique un effort joyeusement soutenu, une piété, une patience et une chasteté exemplaires ; toutes ces vertus seront récompensées par Lui (kadhàlika najzi.) dans ce monde et plus encore dans l’au-delà.
«وَرَاوَدَتْهُ الَّتِي هُوَ فِي بَيْتِهَا عَن نَّفْسِهِ وَغَلَّقَتِ الأَبْوَابَ وَقَالَتْ هَيْتَ لَكَ قَالَ مَعَاذَ اللّهِ إِنَّهُ رَبِّي أَحْسَنَ مَثْوَايَ إِنَّهُ لاَ يُفْلِحُ الظَّالِمُونَ»
23 «Et celle qui l’avait reçu dans sa maison l’a sollicité, elle ferma les portes et [lui] dit : « Approche ! Je suis à toi !» [Mais] il répondit : « Je cherche refuge auprès de Dieu. Mon Seigneur [ou, mon maître] m’a accueilli avec honneur. Vraiment, les injustes ne prospéreront pas ».
Voilà l’examen pour évaluer le degré de perfection de Joseph, la mise à l’épreuve. Pas de fuite possible : Toutes les routes sont barrées sauf une, dangereusement déconcertante, les propositions d’une belle jeune femme amoureuse d’un jeune-homme très beau : ou bien Joseph garde son “Joseph”, ou il “le” vend à “vil prix” et il n’aura plus de “Joseph”.
C’est ainsi qu’il répliquera : “macâdha-llàh ” c.à.d. je dis “non” à la tentation, au péché, à ce que Dieu n’aime pas; je me tourne vers Dieu, je Lui demande secours([15]).
«وَلَقَدْ هَمَّتْ بِهِ وَهَمَّ بِهَا لَوْلا أَن رَّأَى بُرْهَانَ رَبِّهِ كَذَلِكَ لِنَصْرِفَ عَنْهُ السُّوءَ وَالْفَحْشَاء إِنَّهُ مِنْ عِبَادِنَا الْمُخْلَصِينَ»
24 «Certes, elle [succomba à la passion et] le désira. Et [lui,] il [aurait cédé et] l’aurait désirée s’il n’avait vu (reçu) l’argument [éclaircissant] du Seigneur. C’est ainsi que Nous détournâmes de lui le mal et l’infamie, [car] il était en effet du nombre de Nos serviteurs [purs et] sincères.»
On est parvenu au point critique de l’analyse. La femme veut réaliser sa volonté (laqad hammat bihî). Et Joseph l’aurait voulu aussi [en tant qu’un homme] mais il a pu se dominer grâce à l’intervention divine, de la Raison d’être de toutes les choses; c.à.d. s’il n’avait pas décidé de rester absolument chaste (d’après l’éducation reçue dans sa jeunesse, devenu un être pur et assisté de Dieu et ayant le “burhàn” de Lui), en Lui demandant le secours.
Dieu l’a sauvé du péché dans cette situation critique, parce qu’il a toujours été un homme obéissant aux commandements de Dieu {innahu min ibâdina ..,)
«وَاسُتَبَقَا الْبَابَ وَقَدَّتْ قَمِيصَهُ مِن دُبُرٍ وَأَلْفَيَا سَيِّدَهَا لَدَى الْبَابِ قَالَتْ مَا جَزَاء مَنْ أَرَادَ بِأَهْلِكَ سُوَءاً إِلاَّ أَن يُسْجَنَ أَوْ عَذَابٌ أَلِيمٌ »
25 « [Lui s’enfuit et] tous deux coururent à la porte, et elle [voulant le rattraper] déchira sa chemise par-derrière. Ils trouvèrent le mari [de la femme] à la porte. [Aussitôt] elle dit : « Quelle punition doit être infligée à celui qui a voulu faire du mal à ta famille (à ton épouse) si ce n’est la prison ou un châtiment douloureux ? »
La foudre du désir explose. Joseph doit échapper à cette circonstance, il prend la fuite, mais elle le poursuit, et avant d’arriver à la porte du palais, elle le rattrape par le dos de la chemise qui se déchire. A la porte, ils retrouvent le mari. La passion s’éteint, le ton change. Bien que désemparée et confuse, elle se plaint à son mari et propose la prison on un châtiment très dur pour “punir” Joseph.
«قَالَ هِيَ رَاوَدَتْنِي عَن نَّفْسِي وَشَهِدَ شَاهِدٌ مِّنْ أَهْلِهَا إِن كَانَ قَمِيصُهُ قُدَّ مِن قُبُلٍ فَصَدَقَتْ وَهُوَ مِنَ الكَاذِبِينَ»
26 [Joseph] dit : « C’est elle qui m’a sollicité de ma personne ». Alors un témoin, de la famille de celle-ci, témoigna : « Si la chemise [de Joseph] est déchirée par-devant, alors c’est elle qui dit la vérité, et lui est du nombre des menteurs.»
«وَإِنْ كَانَ قَمِيصُهُ قُدَّ مِن دُبُرٍ فَكَذَبَتْ وَهُوَ مِن الصَّادِقِينَ »
27 «Et, si sa chemise est déchirée par-derrière, alors c’est elle qui ment, et lui est du nombre des justes ».
«فَلَمَّا رَأَى قَمِيصَهُ قُدَّ مِن دُبُرٍ قَالَ إِنَّهُ مِن كَيْدِكُنَّ إِنَّ كَيْدَكُنَّ عَظِيمٌ »
28 «Quand [le mari] vit la chemise déchirée par-derrière, il dit: « C’est bien de votre ruse de femmes. Vos ruses [féminines] sont vraiment grandes. »
Joseph dit la vérité, c.à.d. les désirs illicites de la femme. Il se trouve être, un “homme” honnête et sage qui démontre la vérité des faits.
«يُوسُفُ أَعْرِضْ عَنْ هَـذَا وَاسْتَغْفِرِي لِذَنبِكِ إِنَّكِ كُنتِ مِنَ الْخَاطِئِينَ»
29 «Joseph, oublie cela ! Et toi, [femme] demande pardon pour ton péché, car tu es coupable ».
Joseph a raison, le mari lui demande l’indulgence et ordonne à sa femme, en précisant qu’elle est fautive, de se repentir([16])
«وَقَالَ نِسْوَةٌ فِي الْمَدِينَةِ امْرَأَةُ الْعَزِيزِ تُرَاوِدُ فَتَاهَا عَن نَّفْسِهِ قَدْ شَغَفَهَا حُبّاً إِنَّا لَنَرَاهَا فِي ضَلاَلٍ مُّبِينٍ»
30 « [Un groupe] de femmes disait dans la ville : L’épouse de l’intendant a sollicité son valet de sa personne ! II l’a vraiment rendu éperdument amoureuse. Nous la voyons certes dans un profond égarement ».
«فَلَمَّا سَمِعَتْ بِمَكْرِهِنَّ أَرْسَلَتْ إِلَيْهِنَّ وَأَعْتَدَتْ لَهُنَّ مُتَّكَأً وَآتَتْ كُلَّ وَاحِدَةٍ مِّنْهُنَّ سِكِّيناً وَقَالَتِ اخْرُجْ عَلَيْهِنَّ فَلَمَّا رَأَيْنَهُ أَكْبَرْنَهُ وَقَطَّعْنَ أَيْدِيَهُنَّ وَقُلْنَ حَاشَ لِلّهِ مَا هَـذَا بَشَراً إِنْ هَـذَا إِلاَّ مَلَكٌ كَرِيمٌ»
31«Lorsqu’elle entendit leurs artifices, elle leur envoya [des invitations]. Elle prépara un banquet et leur donna à chacune un [fruit à couper et un] couteau. Elle dit à [Joseph] : « Viens devant elles. » Quand elles le virent, elles le trouvèrent grand (très beau), se tailladèrent les mains et dirent : « A Dieu ne plaise [que nous mentions] ! Ce n’est pas un être humain, ce n’est qu’un ange noble ».
«قَالَتْ فَذَلِكُنَّ الَّذِي لُمْتُنَّنِي فِيهِ وَلَقَدْ رَاوَدتُّهُ عَن نَّفْسِهِ فَاسَتَعْصَمَ وَلَئِن لَّمْ يَفْعَلْ مَا آمُرُهُ لَيُسْجَنَنَّ وَلَيَكُوناً مِّنَ الصَّاغِرِينَ»
32« Elle dit : « Voilà celui au sujet de qui vous m’avez blâmée. En effet, je l’ai sollicité, mais il s’est abstenu [voulant rester chaste]. Or, s’il ne fait pas ce que je lui ordonne, il sera emprisonné et sera parmi ceux qui sont humiliés ».
«قَالَ رَبِّ السِّجْنُ أَحَبُّ إِلَيَّ مِمَّا يَدْعُونَنِي إِلَيْهِ وَإِلاَّ تَصْرِفْ عَنِّي كَيْدَهُنَّ أَصْبُ إِلَيْهِنَّ وَأَكُن مِّنَ الْجَاهِلِينَ»
33« [Joseph Adressant à Dieu] dit : « Seigneur, j’aime mieux la prison que ce à quoi elles m’invitent. Et si Tu ne détournes pas de moi leur ruse, je pencherai vers elles et sombrerai comme les [coupables et les] ignorants ».
Mais son “Joseph” implique qu’il choisisse la “prison”, suivi d’un raisonnement très solide “Si Tu ne me préserves pas, je risque sombrer dans le paganisme”.
«فَاسْتَجَابَ لَهُ رَبُّهُ فَصَرَفَ عَنْهُ كَيْدَهُنَّ إِنَّهُ هُوَ السَّمِيعُ الْعَلِيمُ»
34 «Le Seigneur l’exauça et détourna de lui leur ruse. En vérité c’est Lui qui entend tout [et il est] Omniscient. »
Dieu Entend tout, Sait tout, exauce les invocations, Il aide l’homme en toutes circonstances.
«ثُمَّ بَدَا لَهُم مِّن بَعْدِ مَا رَأَوُاْ الآيَاتِ لَيَسْجُنُنَّهُ حَتَّى حِينٍ»
35 «Par la suite, malgré la constatation des preuves [de l’innocence de Joseph], ils décidèrent de l’emprisonner pour un temps. »
Malgré les preuves de chasteté et d’innocence de Joseph, on le jette en prison.
La fois précédente, c’étaient les hommes, les “frères”, pourtant croyants, qui avaient abandonné Joseph dans un puits à cause de leur jalousie (v.15), cette fois-ci, c’est une femme, incroyante, qui l’envoie en prison, car il a repoussé un amour illégitime. Mais finalement ces hommes et cette femme seront humiliés.
«وَدَخَلَ مَعَهُ السِّجْنَ فَتَيَانَ قَالَ أَحَدُهُمَا إِنِّي أَرَانِي أَعْصِرُ خَمْراً وَقَالَ الآخَرُ إِنِّي أَرَانِي أَحْمِلُ فَوْقَ رَأْسِي خُبْزاً تَأْكُلُ الطَّيْرُ مِنْهُ نَبِّئْنَا بِتَأْوِيلِهِ إِنَّا نَرَاكَ مِنَ الْمُحْسِنِينَ»
36 «Deux jeunes gens entrèrent en prison avec lui. L’un d’eux dit : .. [En songe,] je me suis vu fouler du raisin. » Et l’autre dit : « [En songe,] je me suis vu porter sur ma tête des pains que les oiseaux picoraient. Informe-nous de l’interprétation [de nos songea] car nous te voyons au nombre de ceux qui [dévoués à Dieu] font le bien ».
Ce qui fait essentiellement la différence entre un homme de Dieu et un impie, c’est que le premier est profondément utile et bénéfique partout, en tous les temps, qu’il se trouve dans un palais ou en prison, tandis que le second s’expose d’abord lui-même aux dangers, et par la suite, son entourage est lésé à cause de ses actes absurdes.
«قَالَ لاَ يَأْتِيكُمَا طَعَامٌ تُرْزَقَانِهِ إِلاَّ نَبَّأْتُكُمَا بِتَأْوِيلِهِ قَبْلَ أَن يَأْتِيكُمَا ذَلِكُمَا مِمَّا عَلَّمَنِي رَبِّي إِنِّي تَرَكْتُ مِلَّةَ قَوْمٍ لاَّ يُؤْمِنُونَ بِاللّهِ وَهُم بِالآخِرَةِ هُمْ كَافِرُونَ »
37 [Joseph] dit : « Je vous ferais connaître l’interprétation [de votre songe] avant que la nourriture qui vous est attribuée ne vous soit apportée, avant qu’elle ne vous arrive. Ceci (l’art d’interpréter les songes) fait partie de ce que le Seigneur m’a enseigné. J’ai abandonné la communauté de ceux qui ne croient pas en Dieu et renient la vie future. »
Joseph, qui vît les enseignements et les commandements de Dieu (mimmâ callamany rabby), montre clairement le chemin du salut : abandonner le mode de vie de ceux qui ne croient pas en Dieu et, par conséquent, nient la Vie future.
«وَاتَّبَعْتُ مِلَّةَ آبَآئِـي إِبْرَاهِيمَ وَإِسْحَاقَ وَيَعْقُوبَ مَا كَانَ لَنَا أَن نُّشْرِكَ بِاللّهِ مِن شَيْءٍ ذَلِكَ مِن فَضْلِ اللّهِ عَلَيْنَا وَعَلَى النَّاسِ وَلَـكِنَّ أَكْثَرَ النَّاسِ لاَ يَشْكُرُونَ»
38 «J’ai suivi la religion de mes pères Abraham, Isaac et Jacob. Nous n’avons pas à associer à Dieu quoi que ce soit. Nous la devons fia religion pure] à la grâce de Dieu envers nous et envers les hommes; mais les hommes, pour la plupart, [à cause de leurs péchés] ne sont pas reconnaissants.»
Joseph ne laisse pas ses camarades dans le paganisme ; ne leur tient pas de discours grandioses ou charmeurs. Il les dirige vers la Source, vers l’Origine.
Il suit la méthode, le programme et le mode de vie d’Abraham, d’Isaac et de Jacob (wa-ttabattu …). Il vit, avec beaucoup de talent, les beautés, les “délices célestes” de la Religion divine (v. 6, 15,22, 34).
Il pense à l’hygiène de Vie individuelle et sociale. Il veut pour tous les hommes (ala-nnâs …) les bienfaits de Dieu, et souligne que pour cela il suffit d’être reconnaissant.
«يَا صَاحِبَيِ السِّجْنِ أَأَرْبَابٌ مُّتَفَرِّقُونَ خَيْرٌ أَمِ اللّهُ الْوَاحِدُ الْقَهَّارُ»
39 «O mes compagnons de prison ! Est-ce que des maîtres éparpillés [et des idoles] valent mieux que DIEU Unique, le Dominateur suprême? »
Joseph demande à ses compagnons ce qui est plus logique : adorer maintes idoles (hommes ordinaires) ou, diaboliques, pouvoir conventionnels (et décrétés par ces hommes, sans faire attention au Décrets divins, ….) qui n’ont rien à voir avec les indications du Créateur de l’univers, ou bien adorer et suivre les commandements de Dieu l’Unique qui a créé les atomes et les “temps” et toutes les créatures de l’univers, toutes les lois qui y règnent et l’Ordre suprême où ils baignent, le Bienveillant Absolu, le Tout Puissant ?
L’interrogation ” a’arbâbun mutafarriqûna khayrun ami-llàhu-lwahidu-lqahhâru ” n’est pas limitée à trois hommes ni à quelques minutes écoulées. Elle est posée pour tout homme, dans tous les temps!
«مَا تَعْبُدُونَ مِن دُونِهِ إِلاَّ أَسْمَاء سَمَّيْتُمُوهَا أَنتُمْ وَآبَآؤُكُم مَّا أَنزَلَ اللّهُ بِهَا مِن سُلْطَانٍ إِنِ الْحُكْمُ إِلاَّ لِلّهِ أَمَرَ أَلاَّ تَعْبُدُواْ إِلاَّ إِيَّاهُ ذَلِكَ الدِّينُ الْقَيِّمُ وَلَـكِنَّ أَكْثَرَ النَّاسِ لاَ يَعْلَمُونَ»
40 «[Les idoles] que vous adorez en dehors de Lui (Dieu) ne sont que des noms inventés par vous ou par vos pères, et à l’appui desquels Dieu n’a fait descendre aucune preuve. L’autorité appartient à Dieu. Il a ordonné de n’adorer que Lui. Voilà la religion immuable. Mais les hommes, pour la plupart, ne Savent pas (ils ont détruit leur intelligence par les crimes et par les injustices)».
Les “idoles multiples” (v.39) ne sont que des créatures, n’ayant aucune puissance intrinsèque et/ou absolue ; tandis que la Science, la Puissance, l’Ordre … appartiennent exclusivement à Dieu.
Ceux qui ne vivent que suivant Ses commandements, connaîtront la réalité des faits et des êtres.
«يَا صَاحِبَيِ السِّجْنِ أَمَّا أَحَدُكُمَا فَيَسْقِي رَبَّهُ خَمْراً وَأَمَّا الآخَرُ فَيُصْلَبُ فَتَأْكُلُ الطَّيْرُ مِن رَّأْسِهِ قُضِيَ الأَمْرُ الَّذِي فِيهِ تَسْتَفْتِيَانِ»
41« O mes compagnons de prison ! L’un de vous servira le vin à son maître; quant à l’autre, il sera crucifié et les oiseaux lui picoreront la tête. Le décret sur lequel vous me consultez est prononcé ».
«وَقَالَ لِلَّذِي ظَنَّ أَنَّهُ نَاجٍ مِّنْهُمَا اذْكُرْنِي عِندَ رَبِّكَ فَأَنسَاهُ الشَّيْطَانُ ذِكْرَ رَبِّهِ فَلَبِثَ فِي السِّجْنِ بِضْعَ سِنِينَ»
42 «Et [Joseph] dit à celui qui, à son avis, devait être délivré : « Parle de moi auprès de ton maître ». Mais Satan lui fit oublier de parler [de Joseph] à son maître. [Joseph] resta donc encore quelques années en prison. »
Le Diable fait oublier les bons devoirs, c’est l’une de ses manières maléfiques d’agir.
Joseph reste encore quelques années en prison, mais tout cela (les méchancetés de Satan, etc.) n’échappe pas à la Création([17]).
«وَقَالَ الْمَلِكُ إِنِّي أَرَى سَبْعَ بَقَرَاتٍ سِمَانٍ يَأْكُلُهُنَّ سَبْعٌ عِجَافٌ وَسَبْعَ سُنبُلاَتٍ خُضْرٍ وَأُخَرَ يَابِسَاتٍ يَا أَيُّهَا الْمَلأُ أَفْتُونِي فِي رُؤْيَايَ إِن كُنتُمْ لِلرُّؤْيَا تَعْبُرُونَ»
43 «Le roi [d’Egypte] dit : « J’ai vu [en songe] sept vaches grasses que dévoraient sept [vaches] maigres, et [aussi] sept épis verts et [sept] autres desséchés. O Conseil [de notables], donnez-moi une explication de mon songe, si vous savez interpréter les songes ».
Non seulement, du temps de Joseph, il y a trente quatre siècles, ni même de nos jours, les sciences classiques n’ont pu résoudre parfaitement le phénomène des songes, et surtout y donner une interprétation exacte.
Voilà un exemple concret ; au cours de l’histoire, il s’est révélé que seuls les hommes de Dieu (w. 6, 23, 37) ont su parfaitement interpréter les songes.
«قَالُواْ أَضْغَاثُ أَحْلاَمٍ وَمَا نَحْنُ بِتَأْوِيلِ الأَحْلاَمِ بِعَالِمِينَ»
44 «Ils dirent : « C’est un amas de visions confuses. Et nous ne savons pas interpréter les visions confuses ».
«وَقَالَ الَّذِي نَجَا مِنْهُمَا وَادَّكَرَ بَعْدَ أُمَّةٍ أَنَاْ أُنَبِّئُكُم بِتَأْوِيلِهِ فَأَرْسِلُونِ»
45 « L’un des deux [compagnons de prison de Joseph] qui avait été libéré, et se souvint [enfin, de Joseph] après si longtemps, dit : « Moi, je vous en rapporterai l’interprétation. Envoyez-moi donc [pour accomplir cette mission] ».
«يُوسُفُ أَيُّهَا الصِّدِّيقُ أَفْتِنَا فِي سَبْعِ بَقَرَاتٍ سِمَانٍ يَأْكُلُهُنَّ سَبْعٌ عِجَافٌ وَسَبْعِ سُنبُلاَتٍ خُضْرٍ وَأُخَرَ يَابِسَاتٍ لَّعَلِّي أَرْجِعُ إِلَى النَّاسِ لَعَلَّهُمْ يَعْلَمُونَ»
46 «Joseph, [dit-il, lorsqu’il vînt le retrouver,] Ô toi juste et honnête([18]) !
Explique-nous [le songe suivant] : sept vaches grasses que dévorent sept [vaches] maigres, et [aussi] sept épis verts et [sept] autres desséchés. Afin que je retourne vers les hommes, pour qu’ils Sachent [l’interprétation du songe] ».
Les vérités ne se laissent comprendre que par les hommes de vérité([19]). D’où la valeur d’un homme de Dieu([20]).
II faut être “Joseph” pour interpréter le songe qui a été traité comme un “amas de rêves confus ” par les “spécialistes”.
«قَالَ تَزْرَعُونَ سَبْعَ سِنِينَ دَأَباً فَمَا حَصَدتُّمْ فَذَرُوهُ فِي سُنبُلِهِ إِلاَّ قَلِيلاً مِّمَّا تَأْكُلُونَ»
47 «[Joseph] dit : Pendant sept ans vous sèmerez comme d’habitude, mais ne mangerez que peu de vos moissons, et vous laisserez le reste dans les épis.»
Voici une explication correcte, objective, précise et parfaite. Attribuer le chiffre sept à sept années de récolte dont dépend le sort d’un grand pays, ne saurait être hasardeux et/ou aléatoire”
«ثُمَّ يَأْتِي مِن بَعْدِ ذَلِكَ سَبْعٌ شِدَادٌ يَأْكُلْنَ مَا قَدَّمْتُمْ لَهُنَّ إِلاَّ قَلِيلاً مِّمَّا تُحْصِنُونَ»
48 «Puis viendront sept [ans] durs [et de disette] qui consommeront tout ce que vous avez amassé en les prévoyant, sauf une petite quantité que vous aurez réservée [pour les semailles].»
Dieu aime les hommes ; II les guide par mille et une façons : par les Prophètes, par les Livres célestes, par les voies particulières, par les hommes, par d’autres êtres. Ainsi, par exemple, grâce au songe et à son interprétation, les 7 années de famine sont évitées.
«ثُمَّ يَأْتِي مِن بَعْدِ ذَلِكَ عَامٌ فِيهِ يُغَاثُ النَّاسُ وَفِيهِ يَعْصِرُونَ»
49 «Puis viendra une année où les hommes seront secourus
[par la pluie] et où ils presseront [abondamment, des huiles d’olives etc.] ».
Les années suivantes sont également précisées dans l’interprétation([21]) .
«وَقَالَ الْمَلِكُ ائْتُونِي بِهِ فَلَمَّا جَاءهُ الرَّسُولُ قَالَ ارْجِعْ إِلَى رَبِّكَ فَاسْأَلْهُ مَا بَالُ النِّسْوَةِ اللاَّتِي قَطَّعْنَ أَيْدِيَهُنَّ إِنَّ رَبِّي بِكَيْدِهِنَّ عَلِيمٌ»
50 «Le roi dit : « Amenez-moi [Joseph] ». Quand l’émissaire se rendit auprès de lui, [Joseph] dit : « Retourne et demande à ton maître quel était le comportement des femmes qui s’étaient tailladé les mains ? En vérité, le Seigneur connaît leurs ruses».
La vérité est éclatante et victorieuse. L’atmosphère d’égoïsme, d’impiété et d’injustice est transformée ; le soleil de la vérité va briller.
«قَالَ مَا خَطْبُكُنَّ إِذْ رَاوَدتُّنَّ يُوسُفَ عَن نَّفْسِهِ قُلْنَ حَاشَ لِلّهِ مَا عَلِمْنَا عَلَيْهِ مِن سُوءٍ قَالَتِ امْرَأَةُ الْعَزِيزِ الآنَ حَصْحَصَ الْحَقُّ أَنَاْ رَاوَدتُّهُ عَن نَّفْسِهِ وَإِنَّهُ لَمِنَ الصَّادِقِينَ»
51« [Le roi] dit [aux femmes] : « En quoi s’agissait votre affaire lorsque vous sollicitiez Joseph de sa personne ? Elles dirent : « A Dieu ne plaise [que nous mentions] ! Nous ne connaissons sur lui rien de mal». L’épouse de l’intendant dit : « Maintenant la vérité s’est manifestée. C’est moi qui l’ai sollicité. Et, à vrai dire, il est effectivement du nombre des justes et qui dit la vérité ».
Tôt ou tard, les fautives avouent leurs dérisions. La flamme des désirs charnels s’est éteinte ; la femme avoue la sincérité, l’honnêteté et la loyauté de Joseph. Plus tard, le Jour du Jugement dernier, toute âme malveillante (nafs) avouera les péchés qu’elle à commis.
«ذَلِكَ لِيَعْلَمَ أَنِّي لَمْ أَخُنْهُ بِالْغَيْبِ وَأَنَّ اللّهَ لاَ يَهْدِي كَيْدَ الْخَائِنِينَ»
52« [Lorsque Joseph apprit cela, il dit] : « [J’ai exigé cette déclaration] afin que [l’intendant] sache que moi, je ne l’ai point trahi en son absence, et qu’en vérité, Dieu ne mène pas à bonne fin la ruse des traîtres ».
Toutes les consciences peuvent constater que :
1- Joseph est innocent et de bon foi,
2- Dieu ne favorise pas l’aboutissement des traîtres.
«وَمَا أُبَرِّئُ نَفْسِي إِنَّ النَّفْسَ لأَمَّارَةٌ بِالسُّوءِ إِلاَّ مَا رَحِمَ رَبِّيَ إِنَّ رَبِّي غَفُورٌ رَّحِيمٌ»
53 «Je n’innocente pas mon âme ; en effet, l’âme [malveillante] pousse au mal à moins que le Seigneur, par [l’effet de sa] miséricorde, ne la préserve [du péché]. Vraiment, le Seigneur est Celui qui pardonne [Il est] Très-Miséricordieux [et accorde aux bons croyants les biens particuliers] ».
L’âme (nafs) en elle-même n’est pas en mesure de résister aux tentations diaboliques et aux péchés([22]). Chaque individu doit cultiver son âme([23]) , la purifier, l’éduquer ; autrement dit, la fortifier par la Force insufflée par Dieu en elle, afin de l’embellir et de parvenir aux buts qu’elle s’est fixés.
«وَقَالَ الْمَلِكُ ائْتُونِي بِهِ أَسْتَخْلِصْهُ لِنَفْسِي فَلَمَّا كَلَّمَهُ قَالَ إِنَّكَ الْيَوْمَ لَدَيْنَا مِكِينٌ أَمِينٌ»
54 «Le roi dit : « Amenez-moi [Joseph]. Je le choisirai comme régisseur de mes biens personnels … Et quand [Joseph] lui eut parlé, [le roi lai] dit : ., Tu es dès aujourd’hui, près de nous, en une excellente situation d’autorité et de confiance ».
Un croyant, un homme de Dieu, un Prophète sont aimés par les personnes de bon cœur. Leurs paroles, leur caractère, leur comportement produisent des effets bénéfiques, matériels et spirituels, ils témoignent de la vérité et de la l’authenticité des faits([24]).
«قَالَ اجْعَلْنِي عَلَى خَزَآئِنِ الأَرْضِ إِنِّي حَفِيظٌ عَلِيمٌ»
55« [Joseph] dit : Confie-moi l’intendance des dépôts de ce pays, je suis un gardien honnête [et je suis] avisé.»
Si Joseph propose d’être le gérant des trésors (c’est à dire le trésorier général et le régisseur), c’est qu’il est sûr de lui-même, sur le plan matériel et spirituel avec l’assistance de Dieu (v.56).
Les hommes de Dieu n’oublient pas, dans toutes les circonstances, la parole de l’Imâm Rida(as) qui dit : “Celui qui s’occupe d’une affaire sans en avoir la compétence, est pareil à un voyageur qui prend la mauvaise route : plus il se hâte, plus il s’éloigne du droit chemin.”
«وَكَذَلِكَ مَكَّنِّا لِيُوسُفَ فِي الأَرْضِ يَتَبَوَّأُ مِنْهَا حَيْثُ يَشَاءُ نُصِيبُ بِرَحْمَتِنَا مَن نَّشَاء وَلاَ نُضِيعُ أَجْرَ الْمُحْسِنِينَ»
56«Et c’est ainsi que Nous avons établi Joseph dans le pays, il pouvait s’installer où il voulait. Nous accordons Nos biens à qui Nous voulons et ne laissons pas perdre le salaire de ceux qui [dévoués à Dieu ] font le bien.»
Joseph, obéissant aux enseignements de Dieu, est éduqué et élevé par Lui ; il est parfaitement maître de son “Joseph”. Il est tout à fait en mesure de gérer et diriger les affaires du pays, tant sur le plan matériel que spirituel, en ce monde et concernant l’autre monde([25]) . (nusybu birahmatinâ man nnachâ’u).
«وَلَأَجْرُ الآخِرَةِ خَيْرٌ لِّلَّذِينَ آمَنُواْ وَكَانُواْ يَتَّقُونَ»
57 «Et la récompense [qui sera décernée] dans la vie future sera encore plus magnifique pour ceux qui croient et mènent [joyeusement] une vie pieuse.»
Pour Joseph, ou pour un croyant, qui mène une vie pieuse, la rétribution dans la vie future est encore plus importante que celle accordée sur Terre. Il mène une vie simple et honnête pour obtenir le salut. Au total, il bénéficie de la vie d’une façon plus correcte et optimale, d’une manière salvatrice, voire édénique.
«وَجَاء إِخْوَةُ يُوسُفَ فَدَخَلُواْ عَلَيْهِ فَعَرَفَهُمْ وَهُمْ لَهُ مُنكِرُونَ»
58 «Les frères de Joseph vinrent [en Egypte] et entrèrent chez lui. [Joseph] les reconnut mais eux ne le reconnaissaient pas. »
Renversement de situation. Les frères de Joseph le rencontrent. Honnêteté, patience, piété, … et foi solide en Dieu, préservent et fortifient la nature humaine, c. à .d. la santé, le mémoire, la raison et le cœur; donc Joseph a reconnu ses frères au premier coup d’œil. Mais, l’impiété, l’injustice et les péchés dénaturent l’homme : ils ne l’ont pas reconnu.
«وَلَمَّا جَهَّزَهُم بِجَهَازِهِمْ قَالَ ائْتُونِي بِأَخٍ لَّكُم مِّنْ أَبِيكُمْ أَلاَ تَرَوْنَ أَنِّي أُوفِي الْكَيْلَ وَأَنَاْ خَيْرُ الْمُنزِلِينَ»
59 «Lorsque [Joseph] leur fournit leur provision, il [leur] dit : « Amenez-moi un frère que vous avez de votre père. Ne constatez-vous pas que je fais bonne mesure et suis le meilleur des hôtes ? »
Il s’avère nécessaire que le plan soit bien établi. Joseph demande à amener la prochaine fois le frère benjamin. Le pouvoir n’égare pas Joseph, dans toutes ses initiatives il reste “Joseph ” (‘ana khaïru-lmunzilynà).
«فَإِن لَّمْ تَأْتُونِي بِهِ فَلاَ كَيْلَ لَكُمْ عِندِي وَلاَ تَقْرَبُونِ»
60 «Si vous ne me l’amenez pas, il n’y aura plus de provisions pour vous et ne revenez [plus] chez moi ».
Avec les coupables il faut être méfiant. »
«قَالُواْ سَنُرَاوِدُ عَنْهُ أَبَاهُ وَإِنَّا لَفَاعِلُونَ»
61 «Ils dirent Nous allons le demander instamment à son père. Et [soyez assurés que] nous ferons [ce que nous disons (nous l’amènerons)] ».
Les “frères” donnent leur parole.
«وَقَالَ لِفِتْيَانِهِ اجْعَلُواْ بِضَاعَتَهُمْ فِي رِحَالِهِمْ لَعَلَّهُمْ يَعْرِفُونَهَا إِذَا انقَلَبُواْ إِلَى أَهْلِهِمْ لَعَلَّهُمْ يَرْجِعُونَ»
62« [Joseph] dit à ses valets : « Remettez leurs marchandises dans leurs bagages. Peut-être, s’en apercevront-ils quand ils seront de retour dans leur famille et afin qu’ils reviennent».
Encore une stratégie pour s’assurer de mener à bien le plan.
«فَلَمَّا رَجِعُوا إِلَى أَبِيهِمْ قَالُواْ يَا أَبَانَا مُنِعَ مِنَّا الْكَيْلُ فَأَرْسِلْ مَعَنَا أَخَانَا نَكْتَلْ وَإِنَّا لَهُ لَحَافِظُونَ»
63 «Lorsqu’ils retournèrent chez leur père, ils [lui] dirent: « Père, on a ordonné de ne pas nous donner [même une) mesure [de blé, si nous n’emmenons pas notre frère Benjamin]. Envoie avec nous notre frère, afin que nous obtenions des provisions; certes, nous lui sommes gardiens (nous prendrons soin de lui) ».
Tout doit se faire avec l’autorisation du père (Jacob (as))… Ils utilisent la même expression {‘innâ lahu lahâfizûna) que dans le v. 12.
«قَالَ هَلْ آمَنُكُمْ عَلَيْهِ إِلاَّ كَمَا أَمِنتُكُمْ عَلَى أَخِيهِ مِن قَبْلُ فَاللّهُ خَيْرٌ حَافِظاً وَهُوَ أَرْحَمُ الرَّاحِمِينَ»
64 « [Jacob] dit : « Vous le confierais-je, comme je vous ai confié autrefois son frère (Joseph) ? Mais DIEU est le Meilleur gardien et Il est le plus Miséricordieux des miséricordieux ».
C’est ainsi que le père leur rappelle ce qui est arrivé il y a des années et il couronne le tout par ” fa-llâhu khayrun hafîzan. wa huwa arhamu-rrâhimyna([26]) “.
La lumière intérieure l’emporte sur la lumière extérieure.
Dans toutes les étapes et les «phases» de la vie c’est uniquement Dieu Tout-Puissant qui sauvegarde, protège toutes les créatures, en il particulier l’homme([27]).
«وَلَمَّا فَتَحُواْ مَتَاعَهُمْ وَجَدُواْ بِضَاعَتَهُمْ رُدَّتْ إِلَيْهِمْ قَالُواْ يَا أَبَانَا مَا نَبْغِي هَـذِهِ بِضَاعَتُنَا رُدَّتْ إِلَيْنَا وَنَمِيرُ أَهْلَنَا وَنَحْفَظُ أَخَانَا وَنَزْدَادُ كَيْلَ بَعِيرٍ ذَلِكَ كَيْلٌ يَسِيرٌ»
65«Lorsqu’ils ouvrirent leurs bagages ils trouvèrent que leurs marchandises leur avaient été rendues. Ils dirent: « Père ! Que désirer de plus ? Voilà que nos marchandises nous ont été rendues ! Nous retournerons chercher des provisions pour notre famille, nous protégerons [avec beaucoup de soin] notre [jeune] frère et nous obtiendrons [en] plus [de ce que nous avons déjà obtenu] le chargement d’un chameau, c’est un chargement facile [pour un roi loyal]».
Et, lorsqu’ils ont ouvert leurs paquetages, ils ont trouvé leur argent qui leur avait été restitué. Ils se sont [alors] exclamés : “O père ! Que pourrions-nous désirer de plus, voilà que notre argent nous a été rendu! Et nous irons encore approvisionner notre famille ; et nous protégerons avec beaucoup de soin notre jeune frère ; et ainsi nous obtiendrons le chargement d’un chameau en plus de ce que nous avons déjà obtenu…”.
La générosité de Joseph fait jour, son honnêteté et sa bienveillance attirent d’autant plus J’attention des frères et de tout le monde. C’est la méthode employée par tous les Prophètes. Leur attitude bienveillante n’est pas calculée, mais elle est intrinsèque, voire absolue [grâce à Dieu].
Joseph, son père Jacob, tous les Prophètes et tous les hommes de Dieu sont comme un flambeau dans l’histoire. Ils assistent les pauvres, guérissent les malades, égayent les foyers, illuminent les cœurs.
«لَنْ أُرْسِلَهُ مَعَكُمْ حَتَّى تُؤْتُونِ مَوْثِقاً مِّنَ اللّهِ لَتَأْتُنَّنِي بِهِ إِلاَّ أَن يُحَاطَ بِكُمْ فَلَمَّا آتَوْهُ مَوْثِقَهُمْ قَالَ اللّهُ عَلَى مَا نَقُولُ وَكِيلٌ»
66 «Je ne l’enverrai pas avec vous, à moins que vous m’apportiez l’engagement formel au nom de Dieu que vous me le ramènerez [sain et sauf] à moins que [ne se produise un fait imprévu et que] vous ne puissiez rien faire ». Lorsqu’ils lui eurent apporté cet engagement, [Jacob] dit : « Dieu est celui à qui est confié ce que nous disons ».
Les Prophètes ne sauraient être ignorants ou/et négligents. Aucun piège de la vie ne leur échappe, ils les évitent parce qu’ils maîtrisent parfaitement leur âme (nqfs)([28]).
Jacob(as) Demande à ses fils la plus précieuse des promesses (mùthiqan mina-llahï).
A nouveau on sent la science innée offerte par Dieu aux Prophètes, aux hommes de Dieu([29]), car Jacob précise “illâ anyuhâta bikum”.
Les Prophètes, ces vrais “médecins”, éduqués à l’Université divine, forts, sages, patients, prêts à affronter tout danger, conduisent les hommes vers Dieu : (‘allâhu calâ ma naqûlu wakyluny)([30])
«وَقَالَ يَا بَنِيَّ لاَ تَدْخُلُواْ مِن بَابٍ وَاحِدٍ وَادْخُلُواْ مِنْ أَبْوَابٍ مُّتَفَرِّقَةٍ وَمَا أُغْنِي عَنكُم مِّنَ اللّهِ مِن شَيْءٍ إِنِ الْحُكْمُ إِلاَّ لِلّهِ عَلَيْهِ تَوَكَّلْتُ وَعَلَيْهِ فَلْيَتَوَكَّلِ الْمُتَوَكِّلُونَ»
67 « [Jacob] dit : « Mes fils, n’entrez pas [tous, dans la ville] par une seule porte, mais entrez [y en groupes dispersés] par différentes portes. [Mais] je ne vous préserve en rien contre [la volonté de] Dieu, la décision n’est qu’à Dieu. Je m’en remets à Lui et ceux qui s’en remettent n’ont à s’en remettre qu’à Lui.»
Les Prophètes ne négligent pas la société, les localités et les circonstances ; ils sont la “Société” (millat), ils ne vivent que pour la société. Ils n’ignorent pas que dans le monde, dans la Création, tout doit s’accomplir de manière adéquate. Tout est dans les “Mains” (selon les justes lois de la Création) de Dieu, par conséquent tous les Prophètes, les bons croyants, s’en remettent à Lui.
«وَلَمَّا دَخَلُواْ مِنْ حَيْثُ أَمَرَهُمْ أَبُوهُم مَّا كَانَ يُغْنِي عَنْهُم مِّنَ اللّهِ مِن شَيْءٍ إِلاَّ حَاجَةً فِي نَفْسِ يَعْقُوبَ قَضَاهَا وَإِنَّهُ لَذُو عِلْمٍ لِّمَا عَلَّمْنَاهُ وَلَـكِنَّ أَكْثَرَ النَّاسِ لاَ يَعْلَمُونَ»
68« Et lorsqu’ils entrèrent par où leur avait ordonné leur père, cela ne leur fut déterminant en rien [contre la Volonté] de Dieu. [Le conseil paternel de Jacob] n’était qu’une exigence de Jacob conçue par lui, et il l’a exprimé. II avait pleine connaissance de ce que Nous lui avions enseigné; mais les hommes, pour la plupart, ne savent pas (ils ont détruit leur conscience par les injustices).»
Ici l’enseignement principal consiste à une connaissance intérieure, les significations ésotériques réelles. De même dans II/ 32, 151, 239 et 251.
La science innée des Prophètes vient de Dieu : “lima callamnâhu” Mais les gens, en majorité (ou très souvent) ne le savent pas([31])
«وَلَمَّا دَخَلُواْ عَلَى يُوسُفَ آوَى إِلَيْهِ أَخَاهُ قَالَ إِنِّي أَنَاْ أَخُوكَ فَلاَ تَبْتَئِسْ بِمَا كَانُواْ يَعْمَلُونَ»
69« Lorsqu’ils entrèrent chez Joseph, celui-ci offrit la place à ses côtés à son frère (Benjamin) [et lui] dit : « C’est moi ton frère. Ne te désole pas de ce qu’ils faisaient ».
Joseph les attendait. Arrivés chez lui, le Benjamin est informé (“incrémenté”) et consolé de son chagrin par Joseph. falâtabta’is … (Ne t’attriste pas …)
Le croyant, personne juste et honnête, ne doit jamais s’attrister des injustes, car cela risquerait de l’empêcher d’accomplir ses devoirs essentiels envers le Créateur de l’Univers.
Les Prophètes, les hommes de Dieu et les croyants dominent les circonstances. Les injustes ne sauraient les ébranler. Ils sont dans une phase de connaissance où ils peuvent analyser et évaluer réellement les faits, remédier vraiment aux méfaits. Tant que ça, ils sont foncièrement gais, car, ils se sont soumis à Dieu et qu’ils n’ont fait aucune injustice envers soi-même, envers les hommes (et la société) et envers les commandements divins.
«فَلَمَّا جَهَّزَهُم بِجَهَازِهِمْ جَعَلَ السِّقَايَةَ فِي رَحْلِ أَخِيهِ ثُمَّ أَذَّنَ مُؤَذِّنٌ أَيَّتُهَا الْعِيرُ إِنَّكُمْ لَسَارِقُونَ»
70 «Lorsqu’il (Joseph) leur eut fourni les bagages, il mit la coupe dans le bagage de son frère (Benjamin) et qu’ensuite, un héraut proclama : « Caravaniers, vous êtes des voleurs »
«قَالُواْ وَأَقْبَلُواْ عَلَيْهِم مَّاذَا تَفْقِدُونَ»
71«[les frères] se retournèrent et dirent [aux Égyptiens] :
« Qu’avez-vous perdu?»
«قَالُواْ نَفْقِدُ صُوَاعَ الْمَلِكِ وَلِمَن جَاء بِهِ حِمْلُ بَعِيرٍ وَأَنَاْ بِهِ زَعِيمٌ»
72 «Ils répondirent : « Nous avons perdu [et cherchons] la coupe du roi. Celui qui la rapportera aura la charge de grain d’un Chameau [comme récompense], j’en suis garant [dit le héraut] ».
«قَالُواْ تَاللّهِ لَقَدْ عَلِمْتُم مَّا جِئْنَا لِنُفْسِدَ فِي الأَرْضِ وَمَا كُنَّا سَارِقِينَ»
73 « [Les frères] dirent : « Par Dieu ! Vous savez, nous ne sommes pas Vénus semer la discorde dans ce pays, nous ne sommes pas des voleurs !»
«قَالُواْ فَمَا جَزَآؤُهُ إِن كُنتُمْ كَاذِبِينَ»
74 « [Les Égyptiens] dirent : Quelle sera la sanction [à infliger au voleur] si vous mentez ?»
«قَالُواْ جَزَآؤُهُ مَن وُجِدَ فِي رَحْلِهِ فَهُوَ جَزَاؤُهُ كَذَلِكَ نَجْزِي الظَّالِمِينَ»
75 « [Les frères] dirent : La sanction à infliger [pour ce vol] consiste en [ce que] : la personne-même [qui aura dans son bagage la coupe, restera esclave ici]. C’est ainsi que nous punissons [chez nous] les injustes ».
«فَبَدَأَ بِأَوْعِيَتِهِمْ قَبْلَ وِعَاء أَخِيهِ ثُمَّ اسْتَخْرَجَهَا مِن وِعَاء أَخِيهِ كَذَلِكَ كِدْنَا لِيُوسُفَ مَا كَانَ لِيَأْخُذَ أَخَاهُ فِي دِينِ الْمَلِكِ إِلاَّ أَن يَشَاءَ اللّهُ نَرْفَعُ دَرَجَاتٍ مِّن نَّشَاء وَفَوْقَ كُلِّ ذِي عِلْمٍ عَلِيمٌ»
76 « [Le groupe de Joseph] commença [à fouiller] les sacs des autres, avant [d’examiner] le sac de son frère (Benjamin) ; il retira [la coupe] du sac de son frère. Nous avons suggéré cet artifice à Joseph, car sans l’aide de Dieu, et selon les lois du roi, [Joseph] n’aurait pu retenir son frère [chez lui en Egypte]. Nous élevons en rang qui Nous voulons. Et au-dessus de tout homme qui sait il y a le plus savant.»
L’initiative de Joseph qui lui permet de garder le Benjamin en Egypte est, de tout point de vu, bien calculée.
Dans la société, l’essentiel étant le droit et la loi, voire l’Ordre de Dieu, car c’est Lui l’Omniscient et c’est uniquement Ses décrets-lois qui assurent le bonheur de chacun et de toute la société. S’il y a des lois rédigées par les hommes incompatibles avec l’honneur et la dignité réelle de l’homme, la Création fera ce qu’il faut pour rétablir la justice.
«قَالُواْ إِن يَسْرِقْ فَقَدْ سَرَقَ أَخٌ لَّهُ مِن قَبْلُ فَأَسَرَّهَا يُوسُفُ فِي نَفْسِهِ وَلَمْ يُبْدِهَا لَهُمْ قَالَ أَنتُمْ شَرٌّ مَّكَاناً وَاللّهُ أَعْلَمْ بِمَا تَصِفُونَ»
77« [Les frères] dirent : « Si [Benjamin] a Volé, le frère à lui (Joseph) a aussi volé autrefois ! » Mais Joseph garda ses pensées [quant à ces paroles injurieuses], et n’en fit rien transparaître. Il dit [en lui-même]: « Vous êtes dans une très mauvaise situation. Dieu sait très bien ce que vous racontez »
La calomnie, les mauvaises pensées, etc., sont enracinées chez les coupables et les injustes. Ils n’ont pas de jugement exact. Presque tous les Prophètes ont été calomniés.
Les frères ont dit que Joseph avait volé autrefois ; c’est la règle du jeu. Mais les Prophètes, les hommes de Dieu et les croyants supportent patiemment les accusations injustes.
Joseph ne veut pas se disputer. Les hommes de Dieu ne se disputent pas. ” La première chose interdite après l’idolâtrie, fut la dispute “, a dit le Prophète de l’Islam. .
Il proclame une loi éternelle : Dieu sait ce que vous manigancez.
Les Prophètes ne sont pas des conférenciers officiels, ils vivent ce qu’ils disent, et ils n’expriment que ce qu’assurent le bien-être réel de l’homme.
«قَالُواْ يَا أَيُّهَا الْعَزِيزُ إِنَّ لَهُ أَباً شَيْخاً كَبِيراً فَخُذْ أَحَدَنَا مَكَانَهُ إِنَّا نَرَاكَ مِنَ الْمُحْسِنِينَ»
78 « [Les frères] dirent : « O Al-Aziz (intendant), lui (Benjamin) a un père, un homme très âgé et respectable; prends l’un de nous à sa place. Nous voyons que tu es vraiment un homme de bien ».
Leur proposition montre bien que, chez eux, quelque chose ne va pas.
«قَالَ مَعَاذَ اللّهِ أَن نَّأْخُذَ إِلاَّ مَن وَجَدْنَا مَتَاعَنَا عِندَهُ إِنَّـا إِذاً لَّظَالِمُونَ»
79«[Joseph] dit : « Que Dieu nous garde de retenir un autre que celui chez qui nous avons trouvé notre bien (la coupe), nous serions alors vraiment injustes ».
Joseph ne se soumet pas aux vœux des injustes, car il préfère Dieu (mcfâdha-llâhï), et souligne qu’en obéissant aux coupables, il serait lui-même injuste.
«فَلَمَّا اسْتَيْأَسُواْ مِنْهُ خَلَصُواْ نَجِيّاً قَالَ كَبِيرُهُمْ أَلَمْ تَعْلَمُواْ أَنَّ أَبَاكُمْ قَدْ أَخَذَ عَلَيْكُم مَّوْثِقاً مِّنَ اللّهِ وَمِن قَبْلُ مَا فَرَّطتُمْ فِي يُوسُفَ فَلَنْ أَبْرَحَ الأَرْضَ حَتَّىَ يَأْذَنَ لِي أَبِي أَوْ يَحْكُمَ اللّهُ لِي وَهُوَ خَيْرُ الْحَاكِمِينَ»
80«Lorsque [tes frères] perdirent tout espoir [de ramener Benjamin], ils se retirèrent pour se consulter en secret. Leur aîné dit : « Ne savez-vous pas que votre père a reçu de vous un engagement formel devant Dieu, et [avez-vous oublié] que vous y avez manqué autrefois à propos de Joseph ? Donc [moi] je ne quitterai pas ce pays avant que mon père ne me le permette ou bien que Dieu ne juge ma cause, car Lui est le Meilleur des juges.»
La conscience du plus âgé (du plus expérimenté) est ébranlée. C’était probablement lui qui avait refusé de tuer Joseph et qui avait proposé de l’abandonner dans le puits. Il a gardé un certain attachement à Dieu, il a peur d’enfreindre Ses lois.
«ارْجِعُواْ إِلَى أَبِيكُمْ فَقُولُواْ يَا أَبَانَا إِنَّ ابْنَكَ سَرَقَ وَمَا شَهِدْنَا إِلاَّ بِمَا عَلِمْنَا وَمَا كُنَّا لِلْغَيْبِ حَافِظِينَ»
81 «Retournez auprès de votre père et dites [lui] : « Père! ton fils a commis un vol, nous ne témoignons que de ce que nous savons. Nous n’étions pas gardiens (nous n’étions pas au courant) de la réalité invisible.»
Le ton de conversation laisse envisager qu’ils ne se sont pas encore corrigés comme il faut. Leur jugement est partiel
«وَاسْأَلِ الْقَرْيَةَ الَّتِي كُنَّا فِيهَا وَالْعِيْرَ الَّتِي أَقْبَلْنَا فِيهَا وَإِنَّا لَصَادِقُونَ»
82 Questionne la cité où nous étions et la caravane avec qui nous sommes venus. Et [tu constateras] qu’effectivement, nous [te] disons vrai ! »
Dans le même ordre (ou, onde) de pensée, ils proposent à leur père d’interroger les témoins, …, ils s’imaginent “sâdiqûn” (qui sont totalement honnêtes) !
«قَالَ بَلْ سَوَّلَتْ لَكُمْ أَنفُسُكُمْ أَمْراً فَصَبْرٌ جَمِيلٌ عَسَى اللّهُ أَن يَأْتِيَنِي بِهِمْ جَمِيعاً إِنَّهُ هُوَ الْعَلِيمُ الْحَكِيمُ»
83 « [Jacob] dit: « [C’est] plutôt votre âme (malveillante) qui [autrefois] vous a entraîné à [commettre] un acte [répréhensible]. [Je dois faire preuve d’une belle patience. Il se peut que Dieu me les ramènera tous les deux. Car, c’est Lui l’Omniscient, le Sage»
La réponse de Jacob est exactement la même que celle dans le verset. 18 “bal sawwalat lakum anfusukum”([32]). C’est la source de tous les malheurs de l’âme malveillante (nafs ammâra(t)). Et la solution que se propose Jacob consiste à prendre patience avec plaisir (sabrun jamylun, voir n. XIV/5).([33])
«وَتَوَلَّى عَنْهُمْ وَقَالَ يَا أَسَفَى عَلَى يُوسُفَ وَابْيَضَّتْ عَيْنَاهُ مِنَ الْحُزْنِ فَهُوَ كَظِيمٌ»
84 «Et [Jacob] se détourna d’eux et dit : « Oh ! Ma douleur pour Joseph ! » Et d’affliction ses yeux devinrent blancs, il Se dominait [parfaitement].»
Jacob attend voir Joseph, mais il supporte l’épreuve avec patience.
«قَالُواْ تَالله تَفْتَأُ تَذْكُرُ يُوسُفَ حَتَّى تَكُونَ حَرَضاً أَوْ تَكُونَ مِنَ الْهَالِكِينَ»
85 « [Les frères] dirent : « Par Dieu ! Tu ne cesseras donc de te rappeler de Joseph jusqu’à tomber malade ou mourir. »
«قَالَ إِنَّمَا أَشْكُو بَثِّي وَحُزْنِي إِلَى اللّهِ وَأَعْلَمُ مِنَ اللّهِ مَا لاَ تَعْلَمُونَ»
86 [Jacob] dit : « Je ne me plains qu’à Dieu de mon chagrin et de mon affliction ; et je sais de Dieu ce que vous ne savez pas.»
Jacob répond : “Mon interlocuteur est Dieu” et il répète encore une fois : “alamu mina-llâhi ma lâtaHamûna”. Voilà la différence entre les Prophètes, les hommes de Dieu, les croyants d’une part, et les incroyants de l’autre. N’oublions pas que la valeur de l’homme consiste en sa connaissance de la réalité ; de la Justice et de la Bienveillance de Dieu.
«يَا بَنِيَّ اذْهَبُواْ فَتَحَسَّسُواْ مِن يُوسُفَ وَأَخِيهِ وَلاَ تَيْأَسُواْ مِن رَّوْحِ اللّهِ إِنَّهُ لاَ يَيْأَسُ مِن رَّوْحِ اللّهِ إِلاَّ الْقَوْمُ الْكَافِرُونَ»
87 «Mes enfants, allez vous enquérir de Joseph et de son frère. Ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu. Ne désespèrent de la miséricorde de Dieu que les impies [ les injustes et les pécheurs obstinés, et ceux qui s’opposent aux enseignements de Dieu]»
Enfin Jacob dit franchement aux frères d’aller chercher Joseph et le Benjamin sans se désespérer et ajoute un modèle éternel : lâ-yaï asu min rawhi-llâhi illa-lqawmu-lkâfirûna.
«فَلَمَّا دَخَلُواْ عَلَيْهِ قَالُواْ يَا أَيُّهَا الْعَزِيزُ مَسَّنَا وَأَهْلَنَا الضُّرُّ وَجِئْنَا بِبِضَاعَةٍ مُّزْجَاةٍ فَأَوْفِ لَنَا الْكَيْلَ وَتَصَدَّقْ عَلَيْنَا إِنَّ اللّهَ يَجْزِي الْمُتَصَدِّقِينَ»
88 «Quand ils entrèrent chez lui (Joseph), ils [lui] dirent : « O Al-Aziz (intendant), nous et notre famille avons été touchés par un [grand] malheur et nous sommes venus avec une somme modique. Accorde-nous bonne mesure [de grains] et fais-nous [en] la charité. En vérité, Dieu récompense ceux qui pratiquent la charité.»
Même en cas de pauvreté et de disette, l’homme de Dieu ne perd jamais son honneur et sa patience([34]). Mieux vaut mourir que mendier!
Mais, les frères, à cause de leur injustice envers Joseph, s’humilient aujourd’hui([35])
«قَالَ هَلْ عَلِمْتُم مَّا فَعَلْتُم بِيُوسُفَ وَأَخِيهِ إِذْ أَنتُمْ جَاهِلُونَ»
89 «[Joseph] dit : « Savez-vous ce que vous avez fait de Joseph et de son frère quand vous étiez ignorants (injustes) ?»
Joseph ne veut plus tarder de révéler son identité. Il parle précisément de Joseph (de lui-même) et de son frère, mais sur un autre ton, avec une intention conforme au but de la Création.
«قَالُواْ أَإِنَّكَ لَأَنتَ يُوسُفُ قَالَ أَنَاْ يُوسُفُ وَهَـذَا أَخِي قَدْ مَنَّ اللّهُ عَلَيْنَا إِنَّهُ مَن يَتَّقِ وَيِصْبِرْ فَإِنَّ اللّهَ لاَ يُضِيعُ أَجْرَ الْمُحْسِنِينَ»
90 «[Les frères] dirent : « Est-ce que c’est toi Joseph ? » Il dit : « Je suis Joseph et voici mon frère (Benjamin). Dieu nous a accordé Sa faveur. En effet, celui qui est pieux et qui patiente, Dieu ne fait point perdre la récompense des bienfaiteurs.»
Le lien se crée. Joseph se fait reconnaître. Et il déclare sa reconnaissance envers Dieu, annonce : “innahu manyattaqi wayasbir …” (celui qui est pieux et qui patiente …) c’est à dire il annonce le secret, les liens avec la Vérité-Réalité.
«قَالُواْ تَاللّهِ لَقَدْ آثَرَكَ اللّهُ عَلَيْنَا وَإِن كُنَّا لَخَاطِئِينَ»
91« [Les frères] dirent : « Par Dieu ! En effet, Dieu t’a accordé la supériorité sur nous et nous avons été coupables.
En fin de compte les consciences reconnaissent la vérité. C’est ainsi que les frères reconnaissent la dignité et la supériorité de Joseph, et ils avouent leurs propres fautes.
«قَالَ لاَ تَثْرَيبَ عَلَيْكُمُ الْيَوْمَ يَغْفِرُ اللّهُ لَكُمْ وَهُوَ أَرْحَمُ الرَّاحِمِينَ»
92 « [Joseph] dit : « Pas de reproche contre vous aujourd’hui. Que Dieu vous pardonne ! Il est le plus Miséricordieux des miséricordieux.»
Joseph est indulgent et généreux. Tandis qu’il est au pouvoir, il absout leurs fautes.
«اذْهَبُواْ بِقَمِيصِي هَـذَا فَأَلْقُوهُ عَلَى وَجْهِ أَبِي يَأْتِ بَصِيراً وَأْتُونِي بِأَهْلِكُمْ أَجْمَعِينَ»
93 «Emportez ma chemise que voici et posez-la sur le visage de mon père, il recouvrera la vue. Et amenez-moi toute votre famille. »
Joseph, aussi, par une science innée, offerte par Dieu, connaît la situation exacte de son père et ses souffrances. Il connaît également le moyen de guérir son père. Il invite tous les siens chez lui.
«وَلَمَّا فَصَلَتِ الْعِيرُ قَالَ أَبُوهُمْ إِنِّي لَأَجِدُ رِيحَ يُوسُفَ لَوْلاَ أَن تُفَنِّدُونِ»
94«Et quand la caravane fut sur le chemin du retour [d’Egypte], leur père dit [à son entourage] : « En vérité, je retrouve l’odeur de Joseph, à moins que vous ne pensiez que [à cause de vieillesse] j’ai perdu la raison ».
En effet, par la permission de Dieu, les Prophètes, les hommes de Dieu, ont un savoir et une connaissance de certains événements qui se déroulent au loin ou des faits qui vont se réaliser dans un avenir plus ou moins proche ou qui ont eu lieu dans le passé.([36])
«قَالُواْ تَاللّهِ إِنَّكَ لَفِي ضَلاَلِكَ الْقَدِيمِ»
95 «Ils[lui] dirent: Par Dieu ! tu persiste encore dans ton ancienne erreur !»
L’entourage traite Jacob d’égaré. C’est la règle du jeu([37]).
«فَلَمَّا أَن جَاء الْبَشِيرُ أَلْقَاهُ عَلَى وَجْهِهِ فَارْتَدَّ بَصِيراً قَالَ أَلَمْ أَقُل لَّكُمْ إِنِّي أَعْلَمُ مِنَ اللّهِ مَا لاَ تَعْلَمُونَ»
96 Mais quand le messager porteur de bonnes nouvelles arriva [et] qu’il posa [la chemise de Joseph] sur le visage [de Jacob], celui-ci recouvra la vue et dit : « Ne vous ai-je pas dit que je sais de Dieu ce que vous ne savez pas ? »
Toutes les déclarations des Prophètes se réalisent, certaines dans l’immédiat, d’autres dans la future. Donc tout ce qu’ils ont annoncé concernant la vie future (l’au-delà) sera réalisé.
«قَالُواْ يَا أَبَانَا اسْتَغْفِرْ لَنَا ذُنُوبَنَا إِنَّا كُنَّا خَاطِئِينَ»
97 [Les frères] dirent : « Père, demande pardon [à Dieu] pour nos péchés, car nous avons été coupables. »
II faut se repentir et demander pardon à Dieu dans ce monde.
«قَالَ سَوْفَ أَسْتَغْفِرُ لَكُمْ رَبِّيَ إِنَّهُ هُوَ الْغَفُورُ الرَّحِيمُ»
98 « [Jacob] dit : « Je demanderai pardon pour vous au Seigneur ; en vérité, II est Celui qui pardonne, le Très-Miséricordieux. »
La haine c’est la colère des faibles. Les Prophètes sont bien au-dessus de ces vils sentiments, ils ne désespèrent personne. Bien au contraire, ils induisent l’espérance: innahu huwa-lghafûru-rrahymu.
«فَلَمَّا دَخَلُواْ عَلَى يُوسُفَ آوَى إِلَيْهِ أَبَوَيْهِ وَقَالَ ادْخُلُواْ مِصْرَ إِن شَاء اللّهُ آمِنِينَ»
99 « Lorsque [Jacob et les siens] entrèrent chez Joseph, il accueillit son père et sa mère et dit : – Entrez en Egypte, si Dieu le veut, en toute sécurité.»
On est redevable envers son père et sa mère (v. XIV/41). Joseph ne manque pas à cette loi ; il n’est jamais égoïste, il sait profondément que tout appartient à Dieu, et il exprime la bénédiction “in châ’a-llahu” (si Dieu le veut…).
«وَرَفَعَ أَبَوَيْهِ عَلَى الْعَرْشِ وَخَرُّواْ لَهُ سُجَّداً وَقَالَ يَا أَبَتِ هَـذَا تَأْوِيلُ رُؤْيَايَ مِن قَبْلُ قَدْ جَعَلَهَا رَبِّي حَقّاً وَقَدْ أَحْسَنَ بَي إِذْ أَخْرَجَنِي مِنَ السِّجْنِ وَجَاء بِكُم مِّنَ الْبَدْوِ مِن بَعْدِ أَن نَّزغَ الشَّيْطَانُ بَيْنِي وَبَيْنَ إِخْوَتِي إِنَّ رَبِّي لَطِيفٌ لِّمَا يَشَاءُ إِنَّهُ هُوَ الْعَلِيمُ الْحَكِيمُ»
100 «et il fit montrer son père et sa mère sur le trône et tous [les autres frères] tombèrent prosternés devant lui. Il dit : « Père ! voici l’interprétation de mon songe de jadis. Mon Seigneur l’a rendu réalité, Il a été bienveillant pour moi, Il m’a sorti de prison, Il vous a amenés du désert, après que Satan ait jeté la discorde entre mes frères et moi. Mon Seigneur est plein de bonté envers celui [ou ce] qu’il veut et l’empêche du mal [du danger décisif]. C’est Lui l’Omniscient, le Sage ».
Tout d’abord le père (Jacob) et la mère (Râhil) sont installés sur le trône, voilà ensuite l’interprétation et la réalisation du songe qui fut l’objet du verset 4.
Joseph reconnaît le pouvoir de Dieu, c’est pourquoi, même à présent que la prémonition a été réalisée, il dit “C’est le Seigneur qui m’a inspiré le songe, m’a bien sauvé de la prison ; Il vous a amenés du désert chez moi, après que Satan ait semé la discorde entre moi et mes frères”([38])
«رَبِّ قَدْ آتَيْتَنِي مِنَ الْمُلْكِ وَعَلَّمْتَنِي مِن تَأْوِيلِ الأَحَادِيثِ فَاطِرَ السَّمَاوَاتِ وَالأَرْضِ أَنتَ وَلِيِّي فِي الدُّنُيَا وَالآخِرَةِ تَوَفَّنِي مُسْلِماً وَأَلْحِقْنِي بِالصَّالِحِينَ»
101«. Seigneur ! Tu m’as donné de l’autorité, Tu m’as enseigné à interpréter les récits [et les songes]. Créateur des cieux et de la terre ! Tu es mon protecteur et mon guide en cette vie et dans l’autre, fais que je [reste soumis et reconnaissant à Toi, que je] meure soumis [obéissant à tes enseignements et en T’adorant] et fais-moi rejoindre les Prophètes et les saints vertueux.»
Les plus reconnaissants envers le Créateur du Monde sont les Prophètes et leurs Successeurs (viennent ensuite les hommes de Dieu et les croyants).
Ils ne s’enorgueillissent pas des bienfaits et des pouvoirs qui leur ont été offerts par Dieu, ils sont des “consignataires” qui doivent rendre (communiquer aux hommes) la “consigne divine”, ils n’oublient pas la mort “tawaffany… ” et ils pensent à la vie future([39]).
«ذَلِكَ مِنْ أَنبَاء الْغَيْبِ نُوحِيهِ إِلَيْكَ وَمَا كُنتَ لَدَيْهِمْ إِذْ أَجْمَعُواْ أَمْرَهُمْ وَهُمْ يَمْكُرُونَ»
102« [ô Prophète !] C’est là une des récits de la réalité suprasensible que Nous te révélons; tu n’étais pas avec eux (les frères de Joseph) quand ils se mirent d’accord pour préparer leur complot.»
La parole est adressée au Prophète (saw) Dieu lui révèle un événement datant d’environ deux milles ans, avant l’hégire, avec une précision si parfaite. Ce n’est que pour servir de leçon pour tous les temps ; car l’âme de l’homme a, tant sur le plan d’animosité infra-diabolique que sur le plan de la noblesse humaine et supra-angélique, les mêmes potentiels ; ce ne sont que les formes d’application (les comportements) qui changent au cours des temps.
L’homme étant toujours sujet aux tentations, il lui faut un enseignement absolument adéquat à sa nature (fitrat), réalisable sur Terre. Et à cause de la longévité et de circonstances particulières, rien n’aurait pu révéler les détails authentiques si ce n’est que la parole de Dieu (le Coran).
«وَمَا أَكْثَرُ النَّاسِ وَلَوْ حَرَصْتَ بِمُؤْمِنِينَ»
103 «hommes, pour la plupart, [à cause de leurs injustices obstinées] ne sont pas croyants même si tu désires ardemment [les amener sur la bonne voie].»
Le Prophète s, à l’apogée de tous les Prophètes, est en contact direct avec la Beauté et la Bienveillance Suprême. La personnalité de Muhammad s. implique qu’il espère et désire que les hommes connaissent la Vérité, qu’ils s’approchent aussi de la Beauté, car les hommes de Dieu souhaitent volontiers à tout le monde ce qu’ils souhaitent pour eux-mêmes. Or, le bilan est déjà connu “wa mâ’aktharu-nnâsi bimu’minyna”, bien que tous les hommes vivent sur Terre et qu’ils bénéficient des bienfaits matériels, ils ne sont pourtant pas tous croyants.
«وَمَا تَسْأَلُهُمْ عَلَيْهِ مِنْ أَجْرٍ إِنْ هُوَ إِلاَّ ذِكْرٌ لِّلْعَالَمِينَ»
104 «Tu ne leur demandes jamais un salaire pour cela (pour communiquer ce récit et le Coran). Ce n’est qu’un rappel aux mondes.»
[O Prophète !] Dans ton invitation sincère et cordiale, et avec les peines que tu supportes pour faire connaître à tout le monde les vérités divines, tu ne demandes (et ne dois attendre) aucune rémunération. C’est ainsi que doit s’opérer le Message Prophétique([40]).
«وَكَأَيِّن مِّن آيَةٍ فِي السَّمَاوَاتِ وَالأَرْضِ يَمُرُّونَ عَلَيْهَا وَهُمْ عَنْهَا مُعْرِضُونَ»
105 «Que de signes [existent] dans les cieux et sur la terre [et qui permettent de conclure à l’existence de Dieu], auprès desquels ils (les impies, les injustes, etc.) passent en se détournant.»
Pour qu’un homme sache de quoi il s’agit, il lui suffit de réfléchir et regarder Ses signes([41]) (âyât voir n. XIV/5) dans les cieux et/ou sur la Terre, dans sa vie. Car l’homme est libre et penseur. Le centre de la guidance ou de l’égarement n’est que son “cœur” qui n’est d’ailleurs autre chose que sa réalité ; c’est par lui que l’homme réussit ou échoue, est heureux ou malheureux.
Voir les faits, le déroulement de petits ou grands événements dans la nature et dans la vie([42]) et les mésestimer (ou, se moquer d’eux), voilà la cause du malheur.
«وَمَا يُؤْمِنُ أَكْثَرُهُمْ بِاللّهِ إِلاَّ وَهُم مُّشْرِكُونَ»
106 «Et la plupart d’entre eux ne croient en Dieu qu’en Lui associant [des idoles].»
L’ennemi numéro1 de la croyance, c’est associer à Dieu, le Créateur de l’Univers, d’autres “divinités ” (chirk).
«أَفَأَمِنُواْ أَن تَأْتِيَهُمْ غَاشِيَةٌ مِّنْ عَذَابِ اللّهِ أَوْ تَأْتِيَهُمُ السَّاعَةُ بَغْتَةً وَهُمْ لاَ يَشْعُرُونَ»
107 «Se sentent-ils à l’abri de l’arrivée sur eux d’un châtiment [venant] de Dieu, qui [les] envelopperait [tous], ou de l’arrivée soudaine sur eux de l’Heure [du Jugement] sans qu’ils s’en rendent compte?»
La méconnaissance des bienfaits octroyés par la Création ne profite (ne convient) pas à l’homme. Qui est-ce qui a fixé la durée de vie? A chaque instant la mort peut survenir, le jugement des actions et des actes peut se faire sentir à la vraie échelle, le Jour de la résurrection peut survenir à tout moment. Donc, que l’homme se réveille avant qu’il ne soit trop tard, qu’il sache que l’existence ne saurait être bornée à cette vie contingente, qu’il y a une vie future, et que justement la vie actuelle doit servir de pivot à la vie éternelle.
«قُلْ هَـذِهِ سَبِيلِي أَدْعُو إِلَى اللّهِ عَلَى بَصِيرَةٍ أَنَاْ وَمَنِ اتَّبَعَنِي وَسُبْحَانَ اللّهِ وَمَا أَنَاْ مِنَ الْمُشْرِكِينَ»
108 «Dis : « [La voie sûre, vraie et parfaite, voie de salut et de paix} c’est ma voie.
J’appelle [les hommes] à Dieu en toute clairvoyance; moi et ceux qui me suivent [nous appelons les hommes à Dieu]. Gloire à Dieu([43]) ! Je ne suis point du nombre de ceux qui [Lui] donne des associés. »
II est possible aux Prophètes et à leurs Successeurs, par la permission de Dieu, de rendre la vue aux “cœurs aveugles”.
Le Coran, la Révélation adressée au Prophète Muhammad s, il y a 14 siècles, sont présentés comme une Voie conduisant au Créateur de l’Univers.
Muhammad (saw) a une connaissance parfaite du Coran([44]). Les Successeurs du Prophète (saw) le Hommes de Dieu (hommes parfaits) “man-ittabacany”([45]) continuent à amener les hommes vers Dieu, et à leur montrer la Voie.
«وَمَا أَرْسَلْنَا مِن قَبْلِكَ إِلاَّ رِجَالاً نُّوحِي إِلَيْهِم مِّنْ أَهْلِ الْقُرَى أَفَلَمْ يَسِيرُواْ فِي الأَرْضِ فَيَنظُرُواْ كَيْفَ كَانَ عَاقِبَةُ الَّذِينَ مِن قَبْلِهِمْ وَلَدَارُ الآخِرَةِ خَيْرٌ لِّلَّذِينَ اتَّقَواْ أَفَلاَ تَعْقِلُونَ»
109 «Nous n’avons envoyé avant toi que des hommes [choisis] parmi les habitants des cités et que Nous inspirions. Est-ce que [les impies, idolâtres, etc.] ne parcourent pas la terre pour voir quelle a été la fin de ceux qui ont vécu avant eux ? Assurément la demeure (la vie) future est meilleure pour ceux qui sont pieux. Ne faites-vous pas usage de votre intelligence [saine] ?»
Une enquête, une statistique, une recherche, sérieuses révèlent l’histoire des peuples et des individus sur la Terre ; elles serviront de leçons suffisantes pour les bons cœurs et montreront que la vie future devraient avoir une ample valeur. C’est pourquoi les Prophètes, leurs Successeurs et les Amis de Dieu ont préféré la vie future à la vie d’ici-bas.
«حَتَّى إِذَا اسْتَيْأَسَ الرُّسُلُ وَظَنُّواْ أَنَّهُمْ قَدْ كُذِبُواْ جَاءهُمْ نَصْرُنَا فَنُجِّيَ مَن نَّشَاء وَلاَ يُرَدُّ بَأْسُنَا عَنِ الْقَوْمِ الْمُجْرِمِينَ»
110 «Quand les Prophètes faillirent perdre espoir et [leurs communautés] pensèrent que [peut-être leurs Prophètes] leur ont dit des non-vérités, ils eurent Notre secours. Ceux que Nous voulions [sauver] furent sauvés [mais] Notre châtiment ne sera pas détourné des hommes criminels.»
Le chemin semble rude. Il faut des viatiques (les meilleurs viatiques sont : piété, pureté, patience et se détacher des clinquants de la vie). Combien de fois les Prophètes et leurs Successeurs ne furent presque désespérés ; ils ont été trahis, emprisonnés, expatriés, etc. et juste à ce moment, le secours de Dieu leur est venu en aide et la Justice de Dieu a été rendue.
«لَقَدْ كَانَ فِي قَصَصِهِمْ عِبْرَةٌ لِّأُوْلِي الأَلْبَابِ مَا كَانَ حَدِيثاً يُفْتَرَى وَلَـكِن تَصْدِيقَ الَّذِي بَيْنَ يَدَيْهِ وَتَفْصِيلَ كُلَّ شَيْءٍ وَهُدًى وَرَحْمَةً لِّقَوْمٍ يُؤْمِنُونَ»
111 «Il y dans ces récits un enseignement [modèle] pour ceux qui sont doués d’intelligence [purifiée]. Ce ne sont pas des inventions mais la confirmation des [messages] antérieurs, l’explication parfaite de tout, un guide et une miséricorde pour les hommes qui croient [sincèrement en Dieu]»
Le Coran révélé au Prophète Muhammad (saw) exprime en meilleur expression la vérité révélée aux anciens Prophètes. Il est Guidance et Bienveillance (Voir verset 1-3 et note)
[1]– ou les “cadres” et les “fonds”.
[2]– Les cinq sourates du Coran couronnées par A.L.R. sont les suivantes:
X/1- A.L.R. (alif-lam-ra) Voici les versets du Livre plein de sagesse.
XI/1- A.L.R. (alif-lam-ra) Voici un Livre (le Coran) dont les versets ont été fermement structurés (établis), puis il a été exposé en détail, venant de [Dieu] Sage, Celui qui connaît tout.
XII/1- (la présente).
XIV/1- A.L.R. (alif-lam-ra) [Ô Prophète! Voici] un Livre que Nous t’avons révélé pour qu’avec la permission (par la Volonté) du Seigneur tu fasses sortir les hommes des ténèbres [pour les conduire] à la Lumière, à la voie du Puissant honoré, du Digne –de- Louage. Voir XIV/1.
XV/1- A.L.R. (alif-lam-ra) Voici les versets du Livre, du Coran explicite.
[3]– Au sens mathématique du terme. Il y en a d’autres.
[4]– al-qur’ân : l’ensemble des révélations, émanant de Dieu, transmises par
l’archange Gabriel auProphète Muhammad (saw), rassemblées dans un livre {le Coran).
LE CORAN :
A- Le Contenu : Il s’appelle al-qur’ân al-Karim (l’auguste) ; al-Majid (le glorieux) ; al-Hakim (le sage); al-Azim (le sublime); al-Aziz (le vénérable)…
Le connaître n’exige aucune culture spéciale, ni l’appartenance à une civilisation particulière. Il parle dans le langage de prime-nature (al-fitrat) de l’homme. Au besoin, il guérit et/ou perfectionne le “cœur” de l’homme, il assure l’hygiène de vie.
Pour y accéder, le “cœur” et la fitra(t) seront, autant que possible, préalablement purifiés [de péchés, d’injustices, de méchancetés, etc.]
Au départ une volonté sincère, une réflexion sur les versets du Coran et les instructions données par le Prophète (saw) serviront de pivot. Le “Propriétaire”, l’ “Auteur” du Livre, assistera Son adorateur (le lecteur bien-aimé), lui dévoilera la Vérité.
Dieu a donné à l’homme la faculté de comprendre. L’homme s’approchera à la fois du Sujet et de la Fin (ou de la Source et du But). 111/57.
B –La Forme: La notation du Coran est précisée dès le début de la révélation : la structure, la lecture, le style et l’éloquence coranique, la transmission. L’unanimité quant à l’agencement des versets par le Prophète (saw) lui-même, dans les 114 sourates du Coran etc. fait l’objet d’innombrables œuvres parues, à ce jour, et cela depuis quatorze siècles.
C –Appréciation du Prophète (saw) et de sa sainte famille (as) sur le Coran.
* Du Prophète (saw) : “Le Coran est d’une richesse inépuisable, et il est un guide qui n’entraîne jamais l’égarement.”
* De Fatima (as) (la fille du Prophète (saw) et l’épouse de l’Imam Ali (as)) : “suivre les principes du Coran assure l’homme pour parvenir au Paradis, l’écouter attire le bonheur. Par lui, on peut parvenir à connaître des témoignages lucides, à toucher les décrets manifestes de Dieu, distinguer ce qui est prohibé de ce qui est autorisé d’une façon précise, à suivre les indications et les raisonnements nécessaires, à reconnaître les dons gracieux et les valeurs, à apprendre les lois écrites de Dieu.”
* De ‘Imam Ali (as): “Celui qui suit les principes du Coran, tant qu’il obéit au Coran dans sa vie il ne subira aucune angoisse ou malheur.”
Les douze Imams sont “Chargés, Porteurs” du Coran. Ils vivent totalement, ils sont les parfaits commentateurs du Coran (ils sont le Coran “natiq”). Ils ont enseigné des centaines de réflexions clés portant sur le Coran.
[5]– Al-qasas : la narration, suivre et raconter un événement.
ahsana-Iqasas : une narration conduisant à une meilleure connaissance d’une histoire vraie (l’histoire de Joseph, etc…).
[6]– Joseph : Yousouf
A – Présentation : Fils de Jacob (Yaqûb) et de Râhyl (ou Râ’yl) d’après les sources. Très beau.
– né environ 14 siècles avant J.C. à Kan ân,
– à 12 ans il voit en songe onze étoiles … (verset.4),
– à l’âge de 110 ans, il quitte ce monde.
B – Métaphysique : C’est la continuation du message d’Adam, …, Noé, Abraham, Isaac, Jacob.
Parallèlement à leur volonté et à leurs efforts, les Prophètes sont en quelque sorte immunisés contre les désirs négatifs du monde contingent.
La belle physionomie de Joseph allait de paire avec ses qualités morales exemplaires. Les inspirations et les révélations lui apparaissent après une période de chasteté, de piété, de dévouement et de sagesse sur le chemin de Dieu.
C- Le Message continue: «Jamais la terre ne sera privée d’un garant de Dieu». Comme il l’est précisé, nous vivons au temps du douzième Imam (as)
[7]-Le rôle essentiel du Diable est révélé : faire naître le germe de l’inimitié, dans les cœurs via le nafs (l’âme malveillante), entre les frères, les époux, parents et enfants, entre amis, collaborateurs, croyants, entre les nations, entre l’homme et les autres créatures, … . Satan insuffle à l’homme toutes ses mauvaises pensées. Autrement dit “il tranche par l’inimitié l’homme de ce qu’on peut dire le royaume de la Raison d’être”.
Celui qui a une âme (nafs) avertie et bien éduquée, équilibrée, pure et forte, grâce à Dieu, “stérilise” la mauvaise semence, mais les plus faibles seront atteints (voir n. XIV/20).
Satan tente l’homme et tend un piège aussi grand que la vie de celui-ci.
[8]– Al- hasad: la Jalousie. Sentiment dérangement qu’on éprouve en voyant un autre jouir d’un avantage qu’on ne possède pas et qu’on désire qu’il le perde.
Imam Ali (as): «La Jalousie est la tête des défauts»
Imam Hassan (as) : «L’orgueil, l’avidité et la jalousie font périr l’homme»
Imam Sadiq (as) «La jalousie anéantit la foi comme le feu consume la bûche»
Aussi Imam Sadiq (as) «La jalousie entraine le malheur ici-bas et dans l’au-delà»
[9]– C’est exactement ce que les frères diront le lendemain soir (verset. 17).
[10]– La chemise était intacte, seulement tachée de sang d’animal.
[11]– A propos de Sabr voir n. X1V/5.
En effet, c’était la patience qui délivra Jacob de l’affliction [«due” à l’absence de Joseph].
“Ô voyageur du chemin de Dieu ! Sois patient ! Le chemin à parcourir te sera dévoilé (LXX1II/10). Supporter les épreuves, les malheurs ou les revers … est une chose; mais la patience des braves gens lors de prospérité, de réussite, …, (s’abstenir de tout excès et de tout orgueil négatif et avoir un bon comportement conforme à l’agrément de Dieu) mérite davantage. L’homme non-éduqué, est en majorité et très souvent ingrat et avaricieux. (XCVI/6).
[12]– Trois jours de belle patience dans le puits valent trente années de bonne vie dans le château ; trois ans de prison [sur le chemin de Dieu] valent les années d’être le bon Intendant Général d’Egypte,…
[13]– Le bas (par exemple le puits) et le haut (par exemple la vie dans le palais) de la vie ne perturbent en rien la piété et l’âme sereine de l’homme de Dieu.
Quoique Joseph se trouve dans une maison où tous les délices du monde matériel sont à sa portée, il ne s’éloigne jamais du droit chemin. De la ligné de Prophète Abraham, il ne s’occupe que de ses propres devoirs vis à vis de la Création. C’est le cœur, le centre de la gravitation humain qui prévaut, les circonstances extérieures ne sauraient le dominer.
[14]– Dès que la purification (tazkya), le raffinage {tathyr) et la piété du voyageur [du chemin de Dieu] atteignent leur étape parfait ; en cette dignité, le cœur parvient à la réalité du cœur, à la véracité, à la bonhomie et à la candeur [intrinsèque], et se trouve dans la zone d’attraction divine .
A ce stade [ultime], le patron n’est ni le cœur ni l’esprit [du voyageur] mais [le cœur est devenu] le royaume [de Dieu].
Depuis, l’ordre de Dieu triomphe sur tous les membres (organes) et tous les attributs [de l’individu] (wa-llâku gbâlîbun calâ- amrihï) et aucun organe ne peut agir selon sa nature [ordinaire].
[15]– C’est l’œuvre d’un homme, exemple directif pour le croyant [marchant dans le chemin de Dieu] : face à n’importe quelle tentation ou piège diabolique tendu dans la vie quotidienne, que ces pièges soient petits ou grands, charnels ou moraux, matériels ou spirituels.
Evidemment, il en est de même pour les croyantes qui, d’ailleurs, en très grande majorité ont des cœurs purs, et qui, marchant dans la voie de Dieu, doivent faire très attention. Les grandes femmes chastes et nobles, telles que Fatima–, F.Macsûma Mariant (Marie),…, paix sur elles ! Qui sont de brillants exemples de la Création.
[16]– – Chaque péché (boire des boissons alcooliques, mentir, voler, etc.) entraîne certain délice sensuel ou mentais, mais :
– sur le plan du monde contingent, ce délice est illusoire et précaire,
– sur le plan de la Création, il est illicite et contrevient à l’Ordre Voulu.
Le péché donne de regrets cuisants, voire néfastes, et a des effets négatifs sur la vie individuelle, familiales, sociales et sur l’histoire. La sanction infligée, ou bien le châtiment, et la douleur ressentie par le corps et /ou par la conscience du pécheur est égale aux dégâts causés, égale au délice illicite.
Se repentir consiste à ressentir des remords, implorer le pardon de Dieu, essayer de vraiment réparer le mal causé et enfin de ne jamais recommencer.
[17]– Afin que Joseph devienne “Joseph”, il faudra encore du temps. Pour que le croyant actualise ses virtualités spirituelles et actualise ses forces intérieures, il faut du temps pour s’occuper de soi-même, et se hâter serait une erreur.
A se rappeler que le Diable étend un piège dont la grandeur est celui de la vie de l’individu (il veut saper toute la vie).
[18]– as-siddiq : Joseph (p) a parachevé la sidq (sincérité, véracité, justesse, honnêteté).
A savoir que chaque Prophète devrait parvenir à l’apogée {se conduire au dernier point de la perfection) d’une qualité, d’un caractère, d’un attribut :
– Le Prophète Adam (p) est parvenu à la safwat (être le meilleur),
– Le Prophète Noé (p) – est parvenu à la dawat (invocation),
– Le Prophète Moïse(p) est parvenu à mukalamat (dialoguer, parler),
– Le Prophète Job(p) est parvenu à la sabr (patience sur le chemin de Dieu),
– Le Prophète Jacob(p) est parvenu à huzn (ici c.à.d. détachement du monde et
attachement à Dieu),
– Le Prophète David (p) est parvenu à la talàwat (récitation, lecture harmonieuse des
versets),
– Le Prophète Salomon (p) est parvenu à la chukr (remerciement, reconnaissance),
– Le Prophète Jean (p) est parvenu à la khawf (crainte révérencielles),
– Le Prophète Jésus (p) est parvenu à la rajâ’ (espérance).
Lorsque le bien-aimé de Dieu (le Prophète Muhammad (saw)) fut revêtu de la dignité de la prophétie, il est parvenu à l’apogée des degrés d’amour, d’attachement et d’affection envers Dieu.
[19]– La ruse, la « diplomatie », l’oppression, les crimes et injustices et… n’ont rien à
faire dans le domaine de!a vérité.
[20]– De tous les temps et partout, les hommes de Dieu et les vrais croyants sont les
messagersqui apportent la bénédiction et les bienfaits sur Terre.
L’Imam Rida (as) (VIII) a dit : ” L’animosité envers les adorateurs de Dieu (les vrais croyants) est le pire approvisionnement pour le Jour de la Résurrection. “
[21]– Un commentaire: les animaux donneront beaucoup de lait
[22]– nafs (l’âme) : Elle a deux sens chez l’homme :
Primo : nafs ammârat (l’âme malveillante) qui renferme [en potentiel] toutes les inerties chahawiyyat (avidité, volupté, sensualité, … négatives et vicieuses) et ghadabiyyat (colère, fureur, irritation, rage, emportement,…) ; de là proviennent les caractères et actes blâmables, condamnables, [corruptions et péchés]… Le voyageur du chemin de Dieu est tenu, petit à petit, à l’apprivoiser, au besoin, la dominer. Ce que raconte la nafs ammârat est satanique, et celui dont le mufti est Sa nafs ammârat est perdant et cruel.
En tant que tel, le plus grand ennemi de l’homme est l’âme malveillante ; elle est le plus épais voile qui s’interpose entre l’homme et le Vrai pour assombrir le rapport entre eux. Donc il est nécessaire de la “combattre”. Apprivoiser l’âme malveillante est le premier pas pour assurer l’hygiène de vie, c’est la condition requise pour voyager sur le chemin de Dieu.
L’âme malveillante est un ennemi dont la frasque et la fourberie n’ont pas de bornes. C’est pourquoi éliminer ses maux et !a dompter est le plus important effort de l’homme, car elle est l’ennemi numéro un. L’analyser, l’éduquer et la transformer de malveillance à l’état serein et bienveillant exige un grand travail. Il y a des domaines et des degrés divers : par exemple quelqu’un peut remédier à sa jalousie s’il la transforme à un bon sentiment qu’il éprouve en voyant un autre jouir d’un avantage. Mais ce n’est pas tout, le bonheur parfait appartient à celui [ou celle] qui, dans tous les domaines, fait parvenir son âme de la mauvaise à la bonne. Analyser l’âme, la connaître en tant que tel et le transformer, fait parvenir l’homme à la connaissance de Dieu.
“man carafa nafsahu carafa rabbahu “.
L’âme malveillante a son origine dans le cœur. Elle s’appelle « l’âme animosité » qui est la source des caractères blâmables et vicieuses “inna-nnafsa la’ammâratun bi-ssû’i”. Elle est ambiante (familière) et environne tous Ses éléments et les organes du corps humain, et aucune position d’organes n’est privée d’elle, à l’instar d’huile dans les éléments de sésame.
Lorsque [par les efforts du sujet et grâce à Dieu], de la malveillance, l’âme parvient à la bienveillance, à la sérénité, comme une monture “burâq” elle fait parvenir l’esprit (rûh) aux ascendances très hautes, à “qâba qawsaïn” (LIII/9) où l’esprit méritera ” ‘irdji’i ilà rabbik ” (LXXXIX/28).
[Le mécanisme] : Pour que l’esprit (rûh) revienne (monte, s’élève) au saint monde, il lui faut la monture “burâq” de nafs (âme pure, purifiée, sûre et sereine). Aussi bien que la venu de l’esprit de l’homme (rûh) à ce monde [ici-bas] était sur l’ordre et le souffle de Puissance divine “wa nafakhtu fyhi min rûhy” (XV/29), pour remonter [à l’Origine], il a besoin de Sa monture “burâq” de nafs mutjna’inna (l’âme pure, purifiée, forte, sûre et sereine). Le retour s’accomplira ; l’esprit rejoindra son origine, son point de départ, le voyage arrivera à sa fin. Heureux ceux qui auront bien rempli leurs devoirs et bénéficié d’être “proche” de Dieu !
La transformation de l’âme malveillante à l’âme bienveillante est en gage d’attraction divine et de grâce du Seigneur [des cœurs]. Sans un signe [venant de Dieu qui “féconde” et “fertilise” l’âme, il ne parviendra pas à la sûreté, à la bienveillance (voire à la bienfaisance intrinsèque).
Secundo : nafs qui est un [don] gracieux [spirituel] divin, qui est l’essence et la réalité de l’homme, c’est son « être » précieux dont dépend sa vie édénique et son bonheur paradisiaque.
[23]– Cela nécessite un bon travail. L’âme malveillante **, le Satan, les flux néfastes etc. déguiseront la vérité (ce sont des obstacles à surmonter, des échèles pour monter plus haut). Patience joyeuse sur le chemin de Dieu, piété, se désintéresser du monde contingent et se purifier parfaitement, augmentent la capacité morale et spirituelle de l’homme et assurent la construction du château projeté.
** L’origine de tout acte abject et ignoble, et la racine de toute perdition et damnation, se trouve dans l’âme malveillante.
[24]– S’ils ont des ennemis, ce n’est que par une intervention du Diable et la faiblesse de l’âme de leurs ennemis, tout cela étant une épreuve pour eux d’où ils sortent vainqueurs et grandis
[25]– Tous les Prophètes et leurs Successeurs ont eu ces doubles qualités, offertes par Dieu, suite à leurs efforts, à leur patience, à leurs actions pures et bienfaitrices.
[26]– al-Hafiz : (L’un des Noms et Attributs de Dieu). Celui qui sauvegarde ; le
Protecteur ; le Gardien ; le Conservateur ; etc.
[27]– L’équilibre et/ou l’instabilité de l’homme est dans les Mains de Dieu (selon les justes lois de la Création).
[28]– faible, imbécile, idiot, malade,…. est celui qui, ayant la possibilité d’être honnête,
juste et “homme”, se laisse dominer par son âmemalveillante et le Diable ; qui que
cesoit, n’importe où, n’importe quand et comment, car il ne profite pas des bienfaits
de Dieu le Très-Haut, d’une façon juste ethonnête. Il en va de même pour les
sociétés.
[29]– Et à moindre degré aux croyants.
[30]– Un croyant doit avoir une vie, une personnalité, un caractère, un comportement,
une foi etc. ressemblant à ceux desProphètes
[31]– Exceptés ceux qui mènent une vie semblable à celle des Prophètes, basée sur une foi solide. Ces personnes savent et vivent les réalités, proportionnellement à leurs vertus (piété, purification de l’âme (nqfs), patience et se désintéresser du monde contingent illusoire).
[32]– C.à.d. s’enjoliver, imaginer bon un fait, une idée, un programme, etc. qui est
foncièrement mauvais, injuste, malhonnête, tyrannique, détestable.
C’est l’origine de toutes les injustices individuelles, familiales, sociales, nationales et internationales.
[33]– La patience [sur le chemin de Dieu] apprivoise l’âme malveillante, la transforme
en “bienveillante” ; met en acte les potentiels, réaliseles forces virtuelles.
[34]– Ceux qui ont des pouvoirs physiques, familiaux, matériels, spirituels, sociaux,
etc. ils ont, autant, des responsabilités ; ils doiventfaire attention dans leurs
intentions, dans leurs actions et leurs comportements,sinon le temps sera le meilleur
juge.
[35]– Que les enseignements du Coran servent de leçon à n’importe quel injuste et
vaniteux !
[36]– Les dons particuliers de Dieu sont octroyés aux Amis de Dieu par suite de leurs efforts dans l’accomplissement des devoirs et des ordres émanant de Dieu, fruits de leur patience face aux difficultés, aux reproches injustes, aux calomnies, etc. Dans l’état pur où ils se trouvent, ils peuvent “sentir”, “voir”, “entendre” (par la permission de Dieu).
Aly – exprimait de la manière la plus nette : “Je sens l’odeur (le parfum) de la Révélation [descendue au Prophète 5.]
[37]– Cela peut arriver à petite échelle aux croyants. Ne sont-ce pas ces attributions il calomnieuses qui poussent l’homme de Dieu à se purifier et à “s’élever” davantage ?
[38]– La vie des Prophètes, des hommes de Dieu, est semblable à un océan, dont nous n’apercevons qu’un fragment de la côte et peut-être certaines îles éparses et probablement des falaises colorées ; à sa surface nous contemplons l’azur, le lever et le coucher du soleil el de la lune.
De la vie des Prophètes, nous n’avons qu’un aperçu et quelques faits remarquables, mais ce n’est pas tout. A chaque moment il y a une (ou des} onde(s) de Grâce “LutJ” qui caresse(nt) leur être, qui soigne(nt) les blessures dont ils ont été atteints dans le monde contingent, qui les fortifie(nt) et les encourage(nt) à communiquer les bienfaits et le message céleste aux hommes, et s’avancer pour “s’envoler” vers Lui.
[39]– La fin des v. J00 et 101 fait partie intégrante du système de croyance des hommes de Dieu
[40]– La Vérité-Réalité n’a rien à avoir avec le commerce ” bazar “. Communiquer la Révélation aux hommes ne saurait être rémunérée par l’argent ou n’importe quelle astuce mondaine.
[41]– O homme ! Ne vois-tu pas les signes extérieurs dont les plus augustes sont les saints Prophètes et leurs Successeurs [élus par Dieu] et les livres célestes ? N’observes-tu pas les signes intérieurs dont les plus augustes sont la raison et la conscience ? N’entends-tu pas l’appel de la raison et de la conscience et leurs conseils ? Que tu saches que si tu n’entends pas l’appel de ces signes, autres conseils ne te serviront à rien !
La voie du bonheur est bien claire, les indices (symptômes, prodromes) sont dévoilés, les flambeaux divins scintillent. Donc voyager [sur le chemin de Dieu] est facile, pourtant la majorité des gens [ou, l’homme très souvent,] renonce à en profiter. Le chemin à parcourir est un chemin que nous avons déjà (initialement) vu. Mais [durant notre vie] par les mauvais héritages, les vices, les péchés, etc. nous avons affaibli la puissance de l’audition du cœur et la puissance de la vision des yeux du cœur, ou les avons totalement perdues. Par conséquent autant nous réfléchissons nous ne nous rappelons pas les étapes “naguère” parcourus.
Motifs de cet oubli et de ce renoncement :
*L’une des plus grandes cause est ce qui altère la nature de l’homme : les séductions
de l’âme malveillante, les attraitsdes impiétés dus aux imaginations corrompues et
aux conjectures mensongères.
Dieu le Très-Haut, dans les livres célestes, dans le Coran ; de même, les Prophètes, leurs Successeurs et les Ami [de Dieu] ont rappelé, à plusieurs reprises, les dangers d’aimer [négativement] le monde.
*Une autre grande cause d’oubli et de refus des vérités est d’être la proie de
mauvaises habitudes.
Les Prophètes [et les Imâms élus par Dieu] ont recommandé aux hommes d’abandonner les mauvaises habitudes, car elles sont l’une des maladies mentales. -Toutes les bonnes actions doivent être animées et destinées pour l’agrément de Dieu-, Les Prophètes ont cité les tentations de l’âme malveillante et celles dues aux impiétés, du nombre des mauvaises habitudes.
* Un autre obstacle dans le chemin du progrès, qui est la cause d’oubli, consiste à
obéir et à suivre les “goules”masqués par physionomie humaine, ou suivre les
ignorants qui se présentent comme des savants. Nouscherchons refuge auprès de
Dieu contre le malaise (méchanceté) de ces gens-là qui nonseulement ne guident
pas les hommes, plus encore ils les égarent !
* Une autre cause qui éloigne l’homme de la Vérité consiste à accepter [et à
s’adonner à] les fascinations (fluxnégatifs) et les séductions des démons (hommes et
patrons diaboliques, djinns impies, etc.). Quiconque faitvolte-face et refuse les
vérités régnantes dans la Création, cela motivera le”rétrécissement” de ses moyens
de vivre ici-bas et élaborera l’étroitesse de ses “subsistances” dans l’au-delà
(XX/124).
Quiconque néglige (ou refuse) les causes susmentionnées et s’adonne aux voluptés mondaines et aux péchés, son cœur sera rouillé, voilé. (II/7, IV/155, ILV/23,…).
Le voyageur sur le chemin de Dieu peut se dérouiller le cœur en pratiquant la piété, la purification totale de son âme, la soumission aux enseignements divins et le consentement sincère à tout ce qui se passe dans la Création. Alors sa vue [intérieure] et la réceptivité du cœur seront perfectionnées ; il verra ce qu’il avait vu au début [de sa création] et entendra les appels véridiques qu’il avait entendus au départ [de son être]. Car les hommes [et amis] de Dieu, dans le saint-monde (câ!ami quds), perçoivent et entendent l’appel de la Vérité, parole d’Ami.
+ Mieux vaut que ce soit en connaissance de causes. Considérer le “mécanisme” des faits et des événements dans la vie de chacun, dans la société, etc. l’aidera beaucoup, car l’homme est rémunéré selon ses intentions et ses actions (XXVII/90, IC/7 et 8).
Dans la vie, les meilleurs amis et guides sont les Prophètes, le Livre céleste, les Imâms [élus par Dieu], les vrais Amis de Dieu.
[42]– Remarquer les contre coups des drogues, des péchés, des immoralités et injustices et les perturbations qu’ils engendrent dans la familles, dans la société, dans les générations suivantes, d’une part ; et les résultats de la piété, de l’honneur, de la chasteté et des vertus humaines et les effets bénéfiques produits sur !es hommes et sur l’avenir, d’autre part, cela ne laisse aucune excuse à l’homme face à sa conscience, à la raison et enfin à la Révélation.
[43]– En prononçant “subhârta-Uâh” le voyageur du chemin de Dieu, le prieur, l’invocateur, …, en quelque sorte, se trouve présent devant une nourriture céleste, une invitation, une collation ! Ce qu’était recherché est obtenu, l’oiseau atteint le nid, le bien-aimé arrive au Bien-Aimé.
[44]– II est le Coran “qui parle” (Qurân nâtiq). Il est au sommet du “cône de lumière”, ensuite viennent les Successeurs, c.à.d. les imâms macsûm (immaculés, sans péchés) et les Amis de Dieu qui suivant strictement le Prophète s.
[45]– Un hadith dit : “La terre ne sera jamais privée d’un Garant de Dieu”.